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Le Doute Raisonnable, La Pierre Angulaire De La Diplomatie De Rupture Du Premier Ministre Sénégalais, M. Ousmane Sonko (par Abdudialy , Des Rives Du St-laurent, Canada)

Le Doute Raisonnable, La Pierre Angulaire De La Diplomatie De Rupture Du Premier Ministre Sénégalais, M. Ousmane Sonko (par  Abdudialy , Des Rives Du St-laurent, Canada)

La lucidité comme posture stratégique guidée par l’histoire

 

En tant qu’observateur des dynamiques politiques africaines après la période coloniale, nous nous permettons d’exprimer une certaine prudence, non pas par cynisme, mais par clairvoyance. Depuis l’aube des indépendances, de nombreux cercles d’affaires et réseaux politiques liés à la Françafrique ont multiplié les paroles vides, les promesses de progrès non tenues, les engagements démocratiques violés. Ce n’est pas une simple déviation du cours de l’histoire : c’est une méthode, une stratégie du mensonge déguisé en coopération, du néocolonialisme masqué en partenariat.

 

Les sciences politiques nous enseignent que le lien entre gouvernants-gouvernés se construit dans le temps, soit par la confiance, soit par la méfiance, en fonction des institutions, des pratiques et surtout des récits communs. Dans l’espace francophone africain, ce récit a été systématiquement déformé, manipulé, ajusté au profit d’intérêts étrangers et de leurs alliés locaux. Résultat : une société civile sceptique, parfois désillusionnée, mais surtout vigilante.

 

Les peuples africains, et notamment sénégalais, ont fini par faire du scepticisme prudent un réflexe politique. Non pas parce qu’ils rejettent toute confiance, mais parce qu’ils ont appris, après tant de déceptions, que la vigilance est la dernière défense des peuples face à la perte de leur souveraineté.

 

Ce scepticisme n’est pas un obstacle à la démocratie, c’est une forme de maturité politique. Et tant que certaines élites continueront à prétendre se démarquer tout en perpétuant le statu quo, à parler de liberté tout en pratiquant la soumission, ce scepticisme prudent perdurera. Car il est, finalement, l’héritage tragique de six décennies de promesses trahies.

 

Une diplomatie de discernement dans un monde fluide devient l’arme d’un État souverain

 

Alors que le Sénégal débute une nouvelle ére politique sous la direction du président Bassirou Diomaye D. Faye et de son intrépide Premier ministre Ousmane Sonko, certaines voix émergent, souvent sous le voile de la bienveillance, pour instiller le doute, mettre à mal l’enthousiasme populaire et détourner l’attention des véritables enjeux de souveraineté nationale.

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Les derniers vestiges des réseaux liés à la Francafrique prétendent s’exprimer « avec le cœur lourd et l’esprit libre ». Cependant, derrière cette apparence de franchise se dissimule un discours plein de contradictions, nostalgique d’un ancien ordre, avec une intention à peine dissimulée de ternir un projet de changement soutenu par une grande partie des Sénégalais.

 

Il est essentiel de rappeler au public sénégalais que des machinations secrètes existent bel et bien. Le service de renseignement extérieur de nos anciens amis hexagonaux, a pour mission officielle de préserver les intérêts stratégiques de la France a l’international. Cela inclut la protection de ses entreprises, de ses citoyens et de ses infrastructures. Cependant, l’histoire récente de l’Afrique francophone montre que ces missions peuvent parfois évoluer vers des actions d’influence, de manipulation ou de soutien indirect a des régimes favorables à Paris.

 

M. Bourgi, l’illusionniste, comme bien l’appeler ces anciens amis fillonistes, déclare ne rien attendre des nouvelles autorités sénégalaises. Pourtant, ses propos, alarmistes et paternalistes, révèlent une inquiétude non pas pour le peuple sénégalais, mais pour la perte d’influence de certains cercles qui ont longtemps confondu amitié et ingérence. Il mentionne des emprunts douteux, des partenaires méfiants et une diplomatie affaiblie, sans jamais remettre en question les responsabilités antérieures ni reconnaître les résistances internes et externes auxquelles le nouveau pouvoir doit faire face. L’ingérence se déguise en conseil, la crainte en bienveillance.

