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Chant Pour El Hadji Maodo Malick Sy, « L’or Décanté » (par Amadou Lamine Sall)

Chant Pour El Hadji Maodo Malick Sy, « L’or Décanté » (par Amadou Lamine Sall)

CONTRIBUTION

 

Il est beau il est beau si beau si beau

comme il est beau Maodo Malick Sy

cette lumière qui l’irradie vient d’un soleil qui n’est point le nôtre

ces rayons diaphanes qui dessinent son front viennent du Grand Est

là où Dieu mit au monde un prophète grand et irradiant du nom diaphane de Muhammad

Maodo Malick n’est pas qui veut

qui veut n’est pas Maodo Malick

cet astre vient d’un ciel unique d’un astre unique

sa lueur n’est pas de notre terre mais d’une autre terre qu’Allah Seul chuchote

et la Tidjaniya s’est levée et ce chant n’est pas prêt de se taire

il vient de contrées lointaines où des oasis de lait parfumé coulent

il vient de pèlerins lointains aux turbans de soie sonore aux chapelets de feu

et Maodo Malick est arrivé et Tivaoune s’est muée en oasis de foi où la loi de l’amour et de la droiture ont forgé les coeurs

Maodo Malick n’est pas un chant

il est le coeur du chant le bras du chant le temps du chant

il est le chant avant le chant il est la voie avant la voix

il est ce chemin premier qui posa la pierre première

le maçon venu sans briques et qui de ses mains a fait des briques plus solides que le ciment

et la cité miraculeuse grandit

et la cité miraculeuse monta

et la cité miraculeuse s’habilla de blanc

telle est Tivaoune la maison grandiose de Maodo Malick

telle est Tivaoune le coeur insoumis de Maodo Malick

telle s’est accomplie sa prière matinale

telle s’est accomplie sa prière du soir

telle s’est accomplie sa prière de l’aube

tel son chapelet a figé le temps dans l’amour de Muhammad

et ses descendants lumineux ont foré bien des puits d’eau douce d’eau sucrée

leurs paroles ont forgé des coeurs dans l’Islam soumis des passions

et l’épée s’est figée dans le fourreau comme le coeur dans l’abandon de Dieu

Maodo est grand

Maodo est vaste

Maodo est une banque sans guichets servez-vous avec le code de son coeur et il saura vous donner l’équivalent en or

Enfant j’ai grandi sous ton nom enfant

la Tidjaniya berçait mon sommeil sous le regard d’une mère plus belle que mille soleils

et mon père était noble qui avait fait du chemin de Maodo Malick son grenier de mil toujours faste ses enfants portaient les noms des fils et petits fils de Maodo

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aux héritiers du premier tronc jusqu’aux héritiers des branches le temps avait tissé des lauriers de lumière

– Serigne Babacar Sy le rempli le vertueux

– Mame Abdou Aziz Sy Dabakh le sauvé le reposant le généreux

– Serigne Mouhamadoul Mansour Sy le veilleur des tablettes

– toi Cheikh Ahmed Tidiane SY Al Makhtoum l’étoilé l’extase de l’esprit

– Serigne Abdoul Aziz Sy al-Amin le serviteur le réparateur le tisserand

– Serigne Babacar Sy Mansour le roc cette « pierre qui n’est pas de celle des termitières »

– Maodo Malick

que sur tes descendants et sur tes fidèles descende une lune de laine

puisse le feu de Maodo Malick éclairer nos cases la nuit des nuits les plus sombres

puisse son nom tracer nos chemins vers Allah puisse son front si lumineux être notre torche dans l’obscurité

puisse son visage si reposant et si désaltérant être notre refuge quand nos cœurs battent vite et que nos angoisses troublent nos prières

le monde est devenu sans nom

et l’homme plus cruel que les bêtes

l’homme prie et Dieu ne répond pas

et l’homme sait pourquoi Il ne peut pas répondre

le mal est devenu roi

la haine est devenue reine

l’argent croit pouvoir défier Dieu

le fils n’est plus le fils mais le brigand

le père n’est plus le père mais le fossoyeur

la mère n’est plus la mère mais la terrifiante rentière

Dieu s’est voilé et Muhammad a fui ses maisons de l’enfer et du sang

mais Maodo Malick reste sur les chemins épineux

et son chant désherbe ronces et débris

car telle est la voie des envoyés à qui Muhammad a donné à tenir un bout de son bâton

et Maodo Malck est bien un envoyé

son nom lave de toute souillure

son nom ouvre les routes fermées

son nom conduit à la table des victuailles

son nom apaise son nom fortifie

son nom est un lit son nom est un drap

son message le plus moelleux des oreillers

car tel Dieu l’a voulu tel

Muhammad l’y a invité car Maodo est l’ami du meilleur des envoyés Muhammad

si grand Muhammad

si beau Muhammad le rempart des remparts

Merci à toi Maodo Malick

merci pour le soleil des jours et la splendeur des champs d’arachides

merci pour les fruits merci pour les branches gorgées de sève

merci pour le tronc nourricier

merci Maodo pour les chants du coq

merci pour les graines merci pour les oiseaux

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merci pour le sein chaud de nos mères le regard digne de nos pères

