« Quand on a rien à dire de plus important que le silence, on doit se taire » afin de laisser les honnêtes gens apprécier le chant des rossignols.
Malgré un exercice irréprochable du président Diomaye face aux journalistes, vous avez décidé de revêtir votre tenue de fantassin, chair à canon décomplexé, pour porter la réplique. Vous n’avez ni le bon discours, ni la bonne méthode.
Convoquer des vieilleries, et des cultures obsolètes qui n’ont pas fait leur preuve à leur propre époque. Aligner des litanies philosophiques, des théories économiques périmées ou inadaptables à nos réalités socio-économiques n’est pas la panacée.
En plus de ne pas être les nôtres et de ne partager aucune réalité historique ou sociale, vos invocations ne font qu’entériner votre déraisonnable propension à comparer des sociétés et des époques que tout sépare.
Ce qui a fonctionné au XIIIe siècle, en Amérique, sous une autre culture, n’a aucune chance de se reproduire littéralement au XXIe siècle, sous nos cieux et sous le magistère du président Diomaye Faye.
Vos références à « la révolte des barons anglais contre le Roi Jean Sans Terre en 1215, à la révolution française (injustice fiscale subie par le tiers Etat) », à la révolution américaine, à des théoriciens, philosophes ou autres hommes de sciences du siècle des lumières n’a rien de pertinent.
Cette semaine, pour tenter de torpiller la première interview du président de la République, vous avez revisité le musée des antiquités et avez troublé inutilement le sommeil de Chateaubriand et convoqué la « Magna carta » , pour remplir un texte vaseux, constitué d’une compilation de citations et de descriptions d’événements préhistoriques éloignés de nos réalités actuelles.
Sincèrement désolé si le président n’était pas habillé en « riding coat », redingote ou queue de pie, et n’avait pas un monocle à collier vissé à l’arcade sourcilière gauche. C’est juste que nous sommes au XXIe siècle et figurez-vous que le monde a changé, les hommes aussi.
Si après tout ce temps au pouvoir vous ne savez pas la destination des recettes fiscales, la situation est pire que ce que tout le monde imaginait de vous et de vos commanditaires.
On ne peut pas parler d’une pression fiscale, susceptible d’entraîner une révolution anglaise ou française au Sénégal, parce que le Sénégalais ne s’est pas encore appropriée la culture de l’impôt. Le contribuable sénégalais est encore à inventer ou tout au moins à parfaire.
Dans un souci de préparer les générations futures à plus de responsabilités fiscales, j’ai d’ailleurs proposé, dans une lettre au président et au premier ministre, d’inscrire au-dessus de chaque tableau de classe, dans chaque école du Sénégal, la phrase « Payer son impôt est un devoir civique ». Une meilleure implication fiscale de nos compatriotes permettrait à l’État de moins faire appel à l’emprunt et à mieux financer les insatiables besoins de notre exigeante communauté. Encore que votre affirmation selon laquelle toutes les grandes révolutions seraient dues à des raisons fiscales est d’une inexactitude historique et d’une légèreté intellectuelle déconcertante. La révolution française est due à une conjonction de causes politiques économiques et sociales beaucoup plus complexes. Pareil pour la révolution américaine qui a été causée par des raisons conjoncturelles et structurelles telles que les relations coloniales heurtées avec la Grande Bretagne, alors puissance impérialiste. On peut citer également des contentieux économiques, l’émergence d’une identité américaine et bien sûr l’influence mondiale des lumières, qui ont donné leur nom à ce grand siècle.
Citez au moins, de temps à autre, une de ces grandes révolutions africaines, l’Egypte, citez Thierno Souleymane baal, kocc Barma , cheikh Anta Diop ou des chercheurs plus contemporains tel que Youssou Mbargane Guissé. D’éminents intellectuels dont les études permettent de pouvoir nous affranchir de l’expertise inadéquate de la plupart des savants occidentaux.
Comment pouvez-vous convoquer la révolution industrielle pour dénigrer la politique fiscale de notre époque ou l’intelligence de nos valeureux intellectuels n’a rien à envier à l’intelligence artificielle. Des intellectuels capables de théoriser un modèle et un processus de développement fondés sur nos réalités matérielles, historiques et socio-économiques.
Votre démarche ne fait que trahir votre état d’esprit condescendant qui n’est pas encore redescendu de son piédestal depuis que vous avez perdu le pouvoir. Pourtant trois mois se sont déjà écoulés mais lorsqu’on a été gonflé à l’hélium de l’injustice pendant 12 ans, il est difficile de se dépréssuriser en si peu de temps.
Donc parions que vous continuerez encore à débiter des analyses tronquées sous une apparente sérénité intellectuelle et une pseudo démarche scientifique, après votre prochaine visite au musée des antiquités économiques et politiques occidentales.
Vous cachez mal votre complexe d’infériorité. Vous êtes toujours prêt à critiquer le « projet » en le définissant comme un programme prêt-à-gouverner.
Mais je vous renvoie à la définition que Le Petit Robert donne du mot « projet »
« Projet : Image d’une situation, d’un état que l’on pense atteindre.
Synonymes: Brouillon, ébauche, premier état ». Nourrissez-en votre réflexion, nous en rediscuterons ultérieurement.
Dans votre diatribe forcé contre le président et son interview, j’ai lu votre pire article. Votre lectorat doit être déçu. Je vous ai trouvé plus percutant auparavant. Je vous l’avoue.
Mais c’est ce qui arrive lorsqu’on est mue par un « esprit de critiques » qui n’a pas la finesse et l’honnêteté intellectuelle d’un « esprit critique » auquel vous êtes très sûrement imperméable.
En fin de compte, je vous trouve bavard, en ces temps où les valeureux sénégalais cherchent et proposent des solutions innovantes pour la rupture et le développement.
Taisez-vous, Yoro Dia, un peu de tenue. Ceux qui parlent ennuient ceux qui travaillent.