«Brûlez vos cartes d’électeur !» C’est la consigne que Me Abdoulaye Wade a donnée aux militants et autres sympathisants du Parti démocratique sénégalais (Pds), mais au-delà, à la jeunesse sénégalaise pour dit-il, «empêcher la tenue de l’élection présidentielle» dont le premier tour est prévu le 24 février prochain.
N’ayons pas peur des mots. Il ne s’agit ni plus, ni moins que d’une déclaration à l’insurrection d’un homme politique qui a complètement perdu la tête depuis l’incarcération de fils, Karim Meïssa Wade. D’ailleurs, son seul et unique combat politique se résume à la promotion de ce dernier vers la station présidentielle.
La psychologue-clinicienne, Dr Yaye Fatou Diagne, avait déclaré, à juste raison, dans les colonnes de Sud Quotidien (voir édition du 13 septembre 2018) que : «Me Wade cherche à faire de la vie de Karim Wade une rectification de sa propre vie».
Une volonté clairement exprimée dans les différentes modifications de notre charte fondamentale, jusqu’à l’introduction d’un ticket avec un colistier pour valider la dévolution dynastique du pouvoir, tuée heureusement dans l’œuf par le peuple, un jour du 23 juin 2011. La volonté de Wade de briguer un 3ème mandat avait emporté la vie d’une dizaine de jeunes Sénégalais. A l’époque, les magistrats qu’il vilipende aujourd’hui avaient fait correctement leur boulot. Ils avaient pourtant validé une candidature contestée par une grande majorité du peuple et l’histoire le retiendra.
Me Wade n’est pas candidat aujourd’hui, son parti non plus n’a pas de candidat, mais il veut brûler le pays, parce qu’avec Wade, les choses sont toutes simples : «c’est mon fils, sinon c’est l’apocalypse !».
Avec tout le respect que nous lui devons, pour son rang d’ancien Président de la République, désormais grassement payé avec l’argent du contribuable, véritable combattant pour la démocratie et la liberté d’expression, convenons-en tous, que cette fois, le Maitre est passé à côté de la plaquette en demandant aux Sénégalais de faire preuve d’incivisme inouï en brûlant leur propre carte d’électeur et par conséquent, leur carte d’identité nationale. Diantre !
Quand est-ce que Wade arrêtera de se prendre pour le nombril du monde ? Quand est-ce que le pape du Sopi qui a fait rêver une bonne partie de la jeunesse de notre pays, comprendra-t-il que la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par la voie de ses représentants (députés) ou par voie référendaire. Et Karim Wade ne deviendra président de la République que quand ce vaillant peuple l’aura décidé. Comme il a eu à le faire avec brio pour lui, le 19 mars 2000, avant de lui renouveler le bail en 2007. Ce peuple lui a aussi dit stop, le 25 mars 2012, pour porter Macky Sall à la Magistrature suprême. Le 24 février, il décidera qui va présider à ses destinées pendant les cinq prochaines années. Et ce sera entre Ousmane Sonko, El Hadji Sall, Macky Sall, Idrissa Seck et Madické Niang. Point !