On va nous crever encore le tympan avec la déclaration, intentionnelle ou malheureuse, du président de la République sur les « fonds politiques », dont il aurait trouvé les caisses vides.
Par définition sinon par essence, et du point de vue de leur finalité, ces derniers sont des fonds « secrets », dont l’usage est assujetti à une procédure rigoureuse et strictement encadrée par la loi, qui la couvre en l’occurrence du « secret d’État ».
Alors, vouloir débattre sur la question, c’est forcément faire preuve de légèreté. A moins que l’objectif ne soit de divertir « son » public.
Sont-ils vraiment épuisés, ces « fonds politiques » ?
Si oui, et alors ? En tant que Républicain, fût-ce au bénéfice du doute raisonnable, pourquoi son successeur s’exonérerait-il en l’espèce de penser que le président Macky Sall avait dû user en bon père de famille des « fonds politiques » alors dûment mis à sa disposition ?
Et puis, depuis que l’on nous parle du « protocole du Cap Manuel ; si celui-ci existe réellement, il a forcément un prix politique et nécessairement un coût matériel et financier.
En l’occurrence, c’est-à-dire si le « protocole du Cap Manuel » est une réalité, les « fonds politiques » y ont absolument et nécessairement joué un rôle, crucial, vital même, au grand intérêt en tout cas des tout premiers bénéficiaires dudit protocole.
En tout état de cause, le président Bassirou Diomaye Faye gagnerait à se ressaisir et notamment à comprendre que le jour où il déciderait de rompre avec la tradition républicaine des « fonds politiques », ce jour-là il se serait fait hara-kiri, au triomphe du populisme.