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RÉponse À Serigne Saliou GuÈye

RÉponse À Serigne Saliou GuÈye

« Non, il faut plutôt arrêter cet ensauvagement croissant de l’espace politique avant qu’il ne soit trop tard ! »

C’est avec effarement que j’ai lu votre dernier éditorial dans lequel vous vous posez avec une fausse candeur à peine feinte la question suivante : « Pourquoi dans un pays dit démocratique, le président souffrirait-il d’être raillé, caricaturé voire insulté ? ».

Monsieur Guèye, la réponse que vous apporte toute personne sensée est simple, elle ne nécessite pas de niveau d’études particulier :  Parce qu’il est tout simplement intolérable d’insulter son prochain !  N’est-ce pas ce que vous apprenez à vos propres enfants dès qu’ils sont en âge de faire la différence entre le bien du mal ? 

Donc selon vous, M. Guèye, insulter le président de la République procéderait d’un exercice démocratique normal ? Renversant tout de même ! 

Monsieur Guèye, la démocratie est aussi un système qui intègre la morale et l’éthique. Même les démocraties occidentales que vous semblez sublimer n’acceptent pas tout et n’importe quoi ! Leurs journalistes savent où s’arrête la liberté d’expression et où commence le délit d’injure er d’outrage. A cet effet, je vous renvoie au Code pénal français qui régit ce délit dans ses articles R 621-1 et R 621-2.  

Monsieur Guèye, que vous ne soyez pas d’accord avec le président Macky Sall, c’est votre droit constitutionnel, mais vouloir justifier l’injustifiable n’est tout simplement pas acceptable pour l’intellectuel que vous êtes. Vous êtes d’ailleurs l’un des rares journalistes à défendre les insanités qu’Adama Gaye a tenu à l’endroit du chef de l’Etat parce que les journalistes professionnels savent que l’insulte n’est pas une technique journalistique acceptable. 

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Monsieur Guèye, nous sommes dans un pays qui s’appelle le Sénégal et nous avons notre code de conduite moral et culturel fait de respect de l’autre, de décence dans l’expression orale et de retenue même en cas de désaccord radical. La haine viscérale qui anime certains acteurs politiques ne peut se cacher derrière des arguments « démocratiques » pour prospérer. 

Avant qu’il ne soit trop tard, il est temps d’arrêter cet ensauvagement croissant de l’espace politique qui est la porte de tous les dangers. C’est en fait une véritable menace contre notre Démocratie. Les hommes et femmes politiques, comme tous les citoyens, ont droit au respect. Ils sont des pères et mères de familles, ils ont des amis et des supporters qui, si rien n’est fait, finiront par se faire justice eux-mêmes. Ceci ouvrirait l’ère du « oeil pour oeil » qui serait fatal à notre Démocratie si chèrement construite. Avant que ne reviennent les comités de bastonnades et d’expéditions punitives de naguère, il est temps d’adopter un code de conduite politique qui bannirait les propos et attaques avilissants.

À défaut, la Justice devrait arrêter cette violence verbale qui s’empare de notre scène politique avant qu’elle ne se transforme en violence tout court. Les intellectuels que nous sommes, vous M. Guèye et moi, devons, au-delà de nos appartenances politiques réciproques, plutôt oeuvrer ensemble pour rétablir des normes de communication décentes et dignes de la Démocratie sénégalaise qui fait notre fierté partout dans le monde. 

Cheikh Ndiaye est Conseiller spécial au CESE

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