CONTRIBUTION
L’air gêné, le chef de l’Etat n’a pas affronté le regard de notre confrère Cheikh Yérim Seck. Et c’était pour lui rétorquer n’avoir jamais exigé l’éviction de Me Ousmane Ngom du ministère de l’Intérieur à l’occasion de la présidentielle de 2012. C’était lors d’un «Grand entretien» avec des journalistes sélectionnés par le Palais pour meubler la soirée présidentielle après le discours traditionnel de fin d’année.
L’opinion en est restée bouche bée, le peuple des réseaux sociaux en a rigolé, triste et dépité, enragé et moqueur, tout en revoyant et en partageant l’archive vidéo qui établit la vérité des faits. Peut-on tout nier au nom de ses amitiés mises à jour ? La politique doit-elle tout permettre ? L’amnésie volontaire qui confine au mensonge peut-elle être une qualité en politique ?
L’enjeu de la question de notre confrère est très actuel : le Sénégal va vers une élection majeure avec un ministre de l’Intérieur totalement discrédité. Pour le même enjeu, Macky Sall et ses alliés de 2012 avaient réclamé la tête du…ministre de l’Intérieur d’Abdoulaye Wade, Me Ousmane Ngom en l‘occurrence, sans obtenir gain de cause. Par les vicissitudes de la transhumance, Me Ngom est devenu un vrai «talibé» de…Macky Sall qui, par retour d’ascenseur, ne se souvient donc de rien… Difficile de faire plus clair et net.
Où allons-nous quand le premier magistrat de ce pays se montre incapable – par contraintes politiques – d’assumer des propos publiquement tenus six ou sept ans auparavant ?
Par Momar DIENG