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Laxismes Au Sommet De L’état

Laxismes Au Sommet De L’état

Les sénégalais auraient t-ils du souci à se faire ? Manifestement la réponse semble pencher vers l’affirmative, eu égard aux aveux du président Macky Sall et de son ex-Premier ministre Abdoul Mbaye. Interpellés sur la grâce présidentielle accordée à Amadou Woury Diallo et les contrats pétroliers, le chef de l’Etat et l’ancien Premier ministre, pour se dédouaner, disent avoir été trompés. Même si ce n’est pas impossible dans l’absolu, cela renseigne tout de même sur la désinvolture avec laquelle le pays est géré.

La sécurité précède le développement, affirmait le savant Cheikh Anta Diop. Une responsabilité qui incombe au premier chef au président de la Répu- blique, dont la signature engage tout un pays. Et l’aveu du chef de l’Etat, lorsque qu’il recevait les pharmaciens, est tout sauf rassurant. Lors de cette audience avec l’Ordre des pharmaciens, le président de la République s’est livré à des révélations fracassantes. A l’en croire, en effet, le nom d’Amadou Oury Diallo a été glissé sur la liste des personnes à gracier, sur laquelle il ne fait qu’apposer sa signature. Très remonté, le président Macky Sall ajoute : «cette affaire est d’autant plus scandaleuse que je n’ai été informé de l’identité de la personne graciée que quand il y a eu le tollé». Ainsi, même s’il promet des sanctions contre les personnes qui ont glissé le nom de ce faussaire condamné à 5 ans de prison dans l’affaire des faux médicaments de Touba Béléle, le président Macky Sall donne une idée sur la gestion de son pouvoir. Et même si dans les faits, il peut être trompé, force est de dire que sur cette affaire sa responsabilité régalienne est engagée. En effet c’est lui qui nomme aux emplois civils et militaires ; et choisir des collaborateurs fia- bles et dignes de confiance fait partie de ses responsabilités. Le peuple a élu un président pour qu’il prenne en charge la sécurité du pays dans tous ses aspects ; et tout le reste lui incombe. Par ailleurs, à la lumière de toute la confusion qui existe autour de l’affaire Petro- tim-Aliou Sall, la responsabilité du président dans la gestion des ressources humaines qui l’entourent est manifestement entamée. Les Sénégalais découvrent avec stupéfaction qu’il existe une vraie armée mexicaine derrière lui.

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En outre, l’écart de gestion d’un président de la République peut en cacher un autre, en l’occurrence celui d’un ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye. Ce dernier qui, ces temps ci, trépigne d’impatience pour faire face à la justice en vue de révéler ce qu’il sait dans cette affaire rocambolesque du pé- trole, était pourtant au cœur de l’Etat quand le président signait le contrat liant l’état du Sénégal avec la société de Frank Timis. Voulant se dédouaner de sa responsabilité, lui aussi soutient qu’un décret présidentiel est une décision (ordre) du président. Or, quand ce décret est adopté en Conseil des ministres, le contreseing du PM signifie un engagement à exécuter cette décision au nom de tout le gouvernement. Et même s’il estime qu’à l’époque il avait dit au président que le décret était faux, et aussi qu’il s’est rendu compte qu’il y’avait mensonge après avoir quitté le pouvoir, sa responsabilité politique, comme le souligne l’ancien ministre de la culture Abdou Latif Coulibaly, se trouve forcément engagée dans cette histoire. Mieux, comme le notent les observateurs avertis, il pouvait avoir la même posture que son père qui a démissionné d’une cour juridictionnelle pour être en phase avec ses convictions. Ou encore plus récemment, le ministre Thierno Alassane Sall qui a été défenestré pour avoir refusé de signer un contrat qu’il avait jugé en porte-à-faux avec les intérêts du Sénégal.

Tout compte fait, dans un contexte de délitement des frontières et de la présence de l’extrémisme dans les pays frontaliers du pays, la rigueur doit être le maître mot au plus haut sommet de l’Etat. Ce qui assurément est hélas loin d’être le cas. 

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