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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Amadou Makhtar Mbow, Un Homme De Tous Les Combats Justes

« Nous tenons en même temps à affirmer notre volonté d’exercer les droits que nous confèrent nos qualités de citoyens libres dans un pays libre et démocratique, y compris celui de réfléchir sur les destinées de notre peuple et sur le présent et l’avenir de notre pays », tels furent les mots d’Amadou Makhtar dans son discours d’ouverture des Assises nationales du Sénégal en juin 2008.

La vie sur terre d’Amadou Makhtar Mbow vient de s’achever. En retraçant cette vie, nous pouvons arriver à la conclusion qu’elle fut une vie de combats pour la cause de l’homme noir et, pour nous Sénégalais, une vie pour dédiée à la construction sans relâche, tel un Sisyphe de notre cher pays.

J’ai eu le privilège de travailler avec lui, avec les Assises nationales du Sénégal d’abord, ensuite avec la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI). Sous son leadership, j’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup compris sur ce qu’est un État, sur l’histoire récente du Sénégal. Quand on dit « en Afrique quand un vieux meurt c’est une bibliothèque qui brûle », c’est vraiment le cas avec le décès d’Amadou Makhtar Mbow. Il était une bibliothèque et une école, une université en même temps. Pa Mbow, comme nous aimions l’appeler, ne vous laisse aucune possibilité de ne pas apprendre avec lui. C’était son sacerdoce. Vous travaillez avec lui, il créera toujours l’occasion de vous retenir pour un cours sur son parcours et sur l’histoire du Sénégal. Professeur dans l’âme, il l’était. Cette générosité intellectuelle transparaissait dans tout échange avec lui.

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En retraçant sa vie, nous pouvons retenir les combats qu’il a menés. Déjà, très jeune, il fut enrôlé dans l’armée française et fut prisonnier de guerre. Après la guerre, il mena le combat pour l’indépendance de nos pays. Avec la Loi Cadre, il intégra le premier gouvernement sénégalais et fut nommé ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et de la Culture. En tant que ministre, entre 1957 et 1958, il entreprit d’échanger avec les populations rurales et parcourut le Sénégal profond dans le but de construire le système éducatif sénégalais que nous avons aujourd’hui. Il est à noter que Pa Mbow ne manquait jamais, dans nos conversations, de rappeler ses origines paysannes. Pa Mbow était donc un homme de terrain et un visionnaire. Ce sont ces deux traits de caractères qu’il a sus nous insuffler au sein des Assises Nationales du Sénégal et de la CNRI. Dans le cadre de ces deux expériences, il n’était pas question de rester cloitrer entre quatre murs, dans des salles climatisées des hôtels pour réfléchir sur des propositions pour le Sénégal. Toute réflexion devait être nourrie par les points de vue des populations. De ce fait, sous son leadership, nous avons pu mettre en place des mécanismes pour donner la parole aux sénégalais de tout bord.

Pa Mbow était un infatigable combattant pour l’éducation et la paix. Lui-même le soulignait dans son discours d’ouverture des Assisses Nationales où il justifiait l’acceptation de présider ces assises. « Au soir d’une vie aussi longue que la mienne au cours de laquelle j’ai participé à tant de combats pour la liberté, la dignité et le progrès des peuples, les miens comme les autres, sans en attendre que la satisfaction d’un devoir accompli, d’une responsabilité assumée, on ne peut se dérober. » Tel était Pa Mbow, un homme qui ne fuit pas les combats justes. Ce fut le cas lors son magistère au sein de l’UNESCO de 1974 à 1987. Il a su faire face au grand Goliath, Ronald Reagan pour un nouvel ordre mondial « en défendant avec force l’exigence de solidarité et d’égale dignité entre les peuples et entre les cultures » (Audrey Azoulay Directrice générale de l’UNESCO).

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En Pa Mbow, j’ai pu découvrir et admirer un homme qui dédia sa vie à l’humanité et à son pays. J’ai vu un homme qui, au lieu de jouir pleinement de sa retraite, s’est mis à travailler bénévolement, de 8h à minuit avec tout juste des pauses déjeuner et prières. J’ai vu un homme qui parvenait à surmonter ses problèmes de santé dûs par l’âge pour tenir ses engagements. La vie de Amadou Makhtar Mbow est un modèle pour la jeune génération.

Repose en paix mon idole, mon père, mon maître, Amadou Makhtar Mbow. Ta vie a été un don pour le Sénégal.

Sidy Moctar Cissé est un ancien Assisard, ancien membre du Plateau Technique de la CNRI.







Amadou Makhtar Mbow, Un Homme De Tous Les Combats Justes

« Nous tenons en même temps à affirmer notre volonté d’exercer les droits que nous confèrent nos qualités de citoyens libres dans un pays libre et démocratique, y compris celui de réfléchir sur les destinées de notre peuple et sur le présent et l’avenir de notre pays », tels furent les mots d’Amadou Makhtar dans son discours d’ouverture des Assises nationales du Sénégal en juin 2008.

La vie sur terre d’Amadou Makhtar Mbow vient de s’achever. En retraçant cette vie, nous pouvons arriver à la conclusion qu’elle fut une vie de combats pour la cause de l’homme noir et, pour nous Sénégalais, une vie pour dédiée à la construction sans relâche, tel un Sisyphe de notre cher pays.

J’ai eu le privilège de travailler avec lui, avec les Assises nationales du Sénégal d’abord, ensuite avec la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI). Sous son leadership, j’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup compris sur ce qu’est un État, sur l’histoire récente du Sénégal. Quand on dit « en Afrique quand un vieux meurt c’est une bibliothèque qui brûle », c’est vraiment le cas avec le décès d’Amadou Makhtar Mbow. Il était une bibliothèque et une école, une université en même temps. Pa Mbow, comme nous aimions l’appeler, ne vous laisse aucune possibilité de ne pas apprendre avec lui. C’était son sacerdoce. Vous travaillez avec lui, il créera toujours l’occasion de vous retenir pour un cours sur son parcours et sur l’histoire du Sénégal. Professeur dans l’âme, il l’était. Cette générosité intellectuelle transparaissait dans tout échange avec lui.

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En retraçant sa vie, nous pouvons retenir les combats qu’il a menés. Déjà, très jeune, il fut enrôlé dans l’armée française et fut prisonnier de guerre. Après la guerre, il mena le combat pour l’indépendance de nos pays. Avec la Loi Cadre, il intégra le premier gouvernement sénégalais et fut nommé ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et de la Culture. En tant que ministre, entre 1957 et 1958, il entreprit d’échanger avec les populations rurales et parcourut le Sénégal profond dans le but de construire le système éducatif sénégalais que nous avons aujourd’hui. Il est à noter que Pa Mbow ne manquait jamais, dans nos conversations, de rappeler ses origines paysannes. Pa Mbow était donc un homme de terrain et un visionnaire. Ce sont ces deux traits de caractères qu’il a sus nous insuffler au sein des Assises Nationales du Sénégal et de la CNRI. Dans le cadre de ces deux expériences, il n’était pas question de rester cloitrer entre quatre murs, dans des salles climatisées des hôtels pour réfléchir sur des propositions pour le Sénégal. Toute réflexion devait être nourrie par les points de vue des populations. De ce fait, sous son leadership, nous avons pu mettre en place des mécanismes pour donner la parole aux sénégalais de tout bord.

Pa Mbow était un infatigable combattant pour l’éducation et la paix. Lui-même le soulignait dans son discours d’ouverture des Assisses Nationales où il justifiait l’acceptation de présider ces assises. « Au soir d’une vie aussi longue que la mienne au cours de laquelle j’ai participé à tant de combats pour la liberté, la dignité et le progrès des peuples, les miens comme les autres, sans en attendre que la satisfaction d’un devoir accompli, d’une responsabilité assumée, on ne peut se dérober. » Tel était Pa Mbow, un homme qui ne fuit pas les combats justes. Ce fut le cas lors son magistère au sein de l’UNESCO de 1974 à 1987. Il a su faire face au grand Goliath, Ronald Reagan pour un nouvel ordre mondial « en défendant avec force l’exigence de solidarité et d’égale dignité entre les peuples et entre les cultures » (Audrey Azoulay Directrice générale de l’UNESCO).

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En Pa Mbow, j’ai pu découvrir et admirer un homme qui dédia sa vie à l’humanité et à son pays. J’ai vu un homme qui, au lieu de jouir pleinement de sa retraite, s’est mis à travailler bénévolement, de 8h à minuit avec tout juste des pauses déjeuner et prières. J’ai vu un homme qui parvenait à surmonter ses problèmes de santé dûs par l’âge pour tenir ses engagements. La vie de Amadou Makhtar Mbow est un modèle pour la jeune génération.

Repose en paix mon idole, mon père, mon maître, Amadou Makhtar Mbow. Ta vie a été un don pour le Sénégal.

Sidy Moctar Cissé est un ancien Assisard, ancien membre du Plateau Technique de la CNRI.







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