Ameth Amar nous a quittés. Quelle peine ! Quel vide ! Sa réussite était connue. Son parcours, bien moins. Il était sans aucun doute ce que sa discrétion cachait : l’un des rares et vrais capitaines d’industrie sénégalais, dirigeant l’un des groupes majeurs dans le secteur alimentaire de l’Afrique de l’Ouest. Il a bâti son groupe à la force de l’intelligence, sachant saisir les opportunités, qu’elles fussent immédiates ou futures. Mais il était aussi courageux, rigoureux et pragmatique. Sa vraie histoire commence avec une vieille voiture R5 qu’il possède, mais préfère vendre pour acheter un petit bateau lui permettant de ravitailler des navires restés au large du port de Dakar. Puis, il a l’art de faire grandir et bien grandir.
Avoir été le seul banquier ayant osé financer son industrie meunière nous a davantage rapprochés. Il avait trouvé mon attitude courageuse, face au refus de mes collègues. Nous sommes devenus des amis très proches. Le courage était le sien. Son projet était presque fou, il l’a réussi.
Il adorait les enfants, les siens aussi, bien évidemment. A eux tous, à sa veuve, à ses collaborateurs et à tous ceux qui l’ont aimé, je présente mes condoléances les plus attristées.
Puisse Dieu récompenser largement tous ses efforts en direction des hommes et de son pays