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Pari RÉussi D’une Rebipolarisation De L’offre Politique

Pari RÉussi D’une Rebipolarisation De L’offre Politique

Le 21 novembre dernier, à exactement trois mois et trois jours de l’élection présidentielle, mon ami et frère l’écrivain, journaliste et docteur en sociologie Elgas avec qui j’ai le plaisir de partager,  entre autres joies de l’amitié, les colonnes de Tract.sn, publiait « Idy, graine sans fleur ». Cet instantané de sa chatoyante rubrique hebdomadaire « Inventaire des Idoles » n’avait rien d’un chromo hagiographique : il y étrillait le président du parti Rewmi, assimilé grosso modo à un homme politique doté d’un trop plein de talents qu’il avait tous gaspillés ou dont il n’avait rien fait, en même temps qu’Elgas avouait l’avoir tant aimé jadis. Ma présente tribune est, en quelque sorte, une réponse au « cantique pour une mort politique » entonné par Elgas, il y a plus de deux mois ici.

C’est surtout le lieu, en ce qui me concerne, de donner les trois raisons pour lesquelles il nous faut majoritairement voter Idrissa Seck, le 24 février prochain. Tout d’abord, qu’il soit réitéré ici qu’en tant que militant politique, en ma qualité de secrétaire national du parti S.U.D en charge de la Communication, des Questions éducatives et de la Coopération africaine, mon soutien total va à Idrissa Seck. Je souhaite qu’il soit élu président de la République dans deux semaines et quelques jours. Au-delà du choix de raison qu’impose la discipline de parti, S .U.D ayant rejoint la coalition Idy 2019, c’est aussi un choix de cœur. Ce double choix de raison et de cœur, j’aimerais le voir partagé par le plus grand nombre de Sénégalais. Idrissa Seck a pris le chemin qui sied pour les convaincre d’y adhérer. Nous l’accompagnerons sur ce chemin. Nous appelons à voter Idrissa Seck pour trois raisons fondamentales.

La première grande raison de voter Idrissa Seck, c’est tout d’abord, parce qu’il a réussi le pari difficile et le tour de force de rebipolariser le champ politique sénégalais. L’action politique ne peut être efficace que quand les offres politiques sont rassemblées en deux ou trois alternatives proposées au citoyen(ne)s. En deux grands camps donc. Avec d’un côté la minorité présidentielle Benno Bokk Yaakar (49% des votes aux législatives) et d’un autre côté la grande coalition Idy 2019. Ce sont les deux forces principales de cette élection. Car, à ces deux grands pôles se sont ralliés beaucoup d’hommes et de femmes politiques d’envergure, notamment en ce qui concerne les « enfants d’Abdoulaye Wade ». C’est-à-dire toute la génération qui aura été aux responsabilités politiques depuis la première alternance de 2000, ce qui les rend légitimes à êtres aux premières loges du combat politique actuel. Dans la bataille, qui aura duré une décennie, afin de décider qui aura le leadership de reprendre le flambeau de « premier opposant » apparemment encore tenue par la respectable main nonagénaire d’Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, pour être le premier à être sorti du PDS afin de créer son parti, récolte la prime du premier entrant dans l’arène et est désormais paré de la légitimité de chef de l’opposition, en ayant rallié à sa coalition tous ceux qui avaient suivi ses pas en quittant le PDS. Abdoulaye Wade, qui joue son baroud d’honneur en rentrant à Dakar ce jeudi 7 février, avec à la clé la promesse d’une marche qui s’annonce couleur « bleue de chauffe », n’est plus le chef du jadis premier parti d’opposition qu’est le PDS et dont il a voulu faire l’héritage de son fils Karim Wade. Les partis ne gagnent plus seuls et ne gouvernent pas seuls en cas de victoire : la formule de coalition est ce qui est le plus démocratique dans un pays de diversités et d’équilibres à respecter. Pape Diop (ex président du Sénat et de l’Assemblée nationale, président de Bokk Giss Giss), Hadjibou Soumaré (ex Premier ministre et président de la Commission de l’Uemoa, président de Démocratie et République), Moustapha Guirassy qui fut ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, président du parti S.UD ; Abdoul Mbaye qui a été le premier Premier ministre du Sénégal sous le magistère du candidat sortant Macky Sall, président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail ; Malick Gakou qui fut ministre du commerce et président du Grand Parti, mais aussi Mamadou Diop Decroix, Amsatou Sow Sidibé, Bougane Gueye, Elène Tine : tous ces acteurs politiques qui ont pris leurs responsabilités devant l’histoire afin d’intégrer la plus grande coalition d’opposition jamais vue à une élection présidentielle sénégalaise, nous conforte dans la conviction que les Sénégalais sauront voir qu’Idrissa Seck a fait l’essentiel et  qu’il a à cœur l’essentiel. Parce qu’il a su faire la synthèse de ce qui nous rassemble : c’est-à-dire le combat de tous les républicains patriotes pour le redressement du Sénégal. Parce qu’un autre Sénégal est possible et souhaitable. A Maître Abdoulaye Wade, nous disons que tous ces hommes et femmes politiques qui ont cheminé à ses côtés, été ses compagnons de route, se sont réalisé comme acteurs politiques de premier plan grâce à lui ou en s’opposant à lui, ne peuvent pas avoir collectivement tort. Aussi, nous appelons Abdoulaye Wade à donner une consigne de vote en faveur d’Idrissa Seck, qui saura mettre un terme à l’État de revanche et de guerre des tranchées dans lequel nous a installé le régime Sall. Et mettre résolument le pays au travail. C’est le devoir d’Abdoulaye Wade. C’est la garantie de sa sortie de la scène politique par la grande porte.