merci pour nos mains que tu sais rendre propres pour partager tous les repas

merci pour nos coeurs bandés vers Le Tout Puissant soumis à Muhammad le meilleur d’entre nous merci pour nos regards qui enjambent les ponts pour aimer nos prochains

merci pour le respect du voisin

merci pour l’aumône qui n’est souvent qu’un souhait quand nous ne possédons rien pour donner et que notre coeur donne

merci pour les ablutions rafraichissantes

merci pour les prières reposantes

merci pour les nattes de pierre devenues natte de velours sous nos genoux car la foi anesthésie tout sous la parole de Dieu les sourates sont des puits de confiture les appels du muezzin invitent sur des routes de fleurs et de parfums invincibles merci de « l’écorce vers le noyau »

– Maodo Malick Sy gloire à toi

On te nomme dans les livres des hommes Cheikh al-Saïdi al-Hadji Malick ibn Othman ibn Demba ibn Camseddine

1855 fut l’année de la première lumière qui ouvrit tes yeux et tu rejoignis plus tard une autre lumière plus belle auprès de Dieu en 1922

soixante sept ans fut ton règne sur terre et ce règne perdure et perdurera jusqu’à la fin des temps de l’école malikite

à l’école ash’arite tu bêchas le champ de la confrérie soufie Tidjane

tu le bêchas tant

et tant que les greniers en sont pleins pour les siècles à venir les noms de tes géniteurs sonnent comme le plus beau des chants de muezzin à cinq heures

Sidy Ousmane Sy est ton père – que la plus fraîche des sources le désaltère

– Fatoumata Wade Wele est ta mère – que les plus juteuses dattes du Paradis soient son repas

– et la cité éblouie de Gaaya a vu Muhammad y descendre et embrasser l’enfant prodigue les livres racontent que ton père vient du Boundou le Boundou si faste en prophéties

– Maodo Malick rien de la jurisprudence à la théologie

des mathématiques à l’astronomie

de la prosodie à la poésie

ne t’étaient inconnues de la Mauritanie à Saint-Louis Louga Pire Sagatta Saldé Podor

tu couronnas Tivaoune la cité que Mor Massamba Diéry Dieng souffla à ton oreille et que tu s bâtie

– l’ami de Muhammad

toi aussi tu es « Assadullah » le lion d’Allah

toi qui as fait de la Tijaniya les portes d’or de la culture et de l’éducation

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car c’est bien l’éducation qui précède l’enseignement

qui ne lave pas son bol avant d’y poser sa nourriture n’a pas été éduqué

la Mecque t’ouvrit ses portes en 1888 l’année des trois 8

tu avais 33 ans l’âge des deux 3

tu as prolongé bien loin les champs de récolte de Ahmed Tijani

nous avons lu dans le jour dans la nuit sous le soleil sous la pluie sous les miettes des bougies

ton « Qilâsu thahab « l’or décanté »

et nous avons eu l’esprit plus décanté que le safir

les daaras fleurissent et sur les tablettes poussent des dattes

l’Islam en est l’arrosoir et tu as tenu l’arrosoir

et tes enfants ont fortifié l’arrosoir

le Maouloud est ton oeuvre et tu as fait du 12 Rabi Al Amal un jour de gloire et de bénédiction pour le Sceau des Messagers

et Muhammad le sait

et il le témoigne

et le chante à Son Maître Dieu

les Tidjanes ont retaillé la plume des fins lettrés

et leur encre enfle le papyrus

ils ont lu tous les livres

visité tout l’Est et quand ils chantent ils terrifient le Diable

leurs chants de célébration sont une fête pour le coeur

et le coeur pleure et les djinns pleurent

Muhammad le sait et des nuits et des nuits il vient habiter Tivaoune

et Tivaoune se peuple

Muhammad aime Tivaoune

il est dans les rues de Tivaoune

et Dieu vient souvent marcher à ses côtés sur le chemin des mausolées

Muhammad aime Maodo Malick et qui Muhammad aime

Dieu l’aime

quel plus noble lieutenant que celui qui s’est abandonné au prophète

et donné tous ses biens au Levant pour Le seul Nom d’Allah gloire à toi Maodo Malick

paix et repos à tes compagnons Mama Mor Khoudia Sy qui pria sur ton linceul

et ton porteur d’eau Ngouda Mboup qui veillait sur tes ablutions

– Maodo Malick le beau le si beau

nous répétons ici la récitation proclamée pour entrevoir l’oeil du Messager

« Mawlaya sali wa salim dayiman abada alal ibibika xayri xalxi kuliximu »

si tu y ajoutais ta bénédiction

Muhammad viendrait à nous comme il est venu à toi puisse t-il nous visiter dans nos sommeils et dans nos rêves.

(écrit en perspective du Maouloud du samedi 09 novembre 2019)

 

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