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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Revue De Paresse…

Revue De Paresse…

Les temps ont changé. Et certains continuent à vouloir traiter les peuples comme un troupeau d’ignares dont il suffit de flatter les bas instincts pour en tirer tout ce que l’on veut. Mais les temps ont, véritablement, changé ! Célébrer une défaite avec autant de fastes qu’une victoire procède de cette logique. Il est vrai que tout le dispositif de mobilisation pour la victoire avait été préparé, si minutieusement, qu’il aurait été périlleux de ne pas le dérouler surtout en matière de justificatifs de dépenses déjà engagées… Suivez mon regard jusqu’au bus des Lions décoré «  Champions d’Afrique. » La preuve que la spontanéité de la mobilisation populaire a été un peu…beaucoup ( ?) préparée.  N’en parlons plus ! Changeons de sujet.

Campons le décor. De manière insidieuse et pernicieuse, les gouvernements ont laissé les entreprises s’approprier des instruments de diffusion et de transmission des informations. Soit directement en les possédant, soit indirectement en les finançant. Par la publicité ou…par les dessous de table. Expertes en la matière, les entreprises multinationales, à force de regroupements et de concentrations, sont devenues des monstres incontrôlables dont la seule raison de vivre est la recherche du profit à tout prix. Cette quête, effrénée et sans limites du gain, se marie bien souvent avec les intérêts des syndicats du crime organisé. Les mafias en un mot. Et c’est en cela que la dérive du capitalisme se confond avec une perte du sens éthique et moral qui servait de balancier pour contenir et limiter les dégâts… De nos jours, il est devenu normal, pour quelques États puissants, de sacrifier la vie de millions de personnes pour augmenter les profits de telle ou telle entreprise. Ou de procéder à des assassinats bien ciblés de leaders politiques récalcitrants… Évidemment, on ne le présentera jamais comme cela. Les médias aux ordres y veilleront. En attendant, les dégâts collatéraux constatés sur l’environnement, la santé publique et les équilibres sociaux par le développement fulgurant des OGM et l’agriculture hyper intensive ne se comptent plus. Les guerres du pétrole et des mines non plus. Les coupables de ces méfaits, bandits à col blanc, paradent et plastronnent… notamment dans les antichambres des chefs d’États africains.

C’est dans les pays pauvres surtout, et en Afrique davantage, que l’on prend la pleine mesure de l’affaissement de la notion de puissance publique. Aucun des États dits indépendants  n’a une marge de manœuvre telle qu’il puisse conduire une politique économique et sociale autonome. La corruption aidant, ce qui reste des signes extérieurs de l’existence d’un État fonctionne au gré des intérêts personnels de hauts fonctionnaires qui se servent plus qu’ils ne servent… les petits agents, quant à eux rackettent, à qui mieux, les pauvres usagers exsangues. Dès  lors ces derniers, pour survivre, rivalisent d’ingéniosité pour contourner les lois et règlements ! Et toute la société semble s’accommoder de ce jeu de dupes !

Mais que faire ? Se demande tout ce beau monde les bras levés au ciel ? Tout le monde joue, tout le monde perd et personne ne réagit. En toute bonne conscience.

 Il va falloir réagir pourtant ! L’incurie de nos gouvernements ne semble plus nous laisser de choix. Affaiblies par le haut par les assauts de puissances occultes drapées du sceau de la vertu, nos autorités ont laissé prospérer, contre elles, des Organisations pourtant dites Non-gouvernementales (ONG) tout un programme ! Côté pile, elles déclament des valeurs généreuses dites universelles. Côté face, elles déroulent un agenda caché qui sape les valeurs fondamentales des peuples pour les assujettir au culte de l’argent roi, du luxe et de la luxure, dans un mondialisme triomphant. C’est dans ce contexte qu’il va falloir, impérativement, évaluer et sanctionner le bilan de plusieurs organisations qui sévissent sous nos tropiques. Mesurer leur impact, si positif, à l’aune des avantages fiscaux consentis. Évaluer si « ce que l’on perd vaut ce que l’on gagne », comme le suggérait l’auteur de l’Aventure ambiguë. Les récents événements quant à la tentative de licenciement d’Elimane Kane par OXFAM et le soutien affiché de Waly Seck aux organisations LGBT posent, avec acuité, la nécessité d’aborder certaines questions de société avec profondeur, lucidité et courage. Les puissances occidentales ne doivent pas nous imposer leur agenda. Ni nous transférer leurs maux, leurs travers et la déliquescence de leurs mœurs. Ayons nos propres priorités, notre vision du monde. Elaborons notre agenda et conduisons-le de manière haute, lucide et conséquente.

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Ainsi donc, l’élément nouveau, c’est le développement fulgurant des réseaux sociaux qui a détraqué la machination. Tout semble désormais aller dans tous les sens. Un chaos salvateur si l’on sait en tirer parti : les complots sont éventés à la minute près. Les vols et détournements de deniers publics les plus sophistiqués sont démontés, pièce par pièce, et les évidences mises à jour. Il n’y a que ce qu’il reste comme puissance publique (je pense à un certain Procureur…)  à tenir vaille que vaille à ramer à contre-courant. Mais c’est bien connu, nul ne peut arrêter la mer avec ses bras.

