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«pan» Ou La Résurrection De La «rts»

Avec la nomination de Pape Alé Niang, il est de bon ton d’espérer voir en direct la Radiotélévision du Sénégal sortir du coma médiatique dans lequel l’avait plongée l’ancien dirlo. En attendant, nous voudrions adresser à notre confrère et frère, nos chaleureuses félicitations pour la confiance que Monsieur le président de la République, conformément aux dispositions de la Constitution, a bien voulu placer en lui. Qu’Allah l’assiste dans ses nouvelles fonctions et le guide vers la réussite. A ce propos, nous avons bon espoir, parce que nous avons l’intime conviction que «PAN» ne fera pas moins que le désormais ancien «Dg/Rts». D’ailleurs, peut-on faire pire que ce dernier ? Absolument pas.

A dire vrai, nous n’imaginons pas un seul instant que Pape Alé puisse suivre les pas du «Dg/maire», à savoir passer son temps à traquer des agents, à licencier d’honorables serviteurs de l’Etat ou à «mettre au frigo» des employés sans cause réelle et sérieuse. Au contraire, vu ses qualités humaines et professionnelles, il part avec la faveur des pronostics. On ne lui apprendra pas, en effet, que la «Rts» est un microcosme et qu’elle représente une microsociété qui reflète les caractéristiques de notre pays. Sous ce rapport, qu’il nous soit permis, en toute humilité, de procurer quelques viatiques qui, pensons-nous, pourront servir de provisions pour la route du «Triangle sud», siège de la Radio­télévision. Il s’agit notamment de la nécessité d’apaiser le climat social, de réconcilier les cœurs et de générer un nouvel état d’esprit afin que tous les salariés se retrouvent dans un même idéal, renouent avec la liberté de travailler en faisant de la déontologie et de l’éthique leur seule boussole. Bref, le slogan «Le public, notre raison d’être» doit désormais prendre toute sa signification.

Sans aucun doute, observateurs et auditeurs, friands de programmes variés et d’informations plurielles, s’accordent à reconnaître que depuis plus d’une décennie, le service public de l’audiovisuel n’émet que des ondes négatives au point que la situation est devenue intenable. Personne n’ignore que ne passait à la «Rts» que ce que le Directeur général sortant voulait bien passer. Du jamais vu ! D’où le rejet de la quasi-totalité des populations. Même du temps de la «radio-télé unique», on s’attelait, bon an mal an, à ouvrir des temps d’antenne qui regroupaient des invités de sensibilités opposées ou des voix discordantes. Nous fûmes acteurs de premier plan et témoins oculaires. A titre d’exemple, «TGP», la célèbre production du grand Babacar Diagne qui, avec des sommités mondiales, visait des sujets d’intérêt général en très gros plan.

Idem pour le rendez-vous politique «Pluriel» que dirigeait avec clairvoyance et professionnalisme notre très regretté doyen Amadou Mbaye Loum, et le magazine «Pastef» de la doyenne Arame Diop, qui mettait l’accent sur les questions de société, d’éducation et de genre.

Venant à la radio nationale, dans le souci de se rapprocher davantage des citoyens, il sied de rappeler, particulièrement, la création d’une «Unité des informations de proximité», sous l’égide de l’expérimentée Gnagna Sidibé Diagne. La liste est loin d’être exhaustive. En tout état de cause, le potentiel existe sur place et s’exprime à travers de brillantes émissions et de grandes éditions d’informations dont les présentateurs demeurent des modèles. Justement, on ne comprend toujours pas comment tout ce trésor a été tourneboulé et pour quelle raison la «Rts» est tombée dans un état de déliquescence avancé. Une agonie qui diverge d’avec la vision des valeureuses personnalités qui se sont succédé depuis le 4 décembre 1973, date de la création de l’Office de Radio­diffusion Télévision du Sénégal «Orts», ancêtre de la Société nationale de Radio­diffusion Télévision sénégalaise «RTS», créée par la Loi n°92-02 du 6 janvier 1992. Au-delà de leurs missions traditionnelles, les différentes composantes ont toujours privilégié l’esprit d’équipe, mieux, dans une parfaite synergie, elles ont su ériger la «Rts» au rang d’une véritable institution. Disons-le tout de go, «la maison» ressemble indéniablement à une école de formation continue ou d’approfondissement des compétences. S’y côtoient tous les âges, tous les savoirs et tous les savoir-faire. Alors, rien ne devrait faire perdre au Service public de l’audiovisuel ses lettres de noblesse. En tout cas, l’ensemble des agents, hommes et femmes, continuent d’être des professionnels rompus à la tâche. Engagés, dévoués, vertueux et responsables, ils n’attendent qu’à être associés aux efforts de redressement et de progression. Ainsi, au nouveau Directeur général d’être un solide manager. Pour ce faire, Pape Alé Niang devrait, tout d’abord, libérer la «Rts» du joug politique, ensuite, exhorter au travail et à la rigueur, veiller à devenir le garant du bien-être individuel et collectif, et enfin, rester régulièrement à l’écoute de ses collaborateurs, quel que soit leur rang ou grade.

Qu’Allah facilite tout.

Mohamed GASSAMA

Citoyen sénégalais de la Diaspora/Ancien journaliste

de la «Rts»

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