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L’État FranÇais Lance Sa Campagne De DÉsinformation Contre Les Anticolonialistes

Un article, paru cette semaine dans la presse locale, laisse entendre que nous serions « visés par la loi sur les ingérences étrangères en France ». Il y est fait état de plusieurs noms de responsables politiques et d’organisations patriotiques de Martinique, Guadeloupe, Guyane, Kanaky, Polynésie et Corse, lesquels seraient dans la ligne de mire des autorités répressives françaises.

Ces responsables politiques n’ayant pas été, à ce jour, directement interpellés sur les procédures qui seraient en cours à leur encontre, on peut légitimement considérer que les médias aux ordres ont reçu leurs « informations » du ministère de l’intérieur français, engagé dans une de ses habituelles manœuvres  visqueuses de désinformation.

La méthode qui consiste à chercher à criminaliser des militant.e.s politiques, afin de discréditer leur combat pour l’émancipation nationale de leur peuple, n’est pas nouvelle.

Ainsi , l’Ordonnance d’octobre 1960, prise par Michel Debré, a servi à exclure de la fonction publique de grandes figures anticolonialistes comme Georges Mauvois, Armand Nicolas, Walter Guitteaud ou encore Guy Dufond. Le Martiniquais Edouard Glissant et le Guadeloupéen Albert Beville, fondateurs du Front Antillo-Guyanais pour l’Autonomie, ont été longtemps interdits de séjour dans leur propre pays, sur la base de ce texte.

La référence à la « loi sur les ingérences étrangères en France » (du 25 juillet 2024) et l’obligation de s’inscrire, « volontairement », au « Répertoire des représentants agissant pour le compte d’un mandant étranger » relèvent purement et simplement de la supercherie idéologique et de la perversion de la macronie, voire d’un processus de fascisation du pouvoir pour maintenir son influence-il est vrai déclinante-dans le monde.

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Le contexte international, la déroute du néocolonialisme français en Afrique et la montée des tensions dans les colonies dites « d’outre-mer » poussent l’Élysée à l’affolement et la radicalisation totalitaire.

Nous ne sommes et ne serons jamais soumis à aucun « mandant étranger », ni de France ni d’ailleurs. C’est l’essence fondamentale de notre quête de souveraineté.

En se rendant à Genève, à Vienne, à Bakou et à New-York, durant la période de juillet 2023 à juillet 2024, les dirigeant.e.s des organisations patriotiques des dernières colonies françaises n’ont fait qu’exercer leur droit légitime à la libre circulation et celui de dénoncer librement, devant les instances internationales et l’ONU, le système colonial français, insidieux, archaïque et brutal comme le montre la répression en Kanaky.

L’argutie d’ « intelligence avec l’ennemi » n’a comme seule finalité que de préparer l’opinion publique à la répression contre ces organisations. Quant au fond, elle est à la fois puérile et hypocrite.

D’abord, les « ennemis » et les amis de l’Etat français ne sont pas nécessairement les nôtres. Ainsi, nous condamnons la livraison, par la France, à l’Etat sioniste d’Israël, de centaines de millions d’euros d’armes qui ont servi à massacrer des dizaines de milliers d’enfants, de femmes et de vieillards palestiniens dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie. De même, nous avons dénoncé la complicité de l’Etat français dans le génocide au Rwanda et le massacre de 24 millions de civils au Congo.

Ensuite, des entreprises françaises comme TotalEnergies entretiennent de juteuses affaires dans le gaz Azerbaïdjanais sans être taxées d’ «intelligence avec l’ennemi » et en novembre 2024 la France participera à la Conférence de Bakou sur les changements climatiques (COP 29).  Madame Von der leyen, présidente de la commission européenne, s’est récemment précipitée à Bakou pour signer un accord visant à doubler la livraison de gaz azerbaïdjanais à l’Europe jusqu’en 2027.

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Les colonisés de la France seraient-ils, eux, interdits de séjour, par la puissance colonisatrice française, à Bamako, Niamey, Bakou ou Ouagadougou, sous peine de sanctions et de harcèlement judiciaire ? De quel droit ? Au nom de quels principes régissant les droits humains ? Au nom de quelle règle internationale ? Au nom de quel nouvel esclavagisme qui ne veut pas dire son nom ?

Vous ne nous effrayez pas ! Nous irons où nous voudrons, quand nous voudrons, avec qui nous voudrons, chaque fois qu’il s’agira de défendre les intérêts de notre peuple. C’est un acte de souveraineté que l’histoire, un jour, saluera. Que vous en mourriez de rage, tant mieux ! Cela voudra simplement dire que nous sommes dans la bonne direction.

Si les dirigeants français pensent une seule seconde que les luttes d’émancipation de nos peuples sont guidées par des mains étrangères, ou « l’œil de Moscou », il faudra commencer à sérieusement s’interroger sur les ravages provoqués dans leur cerveau par les larves du ténia colonial, au point qu’ils ont perdu la raison et tout sens des réalités.

C’est en fait le colonialisme lui-même et ses exactions qui génèrent la révolte de celles et ceux qu’il veut soumettre.

La violence aveugle, les lois dignes des systèmes totalitaires dans le prétendu « pays des droits de l’homme »-« patrie de Voltaire »- l’organisation du harcèlement judiciaire contre les organisations anticolonialistes, les meurtres, les bouffonneries de ministres souvent sans culture historique, tout cela est vain :







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