En quoi les programmes de nos différents candidats diffèrent-ils fondamentalement ? A y voir de près, ils sont quasiment les mêmes : les mêmes engagements, les mêmes propositions. Avec ici quelques réaménagements sémantiques, là quelques reformulations des termes.
Il y a comme une sorte de consensus programmatique des candidats, à charge pour chacun de présenter son offre à sa manière. L’essentiel étant que le contenu et la substance soient identiques. Rien d’original ou de vraiment révolutionnaire. A la décharge des postulants à la magistrature suprême, on pourrait mettre en avant le fait que le Sénégal s’est empêtré depuis belle lurette dans les mêmes problèmes d’ordre institutionnel, éducationnel, sanitaire, économique…
Dans cette grande forêt noire des programmes, il y a quand même une proposition que nous estimons être pertinente concernant la place des femmes dans le tissu socioéconomique. En effet, là où presque tous les candidats nous disent qu’ils réserveraient un «traitement spécial» au genre féminin avec des «programmes spéciaux» à elles dédiés, Mame Boye Diao (de la coalition «Diao Président») nage à contre-courant.
M. Diao estime que mettre en place des «programmes spéciaux» pour les femmes relève d’une discrimination infériorisante. Ce qu’il s’engage à faire s’il est élu président de la République, c’est de créer les conditions idoines pour une libre compétition à armes égales. Les femmes étant aussi compétentes (voire plus) que les hommes, elles n’ont pas besoin d’être particularisées. Par conséquent, le premier chantier sera surtout de décomplexer tout le monde, de faire descendre ceux qui y sont de leur parapet et d’amener le collectif homme femme à s’inscrire dans une logique de saine et productive rivalité.
Réformer donc le cadre social et institutionnel pour le rendre plus juste. Y compris pour ceux vivant avec un handicap. Le président de la coalition «Diao2024» met cette catégorie sur le pied d’égalité avec tout le monde. A son avis, ce n’est pas parce qu’ils vivent avec un handicap qu’ils devraient être regardés d’un œil particulier. Ce sont des Sénégalais à part entière et qui, comme tel, sont absolument utiles à leur société et à son développement pourvu que les conditions leur permettant d’exprimer leur savoir, leur savoir-faire et leurs talents soient garanties. Au même titre que les «autres». Pour Mame Boye Diao, c’est une question de dignité.
Nous souscrivons entièrement à cette idée. Parce que les personnes vivant avec un handicap ont toujours tendance à être vues comme des fardeaux sociaux, bonnes pour ne recevoir que la pitance ; alors qu’elles sont tout aussi aptes à apporter leur pierre à l’ouvrage commun. Les frapper d’ostracisme les rend encore plus handicapées… moralement et psychologiquement. Or, «le Sénégal qui vient» doit être un Sénégal qui prend en compte les compétences et la dignité de tous ses fils et de toutes ses filles.
Félix NZALE