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Crise Scolaire: Choc Privé/public (par Ibou Sene)

Autre révélation de cette crise, c’est l’antagonisme latent entre public et privé dévoilé au grand jour et pas synonyme de bons voisinages entre ces deux faces d’une même pièce. Pléonasme que de dire le privé est le point de chute des poches nanties ou du moins dans l’entendement général avec quoiqu’on dise une dose de vérité. Le privé , ce sont les moyens, les cerveaux et les infrastructures et c’est cela qui saute aux yeux . L’apparat est d’un luxe violent comparé à certaines écoles du public : des bâtisses qui attirent ,des intrants pédagogiques au minimum assurés ,un crédit horaire encadré et contraint et enfin  un corps enseignant astreint à des heures vraiment dues et assurées avec tout son corollaire d’évaluations cycliques imposées et qui relèvent de leurs cahiers de charges non négociables avec les administrations scolaires du privé. C’est ce visage d’Epinal (avec bien sûr beaucoup de relativismes) que dégage l’école privée et qui suscite un sentiment de jalousie chez leurs pairs du public. Sentiment même prenant des allures de haine devant les déséquilibres notés et longtemps contenus. Longtemps contenus car difficile est de constater ce hiatus, cette école à 2 vitesses, une école de riches et une école de pauvres. De riches même si le parent joint difficilement les bouts, il se donne les moyens surhumains de mettre son rejeton dans le privé tellement l’espoir, l’espérance est grande devant ce beau bâtiment qui assure et qui rassure. Et l’exploit de ce mouvement est d’avoir réussi à ouvrir les yeux des potaches du public et à expulser ce souffle qui crache le feu sur ce Sénégal d’en haut et ce Sénégal d’en bas. Il faut voir l’enthousiasme des élèves du public à embraser les enceintes du privé et à déloger leurs frères à chaque saute d’humeur : une véritable victoire célébrée avec d’énormes vibrations. C’est comme si un butin de guerre  arraché à l’ennemi et traîné à droite et à gauche. Et pire, en foulant le sol du privé, les potaches du public découvrent  un autre Sénégal  et se découvrent dans leur indigence et dans celle de leurs parents provoquant un malaise interne qui peut mener à la fracture sociale. C’est ce sentiment qui les anime consciemment et/ou inconsciemment dans ce mouvement de foule, véritable déversoir et révélateur de tant de frictions et de frissons. Et au fur et à mesure que la crise  se corse, sortir le privé le matin devient maintenant un acte obligé de tous les jours et cela suffit dirait-on comme un triomphe pour les potaches : Ils en avaient soif et envie ! Ce sont là aussi des enseignements à tirer de ce bras de fer et à ne nullement négliger pour l’après conflit.

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  IBOU SENE KAOLACK

                                                                

 

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