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La deuxième grande raison pour laquelle nous appelons nos compatriotes à élire Idrissa Seck le 24 février prochain comme président de tous les Sénégalais, c’est qu’il a choisi de faire campagne sur l’espérance et l’adhésion, et non sur le rejet et l’exacerbation des frayeurs : sa coalition, c’est un Sénégal gagnant. Un Sénégal gagnant, c’est cela le Sénégal de tous et pour tous. C’est cela le Sénégal qui rassure. Nous aurons l’occasion de promouvoir dans les détails son programme, durant les deux semaines et quelques jours qui nous restent. Idrissa Seck ne fait pas campagne sur la colère (même s’il en faut un peu, devant le spectacle de ce Sénégal des inégalités béantes), ni sur l’esprit de revanche, encore moins sur la division des Sénégalais. Nous appelons donc également Karim Wade et Khalifa Sall, grandes victimes de ces politiques de division des Sénégalais qui ont prévalu toutes ces années, à appeler à voter en faveur d’Idrissa Seck.

Le programme ? Il est en relation avec la troisième raison fondamentale pour laquelle nous appelons nos compatriotes à voter pour Idrissa Seck. Parce que dans son élaboration, ce programme a été bâti sur l’écoute attentive des Sénégalais, à la rencontre desquels il est allé pendant plus de trois ans. Cette démarche est la preuve d’une grande humilité d’Idrissa Seck et du haut degré de sagesse qu’il a atteint, le témoignage qu’il s’est mis exclusivement au service des attentes des Sénégalais et qu’il ne veut les diriger que pour les servir, après toutes les épreuves endurées et toutes les accusations dont il a dû se justifier. Après, osons le dire, les déconvenues politiques survenues dans le passé. C’est pourquoi nous sommes assurés et rassurés que le lien de confiance est entièrement restauré entre Idrissa Seck et le peuple sénégalais. Le résultat des urnes, le 24 février prochain, devrait nous en donner la confirmation. « Idy, graine sans fleur » ? Non, trois fois non. Comme le petit plant d’arachide, l’immense baobab aussi nait d’une toute petite graine. La seule chose, c’est que le baobab met du temps à pousser, pour devenir le plus grand arbre de la savane.

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Ousseynou Nar Gueye est Secrétaire national à la Communication, aux Questions Educatives et à la Coopération africaine de S.U.D, Coalition Idy 2019







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