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De Quel Curieux Animal «senegalais» Est-il Le Nom ?

C’est parti, mon kiki ! La campagne pour les Législatives du 17 novembre 2024 est lancée. En dépit de l’appel solennel du président Bassirou Diomaye Faye à une campagne non violente, comme il faut s’y attendre, pour ne rien changer, les invectives voltigent d’entrée, et ça s’envoie des joyeusetés en dessous de la ceinture. Mieux, une caravane est dispersée et un QG incendié. Le Premier ministre Ousmane Sonko, comme d’habitude, fait le buzz. Cette fois, il frappe fort en révélant, devant le parterre de ses disciples énamourés, qu’on aurait trouvé mille milliards de nos misérables Cfa dans le compte bancaire d’un dignitaire du régime de Macky Sall. Bien entendu, son titulaire reste un mystère et la banque coupable de blanchiment également.

On ne se refait pas…

Ça tombe bien, le Fmi, après mûre réflexion, décide de «geler» le versement de plus de trois cents milliards de francs Cfa, en attendant d’y voir plus clair dans les chiffres controversés du gouvernement et même sans doute l’avenir du régime Pastef. Certes, d’un optimisme béat, le régime pastéfien, qui s’adosse à un robuste baobab virtuel, se projette jusqu’à l’an 2050, pour que chacun mange à sa faim, se sente en terre authentiquement africaine, de surcroît dans un pays de Droit. Ils peuvent toujours rêver en attendant le verdict du 17 novembre 2024 ?

Qui disait que le vrai pouvoir est de ne pas avoir à se justifier ? Macky Sall, grandeurs et servitudes du destin, depuis son exil doré marocain, bat campagne via WhatsApp en multipliant les justifications : non, il n’a jamais «dealé» avec les actuels tenants du pouvoir ; il a juste voulu rendre les clés de la maison de l’avenue Senghor dans une ambiance de carnaval.

Que personne ne lui parle de connivences entre lui et ses anciens virulents opposants, malgré les révélations aussi imagées qu’érotiques de Barthélemy Dias sur les pourparlers pudiquement désignés sous le vocable mystérieux de «Protocole du Cap Manuel»… Démonstration par l’absurde de Macky Sall : s’ils avaient conclu un accord, Ousmane Sonko et ses troupes ne lui réserveraient pas une place en prison si jamais ils remportaient les législatives.

En suivant sa logique, ce brave Macky Sall pourrait nous démontrer que si le Président Wade avait été son mentor, jamais Karim Wade n’aurait été embastillé sous son régime. La seule conclusion raisonnable dans toute cette ténébreuse affaire est que le courage n’est pas la vertu première de notre ancien «chef suprême des Armées».

Question idiote : à quoi a-t-on réellement échappé ces douze dernières années ?

Toutes ces sénégalaiseries nous égarent. Pour l’heure, le traditionnel jeu de chaises musicales des élections est lancé. Ça déménage de conviction, comme il y a de cela des siècles, les ancêtres de ces braves gens poignardent les leurs et changent de nationalité. Les roitelets locaux, selon leurs intérêts du moment, se déclarent résistants contre les Français, ou les appuient pour guerroyer contre d’autres potentats indigènes.

La félonie est dans l’ADN sénégalais

Ça fait semblant de l’ignorer, mais ce sont les spahis, ancêtres des gardes rouges de la présidence, des gens bien de chez nous, qui sont la cheville ouvrière de la conquête coloniale, au Sénégal, comme dans le reste du monde… Blaise Diagne, premier député français originaire d’Afrique, se remarque par son zèle à recruter des tirailleurs, histoire de gonfler les troupes françaises contre l’envahisseur allemand. Les dignitaires locaux faisaient même enrôler leurs enfants en gage de loyauté…

Les Anciens Combattants dont le sort émeut les Sénégalais, durant les guerres mondiales, prennent les armes pour défendre la Mère-Patrie, la France, plutôt que de donner leur vie pour bouter les étrangers, comprenez les Toubabs, hors de nos terres. Mieux, ils sont traités comme des héros de notre Nation, qui défilent le Quatre avril pour célébrer l’indépendance, alors qu’ils sont les artisans de l’autorité coloniale, les bras armés en Indochine, en Algérie et contre tous les peuples qui finissent par obtenir la liberté au prix de leur sang…

Les habitants des Quatre-Communes, qui se gaussent d’être des citoyens français et regardent les indigènes de haut, nous laissent des petits Sénégalais malgré eux. L’indépendance, en 1958, ils n’en veulent pas. C’est ce plouc de Sékou Touré qui fout le bordel avec sa foucade devant De Gaulle en 1958 et contraint ces braves Français à la peau noire, à demander poliment leur indépendance.

Il y a même des velléités de résistance dans la Presqu’île du CapVert : ces indécrottables patriotes français préfèrent se détacher de l’ensemble indigène et demeurer un Département d’Outre-Mer. Mamadou Dia, alors président du Conseil de gouvernement, que l’on met au parfum de la conjuration, quitte à se faire des ennemis mortels, transfère la capitale du Sénégal, SaintLouis jusque-là, à Dakar.

Ce n’est que partie remise…

Comme il faut s’y attendre, lorsque le Sénégal devient indépendant, la vraie question de souveraineté est économique. La Chambre de commerce est le bastion imprenable des traitants français sous la coupe du célèbre et redoutable Henri-Charles Gallenca, que certains surnomment en son temps «le Maître du Sénégal», et du richissime armateur Robert Delmas.

Pour obtenir la motion de censure qui fait tomber le gouvernement Dia, ils reçoivent nuitamment des députés qui ont le bon goût d’adhérer à leurs thèses après entrevue. Surtout pour éviter de rapporter la mesure d’augmenter leurs émoluments, que les parlementaires prennent à l’époque. Sans parler de tous ces dignitaires, d’anciens Français devenus contre leur gré de nouveaux Sénégalais, qui ont d’astronomiques ardoises dans les banques, ou vivent des marchés publics et autres subsides liés à leur proximité avec l’ancienne métropole…

Le 17 décembre 1962, quand Mamadou Dia est mis aux arrêts, dans les quartiers chics, c’est la joie parce que les affaires se relancent. L’histoire du Sénégal est un chapelet de trahisons. Si la bande à Iba Der Thiam se voit contrainte de retirer la version de nos épopées, c’est bien parce qu’aucune famille durant les cinq derniers siècles ne se révèle digne d’inscrire ses hauts faits dans le marbre. Comment glorifier les ancêtres d’un Peuple de renégats et d’hédonistes, qui renient leurs coutumes et leurs croyances devant le premier prêcheur de religion révélée ou le dernier explorateur ?

Ceux qui nous servent de héros depuis des temps immémoriaux vendent alors leurs semblables pour un cheval, une bouteille de genièvre ou un fusil. Ce sont les descendants de ces gens-là qui s’essaient à la politique pour, disent-ils, à partir du 17 novembre 2024, nous réserver un meilleur avenir…

En vérité, chacun de ces gens pourrait brûler ce pays pour un massage.







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