J’aurais souhaité me limiter à joindre ma voix au concert des félicitations et des remarques sympathiques formulées à l’endroit du candidat Ousmane Sonko pour le nombre de voix obtenues dans une toute première participation à une élection présidentielle. Oui, Sonko a énormément de mérite et vous savez suffisamment pourquoi. Donc, nul besoin d’y revenir.
Cependant, devant le chapelet d’irrégularités et de fraudes égrenées par Cheikh Aliou Bèye, représentant de la Coalition Sonko Président dans la Commission nationale de recensement des votes, je n’ai qu’un mot à la bouche : indignation.
Que valent les encouragements adressés au perdant si le vainqueur doit son sacre à la fraude à grande échelle et à la tricherie planifiée ?
Lorsque les règles du jeu sont faussées, accepter sans broncher les résultats déclarés, c’est être indirectement complice de la mascarade.
Quand votre enfant, participant à une compétition, obtient la médaille de bronze, votre premier réflexe est de le féliciter et de l’encourager à persévérer pour se hisser au sommet du podium la prochaine fois. Toutefois, quand vous apprenez que le médaillé d’or a été pris en flagrant délit de dopage ou de tricherie manifeste, se résigner à la fatalité c’est d’une part, cautionner que la fin justifie les moyens et, d’autre part, apprendre implicitement à votre enfant à courber l’échine devant l’injustice et à user de tous les moyens possibles pour gagner la prochaine fois.
La question de la restauration des valeurs n’était pas le premier point du programme Jotna pour rien.
Amir, le personnage principal du best-seller, « Les cerfs-volants de Kaboul« , reçut de son père, Baba, la leçon suivante : «Il n’existe qu’un seul et unique péché : le vol. Tous les autres en sont une variation […] Lorsqu’on tue un homme, on vole une vie. On vole le droit de sa femme à un mari, on prive ses enfants de leur père. Lorsqu’on raconte un mensonge, on dépossède quelqu’un de son droit à la vérité. Lorsqu’on triche, on dérobe le droit d’un autre à l’équité.»
Le vol, quelle que soit sa nature ou sa proportion, est le pire des vices qu’une société doit dénoncer et combattre.
Macky Sall, avec la complicité de l’administration chargée d’organiser les élections, a volé les élections du 24 février et il en sera certainement ainsi lors des prochaines échéances électorales.
Rendez-vous en 2024 pour une autre mascarade électorale ou, plutôt, en 2029, car l’homme, en plus d’être voleur n’a pas le sens du respect de la parole donnée.