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Une Belle Campagne

Les élections sont terminées. Pastef a gagné haut la main cette dernière épreuve. Pendant quelques temps, on espère entendre le silence de ceux que l’opinion n’écoute pas.

Le président a fixé le cap : un redressement, une accélération et un calendrier d’abord quinquennal, ensuite décennal et enfin générationnel. Il fait le pari du temps long pour changer définitivement la trajectoire de ce pays. C’est cela, la rupture. Ceux qui parlaient d’attentisme, d’incertitude dans la direction à suivre sont à présent édifiés.

Après cette victoire éclatante qui ne souffre d’aucune contestation, un grand pas vers la réalisation des objectifs si chers au parti et au président de la République est enfin accompli. Le gouvernement a enfin les coudées franches pour dérouler l’Agenda Sénégal 2050 dont la finalité est d’atteindre la souveraineté dans tous ses aspects.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a une conscience aiguë de la difficulté des situations que le pays traverse. Nous devrions tous accompagner cette acuité intellectuelle pour résoudre nos problèmes. Je suis surpris d’entendre çà et là, des opposants dont l’objectif électoral était pourtant de résoudre les problèmes des citoyens, dire que le Pastef ayant tout raflé, il lui revient la lourde tâche d’agir et d’aplanir les difficultés. Le but du jeu n’est pas d’observer, du bord du chemin, les autres travailler, mais de venir apporter soi-même sa pierre à l’édifice. Le pays ne se fera pas par les uns sans les autres, mais avec le concours de tous. Le temps des uns contre les autres est passé. Le peuple a définitivement tranché.

La campagne de Pastef fut belle. Une campagne belle est celle qui conduit à un succès. Ce fut le cas. Tout son long, son président Sonko fut pédagogue ; avec son bâton de pèlerin, il parcourut l’ensemble du pays expliquant patiemment la méthode. L’originalité de sa campagne explique en grande partie son succès. Il fut retentissant !

Hier puissant, Macky aura beaucoup perdu dans cette épreuve. Sa descente aux enfers se poursuit inexorablement. Son humiliation ne s’arrêtera pas là. Elle se poursuivra jusqu’à ce qu’il assiste de son vivant à la prise du dernier bastion du Fouta. Comme Alexandre qui pleura, non pas de voir Achille dans le tombeau, mais de se voir lui-même si peu connu dans le monde en comparaison d’Achille. Macky, Barthélémy, et consorts vivront le reste de leurs jours souffrant des vivats célébrant la renommée d’Ousmane Sonko.

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Cette victoire, pour large qu’elle soit, ne voudra surtout pas dire que les adversaires auront compris le message du peuple. Non, comme toujours ils capitulent mais ne se convertissent pas. Éternels opposants au Projet qu’ils sont, ils se rebifferont et n’auront de cesse de vouloir revenir à l’ancien monde. Au Pastef de rendre ce retour impossible.

Amadou Ba sait maintenant ce qu’il représente. Une grosse certitude est, ce qui doit lui mettre du baume au cœur, sa victoire sur son vieux rival ADD dans le fief de ce dernier, le département de Podor. Mais, comme son acolyte Macky, il poursuit sa pente en …descendant. Leur déclin commun pathétique et sans fin semble inéluctable. Malgré la conquête de Podor, Amadou Bâ doit avoir le triomphe modeste. Ses mirifiques 35% de la présidentielle dont il se gargarisait et pensait être le dépositaire ont fondu comme neige au soleil. Il se retrouve encalminé dans les eaux troubles qui correspondent plus à ce qu’il vaut. Comme à l’accoutumée, il perd dans son propre bureau de vote. Il est difficile de prétendre diriger un pays quand on n’arrive pas à gagner son propre bureau de vote ! Il partage cette prouesse avec Barthelemy Diaz dont visiblement l’ambition dépasse de loin la représentativité. Leur prétendue intelligence de nouer des inter-coalitions dans certains départements, Amadou s’effaçant au profit de Barthélémy dans Dakar, les aura plus perdus qu’autre chose. Avec cette fuite en avant, ils ont rendu leur objectif plus illisible dans cette campagne.

