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L’appel De Dakar… Une Offre Africaine

L’appel De Dakar… Une Offre Africaine

Lancé, mercredi 8 avril 2020, par le président Macky Sall, l’Appel de Dakar pour une nouvelle gouvernance mondiale est une offre africaine. Le prétexte n’est pas des meilleurs mais l’initiation positive nous enseigne qu’une très grande partie du bien peut provenir du mal : c’est tout le sens qu’il faut donner à l’appel de Dakar. « L’Afrique et le monde face au Covid 19 : point de vue d’un Africain » : un magnifique texte du président Macky Sall. « L’Afrique berceau de l’humanité et terre de vieille civilisation n’est pas et ne saurait être ‘’un no man’s land’’. Elle ne saurait non plus s’offrir comme terre de cobayes, également les scénarios catastrophiques qui s’évertuent à dessiner un futur d’apocalypse pour le continent.

Ayant subi, à travers sa longue et riche histoire, des épreuves autrement plus périlleuses, et plus cruelles ce continent est et reste résilient et tien plus que jamais debout » Ces propos d’un chef d’Etat né après les indépendances, ou plus exactement d’un Africain de la jeune génération des présidents de la République, sont d’une lucidité sans faille et prouvent la vision d’un grand dirigeant, comme l’écrivait d’ailleurs le journaliste Alioune Fall.

Dans son texte très réaliste « L’Afrique face au covid 19 : point de vue d’un Africain », le président Macky Sall, dès le début, campe le décor en ces termes : «Avec une population estimée à un milliard trois cent millions d’habitants, l’Afrique est atteinte par le covid 19 au moment où plusieurs de ses pays, malgré les défis du sous-développement, sont sur une trajectoire d’émergence alors que d’autres continuent de faire face à la lutte contre le terrorisme.

Le covid 19 freine ainsi l’élan des uns, aggrave la situation des autres et remet en cause les efforts de tous. De plus, il soumettra à rude épreuve des systèmes nationaux de santé publique déjà vulnérables. De nombreux pays ont adopté des plans de confinement pour éradiquer la propagation du virus à l’échelle nationale. Mais le niveau d’impréparation due à la survenance brutale de la pandémie, à son évolution rapide et à l’ampleur des besoins montre clairement les limites des mesures nationales ».

Dans l’appel historique de Dakar sur la guerre contre le covid 19, et les difficultés inhérentes à l’importation des équipements et des produits médicaux pharmaceutiques nécessaires à lutter dans un contexte de forte demande et de perturbation du trafic aérien, pour gagner le combat en maintenant le niveau des capacités de riposte, le président Macky Sall préconise notamment « de disposer en quantité suffisante d’équipements et de matériels médicaux et de protection : kits de test, masques, équipement de protection individuelle, aménager et équiper des centres d’isolements et de traitement des malades, assurer la détection précoce des cas d’infection liés au covid 19 au niveau des sites de références, assurer l’isolement rapide et la prise en charge des cas suspects et confirmés d’infection pour renforcer les mesures de protection et de contrôle et d’assurer une bonne coordination de toutes les interventions ».

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Après quoi, il s’est adressé à l’Afrique en ces termes : « Il faut dire qu’en dépit des efforts jusque-là consentis, les pays africains n’ont pas encore atteint les normes préconisées par l’Organisation mondiale de la santé en infrastructures sanitaires et personnel qualifiés dont la répartition reste encore inégale au détriment des zones rurales. De façon générale, les besoins de l’Afrique dans le secteur de la santé se posent avec acuité. De la formation des ressources humaines en qualité et quantité suffisantes en passant par l’utilisation optimale des technologies de l’information et de la communication (TIC), la télémédecine et la mise en réseaux des expertises nationales au sein et entre les autres pays d’Afrique jusqu’à la création de plateforme régionale pour faciliter le déploiement d’opération d’urgence à l’instar de la plateforme de Dakar qui a servi de base aérienne et logistique lors de la crise d’Ebola qui avait frappé certains pays de la région ouest africaine et l’appui aux initiatives pour la couvertures maladie et/ou sanitaires universelle ».