 

L’ordre géopolitique mondial se réorganise. Les BRICS+ s’imposent

 

La dynamique actuelle ne se résume pas à un affrontement binaire entre l’occident et le sud global. D’où la pertinence de la posture de multi-alignement du Premier ministre, Ousmane Sonko, qui joue sur plusieurs tableaux pour maximiser nos intérêts dans ce nouvel échiquier. Cela rend les alliances plus fluides mais aussi plus imprévisibles.

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Aujourd’hui, avec l’arrivée de nouveaux acteurs internationaux, comme la percée des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, South Africa), l’hégémonie française est mise en question, et certains réseaux cherchent à conserver leurs positions par tous les moyens possibles.

 

L’échec des négociations d’Oman en 2025 entre l’administration Trump et l’Iran est en partie du a l’intensification de la stratégie militaire américaine contre les Houthis au Yémen. Les Etats unis cherche à affaiblir l’influence de Téhéran et à forcer des concessions sur le programme d’enrichissement nucléaire civil iranien. Ce bras de fer polarise les alliances.

 

L’élargissement des BRICS+ en 2024, avec l’entrée de l’Iran, de l’Arabie saoudite, de Emirates arabes unis, de l’Egypte et de l’Ethiopie, marque une volonté des puissances émergentes de s’affranchir de l’ordre occidental hérité des institutions de Bretton Woods. Les BRICS cherchent à encourager un ordre mondial multipolaire et à promouvoir les intérêts du sud global.

 

La diplomatie de rupture face à la réorganisation géopolitique. La France vacille

 

La France, historiquement influente en Afrique et au Moyen Orient, voit son influence stratégique, économique, diplomatique voire militaire remise en question avec des partenariats sud-sud. Avec l’essor des BRICS+ des nations comme la Chine, la Russie l’Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis investissent massivement dans les régions autrefois sous domination française, britannique ou américaine.

 

Dans ce contexte, les propos du célèbre colporteur de valises de billets, auteur de la lettre susmentionnée ne sont pas impartiaux. Ils font partie d’une stratégie plus globale de pression médiatique et diplomatique. Il est d’ailleurs significatif que des personnages comme des Sénégalais des salons feutrés ou des organes de presse qui éprouvent des difficultés à payer leurs journalistes, se permettent de commenter la politique sénégalaise tout en embellissant leur carrière auprès de dirigeants français, sans preuve concrète de leurs véritables fonctions.

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Le peuple sénégalais n’est pas dupe. Il a voté pour une transformation, pour un gouvernement intègre, pour une justice équitable. Il ne se laissera pas détourner par des discours teintés de nostalgie coloniale ou de condescendance. La peur exprimée par certains n’est pas celle du peuple, mais celle de ceux qui voient leurs privilèges compromis.

 

En réalité, les nouvelles autorités sénégalaises au pouvoir ont hérité d’un pays épuisé, vidé de ses repères, de ses ressources et de ses institutions. C’est cela, l’urgence principale : reconstruire. Non par moralisme, mais par responsabilité.

 

La souveraineté requiert une méthode et un exercice constant de la diplomatie sénégalaise

 

Le premier ministre, Ousmane Sonko, dans sa gestion des affaires stratégiques internationales, fait preuve d’une prudence proactive. Son approche est définie par deux éléments fondamentaux : ni excès de méfiance diplomatique ni idéalisme tiers-mondiste. Son approche est modelée par les récents bouleversements géopolitiques au Sahel. Le doute ne constitue pas une faiblesse, mais plutôt une méthode. La souveraineté n’est pas seulement une revendication théorique, mais un processus fonctionnel, ou chaque interaction est évaluée avec clairvoyance.

 

Les discours des anciens relais d’influence, souvent relayés par des directions de médias précaires ou des figures en quête de validation étrangères, sont démasqués. Le peuple sénégalais a choisi le changement, la dignité, la justice.

 

Il est temps de donner de la profondeur aux débats.  Mais cette profondeur commence par une rigueur intellectuelle, par la reconnaissance des échecs passés. Par la lucidité sur les changements en cours. Et surtout, par le courage de ne pas instrumentaliser les souffrances populaires à des fins rhétoriques.

 

L’heure est à la vigilance, mais aussi à la confiance. Le Sénégal progresse. Et aucun écrit, aucune lettre téléguidée aussi bien formulés soient-ils, ne pourront ralentir la marche d’un peuple déterminé à écrire sa propre histoire.


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