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La Der, Laissons Faire Les Experts !

La Der, Laissons Faire Les Experts !

Sur un sujet aussi sensible et stratégique que l’entreprenariat des jeunes et celui des femmes, les politiques ne devraient pas passer outre les réponses des experts, souvent très bien formés, très pointus et qui maîtrisent le détail des dossiers complexes.

Je n’ai jamais eu affaire personnellement à la Délégation Générale à l’Entreprenariat Rapide (DER), mais en lisant les différents articles à son sujet dans une partie de la presse et en écoutant les commentaires dans la bouche de nos professionnels de la politique, j’ai été une nouvelle fois atterrée par le niveau de polémique stérile qui sévit dans notre pays.

En effet, il semble que cette technostructure, ces derniers jours, ait les oreilles qui sifflent ! La classe politique, relayée par une certaine presse, n’a pas de mots assez durs contre les hauts fonctionnaires de la DER, accusés d’appliquer une logique comptable, mécanique, voire de recouvrement et de sanction.

Ainsi donc, le pouvoir politique prendrait les bonnes décisions qui seraient ensuite sabotées à cause des « technos » !

De son côté, Papa Amadou Sarr, le délégué général à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER), qui avait indiqué que le GIE de femmes proche de la Ministre Zahra Iyane Thiam a bien reçu un financement de 150 millions venant de la DER avant qu’elle n’occupe son poste ministériel, précise aujourd’hui dans un communiqué de presse que si ce financement est irrévocablement alloué au nom du GIE And Jeggo, son décaissement définitif reste assujetti à la présentation de certains documents.

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Une affaire d’experts donc pas forcément synonyme d’échecs ou d’espoirs trahis. Et d’ici à en conclure que l’emprise de la technocratie nous empêche d’avancer et qu’il faut reprendre le pouvoir aux experts pour le rendre aux autorités politiques, ce serait une erreur. D’autant que les citoyens tout comme la société civile sont saturés de la politique et que les enjeux majeurs sont désormais dans la rationalisation et la territorialisation, pour assurer le bien être social des Sénégalais.

Alors, les experts de la DER n’ont-ils jamais mis un pied sur le terrain ou au contraire, accompagnent-ils la jeunesse et les femmes au plus près du terrain, et pas forcément dans une logique de chasse au recouvrement ?

Cette question m’intéresse car je sais que si l’entreprenariat séduit de plus en plus de jeunes et qu’il devient un levier de croissance inclusive, c’est que la DER, à n’en pas douter, leur ouvre non seulement un accès aux crédits mais les accompagne de surcroit par des services d’appui et de la formation.

Il paraît logique en contrepartie, qu’il faille s’engager à faire une bonne utilisation du financement alloué. La confiance n’empêche pas le contrôle.

Les exemples courent le Sénégal d’initiatives abouties dans tous les domaines d’activités avec l’aide de la DER et les projets se multiplient et se distinguent par centaines, tant pour la gestion de leur financement que dans la valeur ajoutée générée notamment en termes d’emplois créés.

Tout semble donc une question d’approche des problèmes et les réponses apportées par nos experts me paraissent des solutions concrètes à la hauteur d’une exigence légitime des jeunes sénégalais : pouvoir vivre et entreprendre dans le pays où ils sont nés. Alors, de grâce, laissons faire les experts et arrêtons de détruire tout ce qui fonctionne dans ce pays par des calculs politiciens et des projections égoïstes.

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Oumou Wane est présidente d’Africa 7







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