Dimanche prochain 24 mars, les Sénégalais vont élire leur cinquième Président de la République. Une élection est une sélection. Selon qu’il triomphe au premier ou au second tour, ce président sera bien ou mal élu.
Les électeurs figurant dans le fichier national sont bien différents et variés. La plupart des jeunes votants se sont déjà signalés numériquement pour décliner urbi et orbi leur préférence. Le secret du vote, ils s’en moquent éperdument !
Aujourd’hui il suffit de lire un article ou un post pour savoir pour quel candidat roule l’auteur. Ainsi va le pays à l’heure de l’Internet.
Le bétail électoral, terme galvaudé qui désigne ceux qui votent sans lire le programme de leur candidat mais bien pour des raisons parentales ou financières, n’est pas prêt de disparaitre. On a titré ici une fois que les Sénégalais votaient avec les pieds. Parce très peu d’entre eux votent normalement en partie en raison du fait que c’est un pays où la langue officielle est le français que très peu d’entre eux maitrisent correctement.
L’ère numérique semble sonner la revanche de tous les exclus de la société. Ces exclus de la société sont de gros revanchards qui en veulent depuis toujours à l’Etat et à l’élite. Evidemment, cela ne signifie pas forcément l’absence de bonne graines dans les états-majors de l’Opposition et dans les foules drainées lors des meetings de la campagne.
Cette présente campagne très différente des autres par le nombre inédit de candidats et sa durée écourtée ne m’a ni emballé ni séduit.
Suivre une vingtaine de candidats à la télé me semble un supplice impossible à tenir. En trois minutes il est impossible de dérouler un programme électoral pour convaincre. Qu’à cela ne tienne, à part les indécis qui ne choisissent qu’à la dernière minute, tous ceux qui iront voter savent déjà qui ils vont choisir. Ousmane Sonko et Macky Sall qui se combattent par procuration se démènent, publiquement pour l’opposant et subtilement pour l’encore Président.
Chacun des deux a donc un candidat. L’opposant a vu son poulain accepté illico presto parle peuple pastéfien, opposant irréductible.
Le génie de ce peuple a consisté à vendre le slogan Diomaye-Sonko c’est pareil. Evidemment ce slogan ne passe pas partout. Y’en a que ça ne convainc pas. Il est très facile d’embarquer des gens déjà convaincus. Par contre, il a fallu au pouvoir plusieurs messes pour embarquer le gros des troupes qui ne misaient point sur le candidat désigné.
En tout état de cause les dés sont jetés à quelques heures de l’élection. Le 24 ou au second tour, à 20 heures, le nouveau Président sera connu et le lendemain le peuple vaquera à ses besoins.