« Tous les emportements, toute la violence et toute la vanité des « Grands » vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont » Blaise Pascal
L’interview accordée par Macky Sall, à RFI, en marge du sommet du G7 à Biarritz a fini de prouver au monde entier que le Président de l’APR n’a pas la dimension d’un homme d’Etat. S’exprimant sur l’affaire Khalifa Sall, le Président de l’APR, a couvert de honte le Sénégal, en ces termes « Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir (grâce présidentielle), je le ferai comme j’ai eu à le faire pour un millier de personnes ».
Le désir, « c’est la tendance à vouloir obtenir quelque chose qu’on n’a pas ». Le désir (envie) traduit un manque à combler tandis que la volonté exprime une résolution (2 notions contraires). Le dérapage verbal et incontrôlé du Président de l’APR (une communication ratée) est un signe : ses nerfs sont à vifs. Il y a chez Macky Sall, une frustration enfouie, accentuée par l’humiliation qui lui a été infligée par la posture hautement digne de Khalifa Ababacar Sall de ne point formuler une demande de grâce présidentielle.
Le terme « désir » utilisé pour caractériser la grâce présidentielle est le signe d’un comportement déviant que David Owen, ancien Ministre des affaires étrangères de la Grande Bretagne a mis en évidence dans un ouvrage intitulé « La maladie et le pouvoir ». Le syndrome d’Hubris se manifeste par un changement brusque et un dédoublement de la personnalité dès l’accession au pouvoir.
Les principaux symptômes de la maladie du pouvoir sont : L’inclinaison narcissique dans l’exercice du pouvoir et l’intolérance à la contradiction, Le culte de la possession, et du désir (le chef est frustré dès qu’on s’oppose à son plan), La tendance à tout centrer sur soi (Je), La perte du sens des réalités (inconscience et irresponsabilité), L’orgueil démesuré, l’excès de colère et l’impulsivité, L’incompétence, la paranoïa (règne de l’Etat policier), et le manque de confiance en soi. Dans l’exercice du pouvoir, Macky Sall présente étrangement les symptômes d’un homme atteint par le syndrome d’Hubris. Hier, concernant l’affaire Khalifa Sall, il soutenait « que la procédure n’est pas terminée ». Aujourd’hui, devant des journalistes de RFI, certainement médusés, il affirme « je le gracierai, le jour où j’en aurai la volonté et le désir », narguant la justice sénégalaise, soumise aux caprices enfantins d’un Prince, qui n’en fait désormais qu’à sa tête.
Tout pouvoir sans contrôle rend fou, disait le philosophe Alain. Au demeurant, ces petites phrases lancées à l’emporte-pièce par le Président de l’APR expriment, un profond mal être et une souffrance intérieure indescriptible.
En vérité, Macky Sall est impréparé à la charge de la magistrature suprême qui exige des qualités morales, un sens des responsabilités, une maîtrise de soi, et un leadership qui lui font clairement défaut. Ne nous y trompons pas : l’arrogance et la vanité (traits dominants de son caractère) finiront pas perdre cet homme qui a perdu tout sens de l’honneur.