Ce qui a marché pour Sonko – les inter-coalitions de Yeewi Askan Wi – ne marche pas forcément pour les autres. Il rappelle un peu les Chinois, adeptes de la pâle reproduction copiant les armes à feu, mais ignorant tout du principe de la percussion !

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Et Barthélémy qui ne cessait de fanfaronner devant les écrans, se traitant de « ndaanan », poussant le bouchon jusqu’à dire que sa défaite était impossible tant c’était lui (sic), a été laminé dans la capitale.  Ses habitants lui ont montré qui il était – c’est-à-dire rien! Les Dakarois sont visiblement plus intelligents qu’il ne le croit. Son esprit sommaire – ma femme est américaine, l’ambassade des États-Unis abrite des marines – et ses airs fonceur et baroudeur – je suis au balcon, holster bien en vue – ne les ont nullement impressionnés. Lui aussi son avenir s’assombrit. Il aura emporté dans sa chute le pauvre Khalifa toujours dans les mauvais coups, car ne prenant jamais son destin en main.

Et au Nord, Farba N. de distribuer de l’argent pour garder auprès de lui une population démunie et loyale. Là-bas, la politique se fait avec de l’argent, comme partout ailleurs, à la différence notoire que les « Sénégalais des villes » prennent l’argent et votent comme ils veulent alors que les « Sénégalais des champs » prennent l’argent et votent selon les prescriptions du donneur d’argent. Dans le Fouta rural, les comportements collectifs sont simples à reproduire. On repère les personnages influents dans le groupe et on achète leurs votes. Ce faisant, on achète le vote de la totalité du groupe. L’isoloir n’y change rien. Sonko leur aura pourtant gratifié de deux visites en l’espace de deux mois : un « set settal » en septembre et une caravane haut en couleurs en novembre avec en apothéose un grand rassemblement au stade de Matam. Il leur a promis de changer le paysage miséreux de leur vie en offrant des emplois à la jeunesse de cette région. Cela n’a pas suffi.

La dernière semaine de campagne fut une folle semaine de confrontation et d’acrimonie entre Sonko et Barth. Ce dernier essayant par tous les moyens de ravir la vedette d’opposant notoire d’Ousmane Sonko à Amadou Ba et à Bougane Guèye Dany tous deux, forts impétueux à l’ouverture de la campagne. Barthélémy aura en partie réussi son opération, Amadou Ba devenant de plus en plus inaudible chemin faisant et, Bougane recouvrant plus de raison après ses quelques jours de prison bien sentis. Avec le maire de Dakar, les échanges furent secs, les mots roboratifs et les menaces fusèrent. Il réussit même à faire sortir le président du Pastef de ses gongs pendant quelques instants.

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Les trahisons dont fut victime Ousmane Sonko par la plupart des personnalités qu’il avait lui-même fabriquées, ne générèrent point de ressentiments en lui qui eurent été légitimes. Il prit juste la décision d’aller seul sous la bannière Pastef aux élections, après avoir surement ressassé cette phrase de Mark Twain : « Si vous ramassez un chien affamé et que vous lui donnez à manger et que vous le soignez, il ne vous mordra pas. C’est la principale différence entre un chien et un homme ».

D’autres coalitions fleurirent avec comme seul critère une sourde haine contre Ousmane Sonko. Rien n’y fit, ni les tambouilles politiciennes, ni les débauchages individuels, ni les ententes contre nature et réunions WhatsApp, ne donnèrent les résultats escomptés. Le Pastef les écrasa presque partout sur le territoire. Son triomphe fut total.

Les temps ont bien changé. Celui qu’on qualifiait, naguère de technocrate solitaire à l’Assemblée nationale en 2017 a bien grandi. Ousmane Sonko est devenu une bête politique hors normes. Il se trouve aujourd’hui à la tête de quelques 130 députés sur les 165 que compte l’hémicycle. Que de chemin parcouru ! Il lui reste à savoir que les moyens qui ont permis de gagner ne sont pas forcément ceux indispensables pour gouverner. Il faudra se changer soi-même pour résoudre les problèmes collectifs qui se posent. Et ça, Il saura faire !

Dr Tidiane Sow est Coach en Communication politique.







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