 Selon le chef de l’Etat Macky Sall, trois leçons sont à retenir de la crise. «D’abord l’infiniment petit fait trembler le monde entier, c’est que devant des mesures transfrontalières grands ou petits, riches ou pauvres nous sommes tous vulnérables.

Ensuite, le covid 19 renvoie au monde ses propres contradictions. Nous vivons, en effet, une crise de paradoxes. La terre est assurément ronde, mais quelque close, quelque part ne tourne pas rond. L’homme continue de faire des progrès tous azimuts reculant chaque jour et à tout instant les limites de la science et de la technologie, y compris dans la conquête de l’espace et pendant ce temps sur terre, il manque des masques, des kits de tests, d’équipements de protection individuelle, de lits, de respirateurs ; autant de produits, matériels et équipement indispensables à la prise en charge des malades et à la protection des personnels de santé, les véritables héros engagés au front d’une lutte risquée et potentiellement mortelle contre un ennemi invisible à l’œil nu .Il est donc temps de revenir sur terre »

S’agissant de la troisième leçon, le président de la République estime que la pandémie du covid 19 « confirme les limites objectives de l’Etat-Nation dans la réponse aux menaces transfrontalières ». Il est donc temps de revenir à la sagesse des ainés comme nous y invite notre compatriote Cheikh Hamidou KANE, ce gardien du temple, qui, dans son roman à succès mondial « L’aventure ambigüe » édité et publié en 1961 (l’année de naissance de son excellence le président Macky SALL) énonçait à la page 92 ce message prémonitoire : « Nous n’avons pas eu le même passé, mais nous aurons le même avenir, rigoureusement…

L’heure des destinées singulières est révolue… Nul ne peut vivre de la seule préservation de soi ». La victoire sans avoir raison fort justement décrite dans le chef d’œuvre littéraire ‘’L’Aventure ambigüe’’ est aujourd’hui tout à fait remise en cause et le président Macky Sall le rappelle avec pertinence en soutenant que devant les défis planétaires quels que soient sa puissance et ses moyens, l’Etat-Nation ne peut se suffire à lui-même. « Nous avons tous besoin les uns des autres, surtout quand nos vulnérabilités communes s’ajoutent à nos fragilités individuelles, alors, il est d’apprendre de nos erreurs et de nos limites, de redéfinir l’ordre des priorités, de redonner plein sens à l’économie réelle en investissant plus dans l’agriculture, l’énergie durable, les infrastructures, la santé, l’éducation et la formation, pour réaliser un développement soucieux du bien-être de l’homme intégral ».

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Poursuivant, le chef de l’Etat a estimé qu’« il est temps de travailler ensemble à l’avènement d’un nouvel ordre mondial qui met l’humain et l’humanité au cœur des relations internationales. Ce nouvel ordre mondial, que j’appelle de mes vœux, suppose une confiance mutuelle et une volonté sincère de coopérer autour des questions d’intérêt commun et de valeurs partagées dans le respect de nos différences et de nos diversités. Je postule aussi et surtout pour un nouvel Etat d’esprit qui reconnait que toutes les cultures et toutes les civilisations sont d’égale dignité et qu’il ne saurait y avoir de centre civilisationnel supérieur qui dicterait aux autres la façon d’être et d’agir.

Comme le dit une sagesse africaine, l’arc en ciel doit sa beauté aux tons variés des couleurs ». L’appel Historique de Dakar, du président Macky Sall, à l’ intention des cent quatre-vingt-treize Etats de la planète terre, donne une excellente réponse à la lancinante question de la crise de la pensée universelle, en pensant à la crise par une offre africaine pour une nouvelle gouvernance mondiale plus juste.

Pour sa mise en œuvre, une bonne équipe africaine s’impose avec un ‘’ top management ‘’ de qualité composé de cinq chefs d’Etat de la même génération : UHURU KENYATA du Kenya, FELIX TSHISEKEDI de la République démocratique du Congo, Paul KAGAME du Rwanda, le roi MOHAMMED 6 du Maroc et, last but not least, MACKY SALL du SENEGAL, l’initiateur. Ces chefs d’Etat devraient être les points focaux des cinq régions naturelles de l’UNION AFRICAINE. Nés après les indépendances, ils sont les héritiers des pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), ancêtre de l’Union africaine. Cette génération de chefs d’Etat est porteuse de l’offre africaine pour un nouvel ordre mondial.

Cette noble, belle et historique mission, elle doit l’assumer avec des partenaires mondiaux comme le jeune chef d’Etat français EMMANUEL MACRON. Lequel l a tout à fait raison de dire que nous pleurons, toute l’humanité pleure, les morts d’un même virus, tout en préconisant un plan en quatre en axes importants en partenariat avec l’Afrique dont l’annulation pure et simple de la dette publique et l’échelonnement de la dette privé africaines, un point essentiel de l’Appel de Dakar dont la mise en œuvre se fera avec la société civile, mais la vraie dans le sens gramscien du terme car dotée de la sincérité et de la conviction de veille et d’alerte qui aura couté une décennie carcérale dans les geôles mussoliniennes à Antonio GRAMSCI, brillant intellectuel organique italien – de 1917 jusqu’à son assassinat en 1927 en prison. Il est donc heureux que sous le titre « Il est temps d’agir », quatre-vingt-cinq universitaires, intellectuels, hommes de culture d’Afrique et de sa diaspora adressent une lettre aux dirigeants du continent sur les risques qui planent sur l’Afrique relatifs à la propagation du covid 19, sur la gravité de l’heure.

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Leur interpellation individuelle et collective est plus que salutaire. Ce faisant, ils sont tous des alliés objectifs du président Macky Sall dans le cadre de l’Appel historique de Dakar pour une offre africaine d’un nouvel ordre mondial fondé sur une gouvernance plus juste. C’est pourquoi, sans aucun risque de me tromper, j’affirme avec force que l’appel Historique de Dakar par une offre africaine pour un nouvel ordre d’une gouvernance mondiale plus juste n’est pas conjoncturel. Il va au-delà de l’après covid -19 qui consacrera inéluctablement des relations internationales autrement structurées. J’en profite pour dire que Boubacar Boris Diop n’a pas raison même si c’est son droit d’être gêné d’entendre la président Macky Sall prendre la grande initiative de l’annulation de la dette publique africaine, ce qui du reste n’est pas nouveau puisqu’il la réclamée a plusieurs reprises.

L’écrivain journaliste a encore tort parce que le président Macky Sall n’est l’obligé de personne surtout que, dans cette initiative historique, c’est bien le président Emmanuel MACRON qui appuie sans réserve une des propositions de l’appel de Dakar en l’occurrence l’annulation de la dette publique africaine. Une proposition soutenue aussi par le Pape François dans son message à l’occasion de la célébration de Pâques.

L’écho est donc plus que favorable même si Boubacar Boris Diop le reconnait quand il déclare dans l’interview publiée dans le « Témoin quotidien » du jeudi 16 et vendredi 17 Avril 2020 ceci : « même si personne ne sait de quoi demain sera fait, le pays tient debout et on le doit en partie au président Macky Sall. Je suis de ceux qui n’avait pas compris son refus de rapatrier les 13 étudiants sénégalais de Wuhan mais les faits lui ont donné raison.’’ C’est pourquoi je dis à Boubacar Boris DIOP qu’aucun doute n’est permis que le président Macky Sall conçoit son action politique en toute souveraineté même s’il est partisan de la concertation pour toujours aboutir à des consensus les plus forts possibles.

 De mon point de vue, aucun autre cadre concernant son action n’obéit à aucune dépendance. Cela dit, mon cher Boris, je partage votre opinion selon laquelle « notre réponse à ce qui arrive en ce moment devra être fondamentalement culturelle. Pour le dire en termes plus clairs, au lendemain de la pandémie, la révolution africaine sera culturelle ou ne sera pas ». Justement, l’appel Historique de Dakar du président Macky Sall concernant une offre africaine a aussi un soubassement culturel mais très éloigné de l’idéologie primaire de l’anti-impérialisme de nos vingt ans. Pour tout cela, aucun doute n’est permis sur le quinquennat de la confirmation.

Cheikh NGAIDO BA







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