Ce contexte général ainsi campé, explique pourquoi et comment, lorsqu’on a des liens familiaux ou amicaux avec un président de la République, on se considère au dessus des lois. On s’autorise à poser des actes répréhensibles pour le commun des mortels. Sans suite, tant que le président est aux commandes. C’est ce qui explique, également, que les traques post-présidentielles soient sans pitié et parfois exagérées, tant elles expriment des colères contenues, voire  des haines refoulées.

Revenons donc à nos barils. Des questions légitimes, précises et documentées ont été posées par des citoyens sénégalais (hommes politiques, journalistes, simples citoyens) relativement à des contrats pétroliers. Ces questions n’ont eu d’écho que lorsqu’elles furent relayées par des médias internationaux. Après moult tergiversations et une communication de crise, balbutiante et catastrophique, la justice sénégalaise par la voix du procureur de la République s’empare du dossier avec beaucoup moins de diligence que lorsqu’il s’était agi de mettre le député-maire Khalifa Sall en prison. Pourquoi ? Le Procureur de la République, sur le bureau duquel, soit dit en passant,  seraient en instance plus d’une dizaine de dossiers en provenance de l’OFNAC, selon sa présidente. Sans parler de toutes les occasions manquées d’auto-saisine qui lui auraient permis de redorer son blason, le Procureur semble faire preuve de curiosité à géométrie variable… Bref, à ce jour, l’opacité totale règne sur l’affaire des affaires de Frank Timis /Aliou Sall malgré la foultitude d’informations qui circulent à ce sujet… Et pourtant, on parle ici d’enjeux frisant 10 fois les sommes initialement reprochées à Karim Wade et 5000 le fois le montant imputé à Khailfa Sall… Affabulations ou faits avérés, tous les sénégalais ont le droit de voir clair dans la gestion de leurs  affaires. Il ne s’agit de rien de plus. Mais il ne s’agit de rien de moins !

Accusé dos d’âne levez-vous ! Au Sénégal, la réalité dépasse parfois la fiction. Nous avons pu ainsi suivre en direct des centaines de millions s’envoler en fumée : la limousine présidentielle, transportant deux chefs d’États, venait de prendre feu suite, dit-on, à un choc entre un dos d’âne et le carter à huile… Plusieurs questions se posent, notamment sur la visite des précurseurs qui auraient dû faire le lien entre la hauteur du dos d’âne et la bassesse du châssis de la Maybach présidentielle. Le parc automobile de l’État dispose, pourtant,  de suffisamment de ressources pour parer à toute éventualité.

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Par ailleurs, et c’est plus grave si cela s’avérait exact, un article de presse en ligne raconte que le véhicule présidentiel était un achat pour « contourner » un cadeau d’un homme d’affaires sénégalais… Opacité ! En résumé, un homme d’affaires avait voulut voulu offrir un véhicule au président Macky Sall. Pourquoi ? Ce dernier, voulant faire preuve de transparence, engage l’État à plutôt l’acheter à 375 millions de francs cfa… On peut se demander sur quelle base ce prix a été fixé. On peut aussi en déduire que ce véhicule serait de seconde ou de troisième main vu le prix affiché chez Daimler-Benz pour un véhicule du même type. Au demeurant, le véhicule aurait été acquis aux USA et remis à neuf au… Mexique. Bien loin du fabricant allemand…Quels sont les propriétaires antérieurs successifs de ce véhicule ? Les services de sécurité du président de la République ont-ils procédé à toutes les due diligence pour s’assurer de l’historique de la voiture présidentielle ?

Du point de vue de la communication : à ma connaissance, aucune vidéo de l’exfiltration du président malien ne circule dans les réseaux sociaux. Sa protection rapprochée aurait-elle été plus efficace que la nôtre ? On a en effet pu voir notre président totalement accessible, et trop longtemps, dans des circonstances où chaque fraction de seconde peut valoir une heure de temps…

Encore une fois, les mécanismes de contrôle de l’État devraient s’ébranler pour nous édifier. Les services de communication de la présidence de la République devraient nous informer en temps réel au lieu de chercher à nous enfumer. Face à certaines situations, il faut informer juste et vrai car, convoquer et le laisser savoir, le responsable belge du blindage du véhicule présidentiel procède d’une diversion maladroite. Elle augmente le nombre de mains ayant manipulé le véhicule et multiplie les suspicions sans absoudre toutes les autres responsabilités à situer. Nécessairement.

Coups de semonce. C’est dans cette ambiance de questions sans réponses que deux rappels à Dieu ont secoué nos torpeurs et nos lassitudes pour nous rappeler la précarité des choses de la vie. Ousmane Tanor Dieng, homme politique d’envergure dont les témoignages ont révélé les dimensions profondes et cachées,  a été rappelé à Allah suite à une courte maladie qui aura eu raison du grand sportif qu’il était.  Sa longévité politique force le respect. Mais ce sont surtout, son élégance et son mutisme qui détonnent sur la scène politique sénégalaise de plus en plus envahie par des hâbleurs et des bonimenteurs sans consistance. Nous avons davantage découvert, durant ses douze années d’opposition et de reconstruction du Parti Socialiste, ses qualités incontestables de leader et de gestionnaire. Mais aussi sa haute idée de l’État, et de son mystère nécessaire. Son héritage sera lourd à porter.

Ameth Amar, capitaine d’Industrie, self made man accompli, aura rejoint le Seigneur à la surprise générale.  Nul n’avait eu écho d’une quelconque maladie qui aurait laissé envisager l’inéluctable. Mais Ameth aura rempli son contrat. Vis-à-vis de sa famille, de ses amis, de ses employés,  de la société dans toutes ses composantes. Mécène efficient et bienfaiteur discret, les larmes de ses employés valent plus que tous les dithyrambes. «  The wise man must be playing his role without being seen on the stage, l’homme sage doit pouvoir jouer son rôle sans apparaitre sur la scène », dit un auteur britannique. Ainsi était Ameth Amar, discret et pudique, efficace et travailleur et, par-dessus tout, généreux de sa personne comme de ses biens. Son passage sur terre aura été fructueux et bénéfique.

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Qu’Allah leur ouvre à tous deux, les portes de Sa Miséricorde Infinie. Nos sincères condoléances à leurs épouses, parents amis et alliés et à l’ensemble de la Nation sénégalaise.

La mort de Mamoudou Barry, enseignant-chercheur guinéen, nous interpelle tout autant que les circonstances particulières dans lesquelles elle s’est produite. En marge des célébrations de la participation honorable, somme toute, de l’équipe nationale du Sénégal à la dernière Coupe d’Afrique des Nations, il aurait été pris à parti par des supporters adverses. Explication des médias aux ordres. Mais il semble que cela ne suffise pas comme explication eu égard au profil particulièrement pointu de Mamadou Barry sur des questions de haute sensibilité liées à la gestion des intérêts miniers de son pays la Guinée et, plus globalement, de la sous-région ouest-africaine. Une vidéo de l’une de ses interventions établit, indubitablement, que Mamadou Barry aurait été un empêcheur de tourner en rond qui plus est suffisamment outillé pour tenir la dragée haute à tout éventuel contradicteur. Pour tout cela, les autorités guinéennes et sénégalaises devraient se joindre à la procédure en se portant partie civile afin que la lumière soit faite sur les véritables mobiles de l’assassinat de Mamadou Barry. Nos Etats doivent protection et assistance à leurs enfants les plus méritants,  partout où le besoin s’en fait sentir. La veuve de Mamadou Barry mérite d’être assistée et soutenue dans ces circonstances douloureuses. Puisse le ciel se montrer Clément à l’endroit de Mamadou Barry et l’élever au rang des martyrs.

Il y a ainsi des morts qui parlent au vivants. Des montées au ciel qui interrogent. A chacun d’entre nous de se regarder dans son propre miroir pour corriger ce qui peut, et doit l’être avant le Grand Jugement promis par Allah, et dont aucun croyant doté de raison ne doute. Ce jour où chacun sera seul à la barre, face à un dossier constitué par tous les actes posés durant sa vie terrestre. Un jour où tous nos membres seront cités comme témoins. Des témoins à charge si nous n’avons pris garde de les mettre au pas ici et maintenant. Alors mettons aux pas nos passions. Ayons le contrôle sur nous-mêmes avant de chercher à l’exercer sur les autres. La course aux biens de ce bas monde, qui est la marque de fabrique du développement, façon pays occidentaux, n’est pas le seul choix de vie possible. Bien au contraire. «  Une civilisation est une architecture de réponses ,» a dit encore Cheikh Hamidou Kane, dans l’Aventure Ambigüe… Quelles réponses alternatives pourrions-nous offrir au désarroi de l’Humanité ? En tant que fils aînés de la terre ?

La voie actuelle de la civilisation du loisir, déviation de la civilisation des Lumières, est réduite à une quête du plaisir des sens sans limites. C’est un cul de sac. Une voie sans issue. Le vieillissement en est le sens interdit infranchissable et la mort le point final. La civilisation occidentale connaît, en effet et de nos jours, une dérive pornographique inquiétante. Tout tourne autour de l’assouvissement de plaisirs charnels au détriment de l’élévation de l’Esprit qui distingue pourtant l’homme de la bête…Ouvrons alors les oreilles car, les entrailles de nos peuples murmurent des tas de possibles rendus inaudibles par le vacarme de ceux qui ont développé «  l’art de vaincre sans avoir raison », dixit in fine Papa Cheikh Hamidou Kane, un sage encore parmi nous. Qu’Allah nous le maintienne en vie encore longtemps… Aamiine !!







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