Depuis la première apparition du terme « télétravail » dans le Washington Post, en 1972, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Ce concept tenace désigne aujourd’hui un mode de d’organisation de travail à part entière.
Le concept a connu plusieurs mutations au cours du temps, certes, mais cela n’a pas affecté l’idée originelle de son objectif premier, c’est-à-dire celui d’un gain maximum de temps, d’espace et d’efforts pour le travail. Voilà ce qui fait sa beauté et sa particularité singulière.
Il est vrai qu’au cours de l’évolution des sociétés, le télétravail a connu plusieurs fortunes dans sa progression de fut tout sauf linéaire.
D’abord considère comme la solution aux problèmes de mobilité et de pollution, le télétravail s’impose de nos jours comme un outil de flexibilité, tout en limitant le plus souvent au cadre d’une simple expérience ou d’une innovation majeure dans le milieu complexe du travail qui regroupe plusieurs facteurs.
Le télétravail demeure indissociable d’un contexte caractérisé par les multiples changements qui affectent le monde du travail, et qui ont pour nom : flexibilité, TIC, individualisation etc.
C’est en ce sens que le télétravail est venu à remettre en cause les trois éléments qui jusque-là ont caractérisé l’exercice de toute activité professionnelle, à savoir le lieu, le temps et l’action.
Le télétravail a évolué dans sa forme et dans son contenu, en dépit des discours et des justifications par ci et là.
Une rupture bien que réelle de l’unité de temps, de lieu et d’action dans l’exercice de l’action de travail oppose l’obligation entrepreneuriale de résultat à l’obligation juridique de moyen, à tout le moins en matière de mesure de travail.
Il s’est développé, dans le milieu des entreprises, en une telle proportion que le télétravail a fini par exiger une régulation qui lui propre dans le cadre du Droit du travail.
Le télétravail est aujourd’hui par les forces de la conjugaison de plusieurs facteurs liés à la propagation sulfureuse de la pandémie de Covid-19 un concept à la vogue pour décrire l’approche par laquelle nous devrions nous protéger contre la maladie tout en maintenant la continuité de nos services respectifs (travail). Le confinement nous étant dans de nombreux cas imposé.
La pandémie de la maladie à Coronavirus (Covid-19) pourrait éventuellement contraindre des milliers, voire des millions de personnes à travailler chez elles, soit parce qu’elles ont été contaminées par le virus, soit pour limiter les risques de contamination.
La pandémie du Covid-19 accélère de jour en jour, dans sa progression, la transition vers une économie numérique tout en exposant le fossé numérique entre les pays et les sociétés.
La crise mondiale provoquée par la pandémie nous a poussés plus loin dans le monde numérique, et les changements de comportements risquent d’avoir des effets durables lorsque l’économie commencera à se redresser. Mais tout le monde n’est pas prêt embrasser une existence plus numérique.
Cette transition vers le télétravail, qui sera involontaire dans bien des cas, s’accompagnera de plusieurs défis.
Des bureaux desserts, des salariés à domicile jonglant entre leur travail, l’éducation des enfants et les repas : le recours massif au télétravail pendant la pandémie de Coronavirus porte en germe de nouvelles pratiques, pas forcément favorables aux travailleurs.
Il n’est plus à démontrer que la pandémie du Covid-19 est une crise avec de lourdes conséquences économiques, sociales, mais aussi une occasion inédite de tester le travail à distance au sein d’un grand nombre de secteurs. Les infrastructures, les citoyens, les entreprises sont contraintes à un saut technologique qui délivrera de précises leçons pour l’avenir du Droit du travail.
Le dépérissement du système éducatif qui profile à l’horizon n’augure rien de bon pour les générations à venir. Il y’a certes calamité, mais l’intelligence de l’Homme devait prévoir de tels scénarios ou même pire que ça, une situation où la transmission du savoir ne s’interrompt pas en aucun cas.
Il y’a de quoi avoir peur pour les jeunes générations, pourtant nés avec les nouvelles technologies et très à l’aise sur certaines applications, réseaux sociaux ou consoles de jeux, ils se trouvent désemparés dès que l’utilisation devient moins ludique.
Heureux soit cette frange des jeunes sénégalais, qui sans le vouloir ont été orientés au niveau de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), ils sont sans aucun doute à l’aise dans la dématérialisation du savoir. C’est un parfait exemple réussie ! En voilà de futurs cadres qui sauront s’adapter au télétravail.
Au Sénégal, comme dans de nombreux pays même les plus développés, c’est à l’internet et aux ressources mises à disposition sur des plateformes dédiées qui pose un véritable problème pour asseoir un réelle politique de télétravail avec toutes les exigences de résultats pour un entrepreneuriat réussi.
Alors que de nombreux gouvernements appellent à recourir systématiquement au télétravail quand cela est possible pour contrer la pandémie du Covid-19, se pose évidemment la capacité de nos entreprises et organisations à basculer effectivement dans un système où ce qui était une facilité offerte aux collaborateurs devient une exigence.
Les plus grandes sphères des Etats ont opté pour l’utilisation de la haute technologie pour continuer leur fonctionnement régalien comme le veut la coutume. Le Sénégal, à l’instar de l’instance suprême onusienne qui a tenu sa dernière rencontre par vidéoconférence, a tenu à organiser sa reconcentre hebdomadaire de conseil des ministres par le même procédé ou similaire.
Bien avant cette décision sage de Son Excellence Monsieur Macky SALL président de la République, un certain nombre d’organisations avaient déjà commencé expérimenter le télétravail pour éviter au minimum la présence du personnel de travail en regroupement dans les lieux de travail.
La réalité est là plus percutante que toujours. Les inégalités dans la préparation au numérique entravent la capacité d’une grande partie du monde à tirer parti des technologies qui nous aident à faire face à la pandémie du Covid-19 en restant à la maison.
En dépit de toutes ces inégalités, il existe des éléments positifs incroyables qui montrent le potentiel d’un monde « nouveau » transformé numériquement. C’est l’occasion des géants de la technologie de redorer le blason de leur image en tirant les leçons de cette pandémie en scrutant la reconstruction d’un nouvel ordre mondial avec plus de responsabilité et d’efficacité tout en mettant l’individu au centre de leurs préoccupations.
Amadou THIAM