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Au Pays Du President «battrekat» !

Acte 1 : Il demande au Premier ministre de venir le voir et, sans même l’inviter à s’asseoir, se lance dans une longue tirade. « Monsieur le Premier ministre, les services m’ont réuni toutes les preuves. Vous avez fait corrompre des juges constitutionnels non seulement pour éliminer un candidat de l’opposition qui est de la même famille que moi même si je l’avais jeté en prison… Au fait, vous avez bien été un membre de son mouvement lorsqu’il me combattait alors que j’avais pris le maquis ? Rappelez-vous, c’est quand vous prétendiez que nous autres étions dans l’abstrait ! En plus donc de faire éliminer ce candidat, vous leur avez demandé de faire valider un autre présenté par mes pires ennemis. C’est significatif d’ailleurs que, bien que j’aie appuyé la résolution de nos alliés demandant l’ouverture d’une enquête parlementaire sur cette affaire en sachant parfaitement ce qu’il en était, vous n’ayez pas protesté un seul instant. Car vous savez ce que vous avez fait ! Je ne vais pas vous accabler davantage et je vais même dire que je vous renouvelle ma confiance. Mais en échange, je ne veux plus vous voir vous épancher dans les médias, notamment ceux de nos anciens maîtres, pour vous opposer à un report de la présidentielle. Et puis, je vous rends service en reportant ce scrutin car vous savez bien que vous ne décollez pas dans les sondages. C’est compris ?

— Oui, Monsieur le Président.

— Parfait, donc vous pouvez disposer.

 Acte 2 – Il convoque le président du Conseil constitutionnel et, affichant le masque des mauvais jours, lui tient à peu près ce langage : « Je ne suis pas content de vous et vous savez pourquoi. Valider la candidature de ce dangereux salafiste, vous vous rendez-compte ! Au moment où les terroristes sont à nos frontières, où les forces occultes attirées par notre pétrole et notre gaz sont prêtes à tout pour déstabiliser notre pays ! Je peux, si je le veux, vous jeter en pâture à l’opinion en demandant à la commission d’enquête parlementaire d’aller jusqu’au bout et de publier les preuves qu’elle détient. Ces gens du Pds, vous savez bien que ce ne sont pas des manchots. Et moi donc, vous savez bien que je suis l’homme le plus renseigné de ce pays. Ecoutez donc ces audios (le patron du Conseil constitutionnel écoute et de grosses gouttes de sueur inondent son visage). Bon, je vais arrêter tout ça mais ne faites pas le con. Ces gens qui vous poussent à déclarer inconstitutionnelle la loi reportant l’élection ne vous aiment pas. Allez donc faire ce que vous savezle mieux, à savoir vous déclarer incompétents et on n’en parlera plus ! ».

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Acte 3 : Le Président appelle le président de l’Assemblée et le chef de ses députés. « Allô ? Le président du Conseil vient de quitter, je lui ai parlé, il a compris et je crois qu’ils ne vont pas faire les cons. Vous pouvez donc lever le pied sur la commission d’enquête parlementaire. Ah, vous voulez une porte de sortie honorable, ne vous en faites pas je sais ce que je dois faire ! »

Acte 4 : Le Président appelle son ministre de la Justice : « Allô, Monsieur le Garde des Sceaux ? Vous m’aviez dit n’est-ce pas qu’un magistrat de mon Conseil constitutionnel avait saisi les juridictions d’une plainte pour diffamation ?

— Oui, Monsieur le Président !

— Et je vous avais demandé d’instruire le Procureur de mettre cette plainte sous son coude ?

— Tout à fait, Monsieur le Président!

— Alors, qu’il lève le coude dessus et dise qu’il va instruire la plainte du magistrat ! »

Le Président raccroche et se balance dans son fauteuil, satisfait de son coup de billard : « quand je leur disais que je suis un génie politique ! Je suis parvenu à mes fins, j’ai obtenu le report de la présidentielle, j’ai neutralisé mon Premier ministre, je vais faire condamner ce salafiste de manière à le rendre inéligible, réintroduire dans le jeu le candidat que j’avais jeté en prison dès mon arrivée au pouvoir pour qu’il ne soit pas un obstacle à ma réélection.

Grâce à l’élimination de ce salafiste, je vais remettre en pole position mon candidat. Quant aux autres candidats dont la plupart, du reste, m’avaient demandé de reporter le scrutin du fait de dysfonctionnements au niveau du Conseil constitutionnel, il me suffira de les appeler à dialoguer avec en perspective la formation d’un gouvernement d’union et en leur vendant la fable des terroristes aux frontières, pour qu’ils gobent tout ce que je leur vendrai.

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Franchement, au vrai, je suis un génie ! » Là-dessus, le téléphone sonne et le Président décroche. La voix de son assistante se fait entendre : « Monsieur le Président, le secrétaire d’Etat américain désire vous parler ! » Tout trempé d’un seul coup, le Président murmure : « merde, je n’avais pas compté avec ces enquiquineurs ! »

M. O. N.

Ndlr : Ce récit est purement fictif et les personnages qui y sont mentionnés totalement imaginaires. Toute ressemblance avec un pays ou une situation ayant existé est naturellement purement fortuite…







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