La rupture ayant été actée le jour du vote, les hommes du changement continuent d’être choisis. Beaucoup de Sénégalais s’attendent à des bouleversements très profonds de notre économie, de notre diplomatie, de notre société, de notre éducation, bref, de nos conditions de vie. Voilà tout ce qui faisait le charme du ‘’Projet’’.
Un projet concocté et proposé par un ou des fils du pays. Après avoir bien observé nos problèmes, les avoir analysés et trouvé des solutions, le « Projet » a charmé autant que faire se peut la majorité des Sénégalais. Surtout la jeunesse. Un parti politique né il y a dix ans a réussi à prendre démocratiquement le pouvoir.
A part la parenthèse de l’Apr qui a duré douze ans, et qui a été rendue possible par la volonté de dévolution monarchique du pouvoir de Wade et les bisbilles entre Tanor et Niass, le pouvoir a toujours été conquis par de grands partis.
Après donc l’Ups-Ps et le Pds, voici le temps du Pastef. Si ce parti gère bien le pays, il n’y aura aucune raison de ne pas s’en accommoder des décennies encore. Comme le voulait Me Wade avec les Libéraux au pouvoir…
Par tous moyens, démocratiques ou non, rester au pouvoir mais le peuple qui aimait pourtant bien Wade, ne l’a pas suivi. Et la montée en puissance de Sonko et du Pastef s’est manifestée à partir des dernières législatives et communales. Tous les candidats parrainés par Sonko, ont triomphé dans les grandes villes. Et l’éclatement de Yewwi, une coalition entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko, a permis de savoir lors de la dernière présidentielle qui était le véritable leader de l’opposition. C’est bien sûr Sonko qui a porté au pouvoir son poulain.
Pour la première fois au Sénégal, un candidat invalidé désigne un membre de son parti pour participer à la compétition à sa place. Le leader incontesté de Pastef a vu toutes ses idées partagées et bénies par les électeurs. Avec le Pastef, c’est une nouvelle façon de faire la politique. Fini les transports en masse de militants pour peupler les meetings. Le militant devient un acteur incontournable du changement.
Sonko est l’homme qui symbolise le Pastef. Comme écrit récemment, le changement ne va pas se faire automatiquement. Il faut donner aux nouveaux maîtres du pays le temps de s’imprégner et de dérouler leur politique. Les hommes et femmes choisis comme ministres ne peuvent pas débuter le travail avec le même rythme que leurs prédécesseurs.
La rupture s’impose à eux tous et ils se sentent épiés et surveillés par la nouvelle opposition, par la presse et par tous ceux qui aspirent au bien-être des Sénégalais.