Le Conseil constitutionnel du Sénégal a traversé des épreuves dès ses débuts en 1992, avec la démission de son président Kéba Mbaye et l’assassinat de son viceprésident Maître Babacar Sèye en 1993. Aujourd’hui, les sept sages honorent la mémoire de ces pionniers. Longtemps perçu comme une institution alignée sur le pouvoir exécutif, le Conseil constitutionnel s’est aujourd’hui pleinement émancipé des pouvoirs exécutif et législatif. Son rôle régulateur a contribué à limiter les excès des autres pouvoirs, favorisant ainsi la stabilité politique nationale. Depuis l’accession du Président Macky Sall à la présidence, plusieurs décisions marquent une rupture avec le passé. Notamment, l’impossibilité de prolonger ou de réduire le mandat présidentiel de manière directe ou indirecte, et la limitation à deux mandats présidentiels avec une durée de 5 ans chacun.
Le Conseil constitutionnel exerce désormais un contrôle sur les révisions constitutionnelles, particulièrement celles touchant à la limitation des mandats présidentiels. Il a également étendu sa compétence à la régulation électorale, notamment en prononçant la nullité d’un acte administratif considéré comme relevant du gouvernement. Pour la première fois, le Conseil constitutionnel a éliminé un candidat à la présidence pour défaut de nationalité, et a même fixé une date pour les élections présidentielles, avant de reconnaître ultérieurement la date fixée par le président.
En assumant pleinement leur rôle judiciaire, les sept sages renforcent la confiance du peuple sénégalais en leur justice, honorant ainsi la mémoire de Kéba Mbaye et de tous les magistrats du pays. Le Conseil constitutionnel ouvre ainsi une nouvelle voie pour la démocratie sénégalaise, rendant au peuple sa fierté. Rien ne sera plus comme avant.