Il y a de nombreux exemples dans le monde de pays dont la cohésion sociale et le civisme sont venus au secours de la crise du Covid 19. Prenons le cas de la Grèce. Bien que réputés indisciplinés, les Grecs se sont très vite pliés aux consignes gouvernementales. Après dix ans d’austérité, ils savent que leur système de santé n’est pas en mesure de faire face à l’épidémie et ainsi ils se sont mis au service du pays, pour se sauver eux-mêmes et pour sauver leur saison touristique.
Prenons le cas des Suédois. La relation de confiance entre la population et le gouvernement a été déterminante. Sans aucune obligation, en se limitant à des recommandations et à des incitations à limiter les déplacements et à respecter les mesures préventives. La Suède a résisté face à l’épidémie Covid-19, sans avoir à mettre en place des mesures drastiques et contraignantes.
Mais ne rêvons pas, ici nous sommes au Sénégal et face au comportement jugé irresponsable des Sénégalais et au non-respect des instructions contre le coronavirus, le président Macky Sall a dû prendre de nouvelles mesures et des sanctions administratives.
C’est typiquement sénégalais, c’est même à cela qu’on reconnait les sénégalais, parfois irresponsables, souvent indisciplinés, récalcitrants, désobéissants et en perpétuelle opposition politique… Or, si cet esprit frondeur peut s’avérer une qualité quand il s’agit d’exercer sa liberté de penser, il est un fléau dès lors qu’il convient d’adopter une ligne de conduite protectrice et solidaire.
Partout dans le monde les consignes de port du masque, de lavages fréquents des mains et de distanciation sociale recommandées et rappelées inlassablement par les praticiens de santé sont respectées et appliquées pour combattre l’épidémie. Les rassemblements et les attroupements sont limités même si parfois les plus jeunes sont récalcitrants à cela.
Chez nous non, le comportement de nos concitoyens est irréfléchi et toujours en opposition. Les rassemblements familiaux pour les fêtes et les décès se multiplient et rares sont ceux qui se sont entourés de précautions pour barrer la route à la contamination.
Ici en réponse aux mesures de riposte contre le coronavirus, nous assistons à des mouvements de révolte avec des attaques contre les forces de l’ordre. Quand l’État a demandé la fermeture des lieux de prière, les populations se sont levées pour exiger leur ouverture. Cette semaine encore, pendant la Tabaski, des religieux se sont opposés à cette décision faisant valoir leur foi en Dieu.
Résultat, alors que le président Macky Sall et son gouvernement avaient réussi à déjouer les scénarios les plus alarmistes face à l’épidémie, aujourd’hui la menace grandit dans notre pays et des innocents meurent à cause d’une minorité d’inconscients.
Cent soixante-dix-sept nouveaux cas de contamination ont encore été notés ce jeudi 6 août 2020, en plus de cinq nouveaux décès. Face au relâchement des Sénégalais, la pandémie accélère sa propagation sur le territoire national. De plus, les cas communautaires, donc non traçables, continuent d’augmenter. Sur les 177 nouveaux cas confirmés, 82 sont issus de la transmission communautaire.
Il y a bien là de quoi être inquiet et le chef de l’État Macky Sall est dans son rôle quand il menace de ramener l’état d’urgence pour casser le rythme des contaminations. Une partition difficile à jouer tant la situation est ingérable, entre l’ignorance des uns, l’indifférence des autres, l’influence des confréries, la désinformation des réseaux, une économie fragilisée et un virus meurtrier.
En plus d’inciter son peuple à revenir à la raison afin de réduire le taux de propagation de la pandémie, le chef de l’Etat a condamné la recrudescence des actes de délinquance et de vandalisme qui se multiplient dans le pays et promis à leurs auteurs des sanctions exemplaires.
Car oui, en plus de la bêtise qui sévit, c’est la violence aveugle et gratuite qui se répand aussi vite que le coronavirus au Sénégal. Comment peut-on entendre dans un pays civilisé que des partisans d’un chef religieux, vandalisent et saccagent le siège d’un journal, Les Echos en l’occurrence, ceci parce qu’ils reprochaient à la rédaction du journal d’avoir affirmé que le dirigeant de leur confrérie était hospitalisé, atteint par le Covid-19. C’est tout simplement honteux.
Pour se relancer et reprendre son développement, le pays doit se ressaisir et pour cela, les sénégalais, qui restent civiques et responsables dans leur grande majorité, doivent retrouver leur confiance et veiller à l’application des consignes sanitaires tout en se rangeant derrière l’autorité de leur président.
Car si une chose ne manque pas à Macky Sall, c’est l’autorité. Son autorité et sa manière de gérer cette crise sanitaire sont décisives. Discordes, scandales imaginaires et polémiques stériles doivent cesser. Le président de la République doit remettre de l’ordre dans tout ça. L’opinion attend ces changements et cette fermeté. Le pays doit se remettre en ordre de marche, avec à sa tête un chef, élu par la majorité du peuple, toujours derrière lui !