Le Sénégal, pays de l’Afrique de l’Ouest, se trouve à un carrefour critique de son développement économique. Récemment, des allégations de manipulation des chiffres concernant le déficit public et la dette ont ébranlé momentanément ( incertitute du moment: internaliser l’information) la confiance dans les institutions économiques du pays. Ce contexte soulève des questions cruciales sur la manière de rassurer les marchés, maintenir un climat d’affaires favorable et renforcer les liens avec les bailleurs de fonds, tout en évaluant le potentiel du pays sous le nouveau régime en place.
Contexte Économique et Manipulation des Chiffres
Situation Actuelle
Selon la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), le déficit budgétaire du Sénégal s’élevait à 4,9% du PIB en 2022, alors que les estimations révisées de certains analystes indiquent un taux effectif pouvant atteindre 6,5%. De plus, la dette publique aurait été sous-estimée, atteignant environ 70% du PIB, alors que les données officielles suggèrent un taux de 60%. Ces manipulations soulèvent des préoccupations majeures pour les investisseurs et les partenaires techniques et financiers. Par ailleurs, une situation similaire a été soulignée par les services du nouveau ministre de l’économie.
Exemples Empiriques
La situation s’inspire de cas similaires dans d’autres pays africains ayant subi des ajustements structurels, comme le Ghana, dont la manipulation des chiffres a conduit à des doutes sur la capacité du gouvernement à rembourser sa dette, entraînant une crise de la confiance sur le marché obligataire, in fine, la dégradation de leurs signatures-pays par certaines agences de notations.
Rassurer le Marché et Maintenir le Climat d’Affaires
Pour restaurer la confiance des investisseurs et maintenir un climat d’affaires positif, plusieurs mesures peuvent être envisagées :
1. Transparence et Communication : Il est crucial d’améliorer la transparence des données économiques ( harmonisation entre DPEE et ANSD). Le gouvernement devrait établir un cadre pour la publication régulière de rapports financiers, en collaboration avec des organismes externes comme le FMI ou la Banque mondiale.
2. Engagement avec les Bailleurs de Fonds : Renforcer les dialogues avec les partenaires techniques et financiers, en s’engageant à respecter les recommandations sociales et économiques en phase avec l’approche économie endogène du PROJET. Cela pourrait inclure des réformes structurelles dans la gestion de la dette et des finances publiques.
3. Instauration d’un Cadre Légal : Adopter des lois pour renforcer l’indépendance des institutions financières, garantissant que les chiffres économiques ne peuvent pas être manipulés.
Impact des Inquiétudes sur les Investissements
Les inquiétudes concernant la gestion budgétaire influencent directement les décisions d’investissement (OCDE, 2023). Les bailleurs tels que la Banque africaine de développement (BAD) ont déjà exprimé des préoccupations sur la durabilité de la dette du Sénégal. Une perte de confiance peut conduire à des taux d’intérêt plus élevés, rendant l’emprunt coûteux pour le gouvernement.
Alternatives aux Mesures d’Austérité
Face à la nécessité de stabiliser l’économie, le gouvernement pourrait explorer des alternatives aux mesures d’austérité, qui peuvent souvent plonger l’économie davantage dans une récession :
1. Investissement dans les Secteurs Stratégiques : Le Sénégal dispose d’importantes ressources naturelles, notamment dans les secteurs minier, gazier et pétrolier. Sous le nouveau régime et la direction du Président Diomaye et de son Premier ministre Sonko, un accent pourrait être mis sur l’attraction d’investissements étrangers directs dans ces secteurs.
2. Partenariats Public-Privé (PPP) et la mise en place d’un consortium économique sur secteur privénational : Encourager les PPP pourrait apporter des financements nécessaires pour construire des infrastructures tout en évitant une charge supplémentaire sur le budget public. Au demeurant, inciter à la naissance d’un consortium.
3. Diversification de l’Économie : Augmenter les investissements dans des secteurs comme l’agriculture, le tourisme et la technologie pourrait réduire la dépendance aux ressources naturelles et accroître la résilience de l’économie.
Le PROJET et le Potentiel Économique
Le nouveau référentiel de politique économique appelé *PROJET* vise à moderniser l’économie sénégalaise, en capitalisant sur ses ressources naturelles. Le gouvernement devrait envisager :
– Mise en place de Régulations Adequates : Créer un cadre réglementaire qui encourage la transparence et réduit les risques liés à l’exploitation des ressources.
– Développement Durable : Assurer que les projets dans les domaines minier, gazier et pétrolier répondent à des normes durables pour protéger l’environnement et les communautés locales.
Le Sénégal, bien que confronté à des défis de transparence et de confiance, possède des opportunités considérables à travers son programme PROJET et ses ressources naturelles. En adoptant des pratiques transparentes et en engageant un dialogue ouvert avec les bailleurs de fonds, le pays peut renforcer la confiance des investisseurs et assurer un avenir économique durable. L’enjeu pour le nouveau régime sera de naviguer ces défis tout en maintenant une stabilité politique et économique, créant un environnement propice à la croissance et à l’investissement: la croissance pro pauvre est atteignable.