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Election, Succession, Transmission, Dévolution, Méthode ‘’tsar’’ Et Approche ‘’star’’ (siré Sy)

Election, Succession, Transmission, Dévolution, Méthode ‘’tsar’’ Et Approche ‘’star’’ (siré Sy)

La méthode ‘’TSAR’’ est celle du président Vladimir Poutine. Elle consiste en un un jeu de rôle au sommet de l’État, en ‘’confiant’’ le pouvoir à un loyal parmi les loyaux, pour le lui reprendre plus tard. Sans coup férir. Avec un grand art. Un grand écart. Un grand angle. Cette méthode-’’la TSARisation du pouvoir’’-, ne peut réussir qu’en Russie. Car, n’est pas qui veut Vladimir Poutine et il n’est pas donné à tout le monde d’être un Dimitri Medvedev.

La méthode STAR est celle qui est en cours d’expérimentation en Afrique, çà et là, avec des recettes différentes d’un pays à un autre. La méthode- ‘’la STARisation du pouvoir’’-, consiste à quitter officiellement le pouvoir, mais tout en restant au coeur du jeu politique, étatique et gouvernemental. C’est donc ne plus être ‘’le Président de la République’’ tout en demeurant ‘’le Chef de l’Etat’’. Et comme l’Afrique est exceptionnelle -dans le meilleur comme dans le pire-, le Jeu politico-électoral est le domaine par excellence où l’Afrique relève à l’humanité, tout son talent, tout son génie et toute son originalité. Eh oui, la’’ STARisation du pouvoir’’ dans les Afriques, est une élection-transmission ou transmission-élection. C’est un concentré, une alchimie et un savant dosage, d’élection, de succession, de transmission et de dévolution du pouvoir politique d’Etat. Disons une sorte de ‘’dévolution démocratique’’ du pouvoir, sous les attributs d’une compétition-évaluation-évolution politique et électorale. La ‘’STARisation’’ du pouvoir en Afrique, est une sorte de jeu politique à somme nulle. Si elle réussit, elle crée une situation cocasse, inédite et originale. Mais, si elle échoue, elle provoque des déchirures douloureuses et profondes. Profondes parce que douloureuses. Douloureuses parce que profondes.

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Il était une fois, la ‘’STARisation’’ du pouvoir dans les Afriques

Au Kenya, à la mort du président Jomo Kenyatta en 1978, deux camps se disputent sa succession au sein du parti Etat, ‘’Kenya African National Union’’. Ne pouvant pas trouver une issue heureuse à temps, le choix avait décidé, de nommer un ‘’désintéressé’’ pour gérer la transition, le temps de trouver une solution à la succession. Ce ‘’désintéressé’’ fut le président Daniel Arap Moi, qui une fois au pouvoir, y restera 30 ans- jusqu’à sa mort- à la tête du Kenya.

En Angola, le président José Edouardo Dos Santos, rattrapé par l’âge et contraint par la Constitution angolaise de 2010, va quitter le pouvoir en 201 tout en prenant le soin de mettre en orbite son ‘’ami’’ João Lourenço. Une fois installé et bien installé, le président João Lourenço, sera sans état d’âme dans son style de management au plus haut sommet. A la grande surprise du président José Edouardo Dos Santos.

En Mauritanie, l’ancien président Abdel Aziz a favorisé l’arrivée au pouvoir du taiseux Ghazouani. Une fois au sommet de l’Etat mauritanien, le président Ghazouani va sortir de l’ombre d’Aziz pour affirmer son pouvoir. Depuis sa prise de fonction, en août 2019, le nouveau chef de l’Etat, le président Ghazouani a fini de s’émanciper, pas à pas et en douceur, de son prédécesseur le président Abdel Aziz. A la grande surprise du président Abdel Aziz.

En Gambie, pour faire face au président Yaya Jammeh, l’opposition gambienne réunie, avait choisi le candidat Adama Barro, avant comme feuille de route de faire un et seul mandat en cas de victoire qui sera finalement au rendez-vous. Après avoir fait son premier mandat, le président Adama Barrow veut rempiler et la Gambie reste suspendue à un référendum constitutionnel dont l’issue est très attendue.

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En RDC, le président Félix Tshisekedi, est le président élu. Il préside la RDC mais c’est Joseph Kabila ‘’le système Joseph et l’écosystème Kabila’’ qui tire les ficelles en RDC. Au point que sur les questions géostratégiques et géopolitiques autour dans la région des Grands Lacs, la décision de Joseph Kabila compte au même titre que celle du président Félix Tshisekedi. En Afrique, seule la RDC a réussi pour le moment, une approche de ‘’STARisation’’ du pouvoir. Et ce n’est pas surprenant venant de la part du président Joseph Kabila qui réussit des ‘’prouesses’’ managériales et ‘’manoeuvrières’’ originales et exceptionnelles, là où ses homologues Chefs d’Etat, sont souvent passés à la trappe. Le sympathique président Joseph Kabila, à lui seul, dans le style et dans la méthode, est le ‘’Laboratoire africain’’ en termes de gestion et de transmission du pouvoir politique d’Etat.

Senghor et Abdou Diouf, la petite histoire dans la grande

Au Sénégal, par la magie de l’article 80, le président Léopold Sédar SEnghor, céda le pouvoir politique d’Etat en 1981 au président Abdou Diouf. Senghor était loin d’imaginer que c’est son protégé qui le ‘’poussera à s’exiler’’. Quand le président Senghor a cédé le pouvoir à Abdou Diouf, Senghor a voulu garder la tête du /de son Parti, le Parti Socialiste. Le président  Abdou Diouf lui a dit niet. Première grosse surprise pour Senghor. Deuxième grosse surprise pour Senghor à l’égard de son successeur qu’il a lui même choisi et pistonné contre vents et marées et par dessus tout, c’est quand Senghor demandera la mise à disposition pour lui, de l’avion présidentiel pour ses déplacements à l’étranger. Le président ABdou Diouf refuse en lui faisant savoir que l’avion présidentiel, c’est pour le président de la République. Mais, ajoutera le président Abdou Diouf, au besoin, l’Etat du Sénégal, lui (Senghor) achètera toujours les billets d’avion à chaque fois qu’il voyagera. Le président Senghor, dépité, et qui avait pourtant nourri l’ambition de vivre au Sénégal après l’exercice du pouvoir, s’est retrouvé tellement isolé et exigu au Sénégal, qu’il s’exilera finalement en Normandie d’où il mourut à un âge avancé.

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C’est donc dire que la Politique en Afrique, dans sa dimension Election-Succession-Transmission-Dévolution du pouvoir d’Etat, peut réserver bien des surprises. Tout autant qu’il n y a jamais eu de tête lucide entre les termes d’un choix. Et ce n’est pas que c’est le pouvoir qui rend fou. Loin de là. En vérité, le pouvoir révèle au sens photographique du terme, les traits de caractère de la personne qui a su cacher son jeu jusqu’à obtenir ce qu’il voulait (le pouvoir).  A suivre.

 

Siré SY, Président du Think Tank Africa WorldWide Group

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