« Même pas peur ! » Voilà les premiers mots qui nous sont venus à l’esprit dès que l’information sur le saccage du siège de Pastef Yoff nous est parvenue, les mêmes mots devenus viraux suite à l’attentat de Charlie Hebdo. Mais, loin de nous l’idée de faire quelque comparaison que ce soit entre deux évènements que rien ne lie.
De plus, il convient de préciser, dans notre digression, que nous condamnons avec la dernière énergie et sans équivoque les attaques terroristes contre Charlie Hebdo (et toutes les autres attaques terroristes) comme nous condamnons cette tentative d’ériger le blasphème et l’irrévérence en droit ou forme de liberté d’expression, comme ce fut le cas lors de la marche du 11 janvier 2015. Mais nous condamnons surtout la grande vadrouille présidentielle dans les rues de Paris ce 11 janvier, au cri de « je suis Charlie ». Celui qui, aujourd’hui, inaugure des mosquées peintes aux couleurs de son parti aux sons de sabars dignes des soirées de Pape Diouf, c’est celui-là même qui foulait aux pieds toute l’assise socioculturelle et religieuse sur laquelle repose le Sénégal, du temps des Ceddos jusqu’à l’avènement de l’Islam et du christianisme.
Cependant, notre « Même pas peur » différe de celui de l’Hexagone parce qu’il a une sonorité et un accent bien de chez nous et est profondément ancré dans nos réalités socioculturelles en ce qu’elles renferment de valeurs plusieurs fois séculaires de Fiit, de Diom et de Ngor.
Il n’a pas besoin s’inventer une ascendance guerrière car il prend sa source dans les entrailles du Cayor de Lat Dior, rend hommage aux femmes de Nder et à Aline Sitoé Diatta, s’inspire de Cheikh Ahmadou Bamba, se nourrit de Mamadou dia et Cheikh Anta Diop pour enfin se solidariser de Thomas Sankara.
Notre « Même pas peur » ne fait pas de complexe d’infériorité devant les occidentaux, ni ne donne dans un mimétisme béat pour plaire à la France au point d’arrêter Imam Ndao, sans raison au finish, dans un scenario digne d’Hollywood ou encore de maintenir en détention un jeune étudiant 4 ans durant pour apologie du terrorisme là où les peines, en France même, n’ont pas excédé 2 ans.
Il ne donne pas dans la servitude volontaire jusqu’à faire harakiri de nos priorités vitaux à profit du TER de l’ostentation et de la bêtise présidentielle, ni ne voue un culte au franc CFA quand le minimum de bon sens recommande de lui tourner le dos.
Notre « Même pas peur » ne saurait reculer devant aucune force occulte d’Alerte de Protection ou de Riposte, ni trembler devant quelque pleurnichard professionnel que ce soit (la tombe de Mao d’abord et la cour d’un vénéré marabout nous sont témoins).
Mais enfin, il ne peut se résumer en un seul homme, fut-il pétrit de qualités. Il transcende l’Homme, c’est un esprit, c’est celui de Pastef, c’est le Don de soi pour la patrie.
Abdou Coly
Pastef Commune de Mbao.
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