Serigne Ngundu et l’o.s de Mor Lam
Le président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, se trouve dans une singulière posture de…dauphin.
L’écrivain sénégalais Amadou Lamine Sall lui rappelle pourtant dans une poignante chronique, que, je le cite : « votre peuple est touché par ce que vous incarnez : l’humilité, la politesse, l’écoute, le respect servi à tous, la foi. Ajoutez-y la fermeté et l’autorité. La quête du pouvoir, vous l’avez appris déjà au bout de 90 jours, n’est pas la gestion du pouvoir. Mais vous êtes un président qui tranquillisez et personne ne sait pourquoi ce sentiment nous habite si fort, malgré le doute des uns et l’adhésion du plus grand nombre… Vous avez conquis tous les cœurs des Sénégalais de foi et de mesure. Vous avez montré le chemin. Mais restez vous-même ! ».
C’est au chef de l’Etat de siffler la fin de cette récréation et de ces joutes rhétoriques qu’affectionne le peuple sénégalais dans son goût immodéré de la gaudriole de « Grand’Place », et de mettre ses troupes en ordre de travail et non plus en ordre de bataille.
Ce n’est plus l’heure de justifier l’injustifiable ou plutôt de prendre les Sénégalais pour des perdreaux ou des canards sauvages, qui ne comprennent rien à rien.
Que le Premier ministre Ousmane Sonko, qui avait juré aux citoyens de notre pays que le Pastef avait grâce à 40 000 Sénégalais à travers le monde, rédigé le PROJET, que j’ai pris soin d’écrire en majuscule tant il me semblait impressionnant, et que ce projet, cette fois en minuscules, en fait n’a même pas fait l’objet apparemment d’un travail sérieux qui aurait dû être le cœur battant de sa Déclaration de Politique Générale, et comme en équitation, Monsieur le Premier ministre Ousmane Sonko exécute un refus d’obstacle, déguisant celui-ci derrière des artifices réglementaires que d’autres à sa place avaient su contourner sans bruits et dans la dignité.
On comprend que les foules enivrées par ses propos vindicatifs d’antan, manquent à son ego et à son hubris turbulent de tribun. Le hic est qu’il n’est plus dans l’opposition, il est Premier ministre d’un gouvernement qui a des responsabilités historiques, dont la plus importante est de trouver des solutions aux épineux problèmes auxquels sont confrontés 17 millions de Sénégalais et pas seulement ses deux millions d’électeurs qui ont démocratiquement choisi son PROJET ET SES SOLUTIONS.
Solutions ou diversions ?
Comme dans l’Os de Mor Lam, leur projet n’étant pas encore prêt à déguster par des Sénégalais qu’ils ont séduit avec des vœux pieux et des propos hors-sols et populistes, à mille lieues des réalités de la gouvernance et de la culture républicaine, les hommes qui nous gouvernent ne savent pas exposer leurs décisions réservées au peuple sénégalais et qui engagent le futur de tant de générations, alors, comme à leur habitude, c’est encore une fois la faute aux autres, au système, oubliant qu’à présent, ils ont quitté le confort de l’opposant le 24 mars 2024 et que les Sénégalais les ayant crus, leur ont confiés les rênes du pouvoir. Ils ont dit qu’ils pouvaient ?
Et bien messieurs : « FAITES !!! » … Le mot « POUVOIR » est clair… Il vous permet justement de… POUVOIR.
Et comme vous y oblige la Constitution, il est temps de venir devant la représentation nationale dire aux Sénégalais comment vous allez faire…
Les Sénégalais appellent le gouvernement à se concentrer sur les défis fondamentaux du pays : l’emploi des jeunes, la formation et la relance économique. Ce sont ces questions sociales et économiques qu’il faut attaquer et régler pour remettre ce pays debout.
Nous ne sommes ni la presse que vous menacez, ni les magistrats que vous menacez de vos balais. Nous sommes des citoyens qui attendent avec sérénité, et en responsabilités, que vous déclariez votre PROJET politique, que le respect qu’ils ont pour votre fonction autorise à affubler cette fois-ci de majuscules.
Le règlement intérieur qui sert de petit doigt derrière lequel le Premier ministre se cache pour échapper à ses obligations constitutionnelles, d’autres s’y sont confrontés et n’ont pas refusé l’exercice, et pour le mettre à l’aise, il sera aisé dans un consensus responsable et républicain de l’amender et de le rendre conforme à ses exigences capricieuses. Il suffira de le décider tous ensemble, pour abroger cette loi de 2021 dont Monsieur Sonko se sert de paravent pour masquer l’impréparation de son PROJET majuscule pour des Sénégalais, qu’il a mis eux en minuscules, pour se permettre un tel scénario juste justifié par la crainte d’une censure.
Monsieur Ousmane Sonko s’abrite derrière une loi, certes imparfaite, pour ne pas engager sa responsabilité devant le peuple qui a choisi leur projet en élisant le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, alors qu’il est question en cette circonstance d’éthique et de morale, mais surtout de la liturgie républicaine qui semble lui faire défaut.
Le Premier ministre d’alors, Monsieur Amadou Ba, ne s’était pas réfugié derrière des artifices pour éviter le jugement parlementaire de ses décisions politiques. Il n’ignorait pas l’imperfection de cette loi de 2021, il a préféré la République et ses exigences, plutôt que de se cacher derrière des motifs futiles, qui ne sauraient justifier que l’on ne vienne pas dire aux Sénégalais, comment ils comptent mettre en musiques les partitions populistes hurlées sur des tréteaux de campagne depuis 2014 et soi-disant planifiées par des Sénégalais du monde entier et qui seuls avaient le droit d’avoir une majuscule à leur statut de Patriotes.
Les Sénégalais demandent avec foi dans leurs institutions, que le Premier ministre leur fasse l’honneur de venir servir aux citoyens impatients, en temps et en heure, ce fabuleux PROJET qui de plus en plus a le goût et l’odeur de l’os de Mor Lam.
Serigne Ngundu, de grâce les Sénégalais attendent tellement de votre… POUVOIR…