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Pse Vs Projet Senegal 2050, L’eternel Recommencement ?

Lundi 14 octobre dernier, le nouveau régime a finalement présenté le «bébé» tant attendu par le peuple Sénégalais. Ce projet Vision Sénégal 2050 serait le remplaçant du PSE (Plan Sénégal Émergent) du président Macky Sall. Il est celui qui «enterre» définitivement la vision 2035 de l’ancien régime. Nous pouvons donc nous réjouir qu’en fin, nous avons un nouveau référentiel des politiques publiques, et désormais, nous pouvons le critiquer, l’amender ou émettre nos observations de citoyen soucieux de la bonne marche de notre cher pays.

Pour ma part, je ne m’attarderai pas sur une comparaison PSE/Vision Sénégal 2050. Point besoin de longue dissertation pour relever les similitudes entre ces 2 projets ou visions. D’ailleurs, ils ont le même géniteur. S’ils ne sont pas de même « mère », nous osons dire, sans risque de nous faire confondre, que ces 2 projets sont de même « père », Monsieur Victor Ndiaye du cabinet Performances Group. D’ailleurs, c’est assez frappant d’entendre les mêmes éléments de langages, aux mots près, lors de la présentation du projet à Diamniadio. Un autre point commun, PSE et Vision Sénégal 2050 ont suivi la même logique d’élaboration. Ces projets ont été concoctés suivant la méthode obsolète «top down» (du sommet vers le bas) alors qu’il aurait fallu se mettre dans une dynamique plus démocratique et participative, en adoption la démarche «bottom up», c’est-à-dire du bas vers le haut, avec une réelle prise en compte des avis des destinataires des politiques publiques. La coconstruction. C’est la clé de réussite des politiques publiques, associer les citoyens dans l’élaboration au lieu de chercher de faire leur bonheur sans eux.

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C’est dire à quel point la similitude est évidente.

Aussi, je relève qu’il est temps pour nos politiques de sortir de cette opposition stérile et vindicative, et s’inscrire dans une démarche plus inclusive, surtout lorsqu’il s’agit de parler de l’avenir de notre pays. Parce que, si nous nous étions mis dans une posture de continuité de l’État et dans une démarche d’évaluation des politiques publiques, peut-être que nous arriverions à nous mettre d’accord autour de l’essentiel, notamment en matière de prise en charge des besoins de nos compatriotes et du développement de ce pays. Tout ne saurait être négatif dans le PSE, il en est d’ailleurs de même pour les programmes qui l’ont précédé

Parlons d’ailleurs de l’évaluation des politiques publiques.

Les politiques publiques sont considérées comme un ensemble d’actions coordonnées mises en place, avec pour objectif d’obtenir une modification ou une évolution d’une situation donnée (par ex : le chômage de masse de la jeunesse, l’iniquité territoriale…). Elles doivent donc jouer un rôle de redistribution, notamment lorsque l’égalité des chances n’est pas assurée initialement. Pour ce faire, des objectifs sont fixés et des moyens sont mis en place par les pouvoirs publics afin de les atteindre.

Au regard des éléments cités plus haut, il va de soi que l’évaluation des politiques publiques, qui consiste à une démarche ayant pour objet de juger (de la valeur) de l’efficacité, de l’efficience et de la pertinence des programmes publics, doit être intégrée dans notre façon de faire dans le cadre de l’action publique. C’est une démarche de bonne gouvernance (optimisation des dépenses publiques, mise en place de nouvelles formes de gouvernance…).

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Par conséquent, si le précédent régime s’était sincèrement inscrit dans cette démarche et que les actuels tenants du pouvoir avaient fait preuve de dépassement, nous ne nous serions pas installés dans la polémique, cherchant à savoir si Vision Sénégal 2050 était oui ou non un plagiat du PSE. Nous devons dépasser ce genre de débat pour les seuls intérêts du Sénégal. Nous ne pouvons pas perdre du temps dans des joutes verbales stériles, alors que de nombreux défis (sécuritaire, chômage, autosuffisance et souverainement alimentaire, changement climatique…) nous attendent au tournant. Dans un temps troublé où chaque nation se recroqueville, dans un système d’échanges sous domination néolibérale, une compétition économique de plus en plus féroce, nous ne devrions pas nous distraire. Il nous faut avoir le sens des priorités. C’est pourquoi, je me permets de suggérer aux nouvelles autorités de rapidement mettre en place un dispositif d’évaluation des politiques. Plus encore, la future assemblée nationale qui sortira des élections législatives du 17 novembre prochain, devra pleinement assumer ses pouvoirs d’évaluation des politiques publiques.

C’est cette démarche qui permettra aussi de rendre compte de l’utilisation de l’argent public. L’évaluation des politiques publiques au-delà de son caractère stratégique, permet d’avoir une méthode d’action, «the one best way» qui assure une bonne continuation de l’action publique quel que soit le régime en place. Également, elle nous permet d’éviter cet éternel recommencement qui voudrait qu’un nouveau régime arrivant balaie tout du précédent, sans discernement







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