Nous parlons, nous utilisons, nous enseignons toujours la langue du colon.
59 ans après, nous utilisons toujours les infrastructures du colon: le palais présidentiel, les gouvernances, les préfectures, les prisons.
59ans après, nous dépendons toujours du colon sur plusieurs aspects, de fait l’esclavagiste est devenu un parfait ami.
59ans ans après, nous suivons toujours le modèle du colon.
59ans après, nous avons toujours les mêmes problèmes sanitaires.
59ans après, nous avons toujours les mêmes problèmes culturels.
59ans après, nous avons les mêmes problèmes sécuritaires.
59ans après, nous avons toujours les mêmes problèmes identitaires.
59ans après, nous avons toujours les mêmes problèmes sociaux.
59ans après, nous dépendons toujours de l’aide alimentaire.
59ans après, nous sommes toujours exploités parce qu’exploitables.
59ans après, nous avons toujours la présence de l’armée coloniale dans notre pays.
59ans après, nous avons toujours le même complexe d’infériorité vis-à-vis de l’ex-colonisateur et ce, dans nos pratiques quotidiennes.
59ans après, nous voulons encore ressembler aux colons par nos tenues et nos démarches.
59ans après, nous avons toujours le problème de l’accès à l’eau dans certaines localités même ici dans la banlieue de Dakar.
59ans après, nous avons toujours le problème de la généralisation de l’électricité, l’électricité est un privilège que l’on accorde à une classe.
59ans après, nous avons encore les cars rapides comme moyen de transport urbain.
59ans après, nous avons les charrettes comme moyen de déplacement dans les villages et parfois même elles officient en tant qu’ambulances pour transporter les malades.
59ans après, nous faisons parfois nos besoins dehors.
Nous achetons des aliments dans la rue sans nous soucier des normes d’hygiène.
59ans après, nous jetons les ordures, nous crachons dans la rue, nous sommes toujours aussi malpropres.
59ans après, nous sommes toujours aussi incongrus, aussi naïfs et crédules.
59ans après, nous croyons toujours à la sorcellerie, nous croyons qu’une amulette, qu’un gris-gris peut nous rendre plus riche, plus fort, plus intelligent.
59ans après, nous sommes toujours aussi superstitieux.
59ans après, nous attendons toujours des miracles.
59ans après, nous sommes toujours aussi irresponsable et nous passons notre temps à rejeter nos fautes sur Dieu et les djins, et on pense que c’est Dieu ou les djins qui brûlent les marches et ce sont les responsables de nos malheurs.
59ans après, nous sommes toujours manipulables.59ans après, nos dirigeants sont toujours aussi lâches et pusillanimes.
59ans après, nous sommes toujours aussi pauvres.
59ans après, nous n’avons toujours pas d’usines de transformations des produits agricoles.
59ans après, nous continuons de cultiver de l’arachide pour ensuite le vendre à vil prix.
Nous continuons d’importer du riz, du textile, de l’huile, même des chaises anglaises. Nous ne produisons rien, presque rien.
59ans après, nous refusons de travailler.
59ans après, nous refusons l’indépendance.
Nous refusons le développement.
Hélas ! 59ans après, nous marchons à reculons.
Papa Makhtar DIALLO, activiste et auteur.
Président du mouvement citoyen les « indignés » du Sénégal et
Président du mouvement Politique Sénégal R.E.C 77420-34-89 78267-94-39
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