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Une Bonne Nouvelle Du Large

Enfin, une bonne nouvelle, malgré le marasme ambiant ! Le pétrolier Woodside, qui s’est vu attribuer les blocs offshores de Rufisque, de Sangomar et de Sangomar Profond, a annoncé hier la sortie du premier baril de pétrole, tiré du champ de Sangomar. Le champ devra initialement pomper 100 mille barils par jour. En attendant de nouveaux développements. On a d’ailleurs entendu hier la Pdg de Woodside, Mme Meg O’Neill, se féliciter de l’arrivée de ce «jour historique pour le Sénégal et pour Woodside». Elle a même ajouté que «la livraison en toute sécurité du premier projet pétrolier offshore du Sénégal, malgré une période marquée par des défis mondiaux sans précédent, démontre la capacité de Woodside à exécuter des projets de classe mondiale. Nous sommes fiers des relations que nous avons nouées avec Petrosen, l’Etat du Sénégal et nos principaux sous-traitants internationaux et locaux pour développer cette ressource d’importance nationale».

Dans un communiqué publié en commun avec leurs partenaires, les responsables de Petrosen se félicitent de leur côté : «Le début de la production du pétrole de Sangomar marque une nouvelle ère pour l’industrie, l’économie de notre pays et pour nos populations. C’est le résultat de l’engagement des différentes équipes qui ont travaillé de manière acharnée pour relever les défis et atteindre nos objectifs stratégiques dans un environnement complexe et exigeant. Nous n’avons jamais été aussi bien positionnés pour saisir autant d’opportunités de croissance, d’innovation et de succès pour le développement économique et social de notre pays.»

M. Thierno Ly avait bien raison de se montrer optimiste, mais il était aussi parfaitement conscient des attentes que nourrissent les hydrocarbures -pétrole et gaz- dans un pays auquel, depuis plus de 10 ans, les différentes autorités politiques ont fait nourrir des rêves d’eldorado, ou plutôt de se voir en Dubaï d’Afrique de l’Ouest. Chacun des acteurs politiques a voulu faire de ces hydrocarbures un enjeu de politique économique, et même une arme pour déloger ses adversaires du pouvoir, ou même se hisser personnellement. On a vu par ailleurs foisonner des démarcheurs de tout acabit, frapper à toutes les portes pour tenter de grappiller des miettes tombant des tables des investisseurs et des politiques susceptibles de distraire des dividendes. Léopold Sédar Senghor, notre premier Président, avait partagé cette boutade avec son homologue français Valéry Giscard d’Estaing, concernant chacun de ses compatriotes : «Nous n’avons pas de pétrole, mais on a des idées.» Cela, c’était dans les années 1970. Aujourd’hui, contrairement à la France, les Sénégalais ont, en plus des idées, du pétrole et du gaz. Souhaitons qu’ils nous en donnent des bonnes idées. Les Arabes de Dubaï, de Koweït, et même de l’Arabie Saoudite, ont fini par nous convaincre qu’il n’y a pas de malédiction du pétrole, contrairement à ce qu’auraient fini par croire les Africains du Golfe de Guinée. Et tant qu’il y a des générations nouvelles, il n’y a pas de destin forclos. Etre arrivé en retard au banquet ne veut pas dire que la table a déjà été débarrassée.

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Tellement chahuté par ses adversaires, dès l’annonce de la découverte de ces nouvelles richesses des fonds des mers, l’ancien Président Macky Sall s’est comme fait un point d’honneur de donner au pays des textes de lois qui devraient mettre les revenus du pétrole et du gaz à l’abri de toute tentative de prédation, fusse-telle de l’intérieur comme de l’étranger. Le pays a eu la chance de tomber sur un dirigeant que son background d’ingénieur spécialisé en pétrole a particulièrement mieux préparé à la prochaine exploitation de ces nouvelles ressources. Malheureusement, elles vont commencer à tomber au moment où la conjoncture économique et politique se dégrade assez sensiblement. Au moins, pour sa part, il aura mieux préparé son pays à l’annonce de cette bonne nouvelle du large de l’Atlantique. Les dirigeants actuels auront-ils assez de cran pour résister à la pression de la rue et tenter de desserrer les cordons d’une bourse qui résonne quasiment à vide ? Coïncidence heureuse, cette annonce de Woodside arrive au moment où une mission du Fmi se trouve à Dakar. On sait que la dernière ne s’était pas déroulée à la satisfaction des différentes parties. L’un des différends portait justement sur les revenus du pétrole dans le budget à venir. On peut gager que les fonctionnaires de Peytavin ne s’accrochent plus avec leurs collègues de Washington sur ce point.

NB : Pour des raisons techniques, les Notes ne paraîtront pas les semaines à venir.







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