Alors que l’Afrique semblait être la grande oubliée des laboratoires pharmaceutiques dans la campagne mondiale de vaccination contre la Covid-19, le Sénégal a enfin reçu ce mercredi ses 200 000 premières doses du vaccin produit par le laboratoire chinois Sinopharm, ce qui doit lui permettre de lancer une campagne de vaccination des personnes à risques et du personnel de santé. La cargaison a été réceptionnée par le président Macky Sall lui-même sur le tarmac de l’aéroport international Blaise Diagne.
Le chef de l’État a promis le démarrage rapide de la vaccination. «Je lance un appel à toutes les populations pour une adhésion totale à notre stratégie», a-t-il dit. Le problème effectivement chez nous sera pour nos dirigeants de convaincre la population qu’il n’y a qu’une seule issue pour sortir durablement de cette pandémie mondiale, et que cette issue, c’est la vaccination.
Les doses elles, seront là. Le Sénégal devrait recevoir