Depuis plusieurs mois, les travailleurs des collectivités territoriales sont en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail. Déjà en 2013, il était question d’une « réforme résolue des finances locales et de la promotion soutenue de la qualité des ressources humaines ».
Au Sénégal, les questions essentielles sont souvent reléguées au second plan. Comment imaginer le développement de nos territoires sans des ressources humaines locales dignement rémunérées ? À quoi bon maintenir le HCCT avec un budget de 8,5 milliards de francs CFA (soit un salaire net d’environ 200 000 francs pour plus de 3000 agents) ?
La faible rémunération des agents municipaux favorise la corruption, que ce soit par la vente illégale de terres, la falsification des documents d’état-civil ou un faible rendement. Il est essentiel de dénoncer la corruption, mais il faut également éliminer les facteurs qui la favorisent pour régler le problème de manière durable.
Plutôt que de proférer des menaces à peine voilées, l’actuel ministre, Moussa Balla Fofana, doit s’attaquer sérieusement à cette question.
Nous proposons une véritable fonction publique locale, capable de prendre en charge le développement des territoires. Les avantages exorbitants accordés à certains agents déjà gracieusement payés doivent être redirigés vers ceux dont la rémunération est quasi nulle. C’est une question d’équité sociale.
Nous soutenons sans réserve l’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales. Ce problème doit être résolu pour que les préoccupations de la population soient efficacement prises en charge à la base.
Dr Samba Faye
Porte parole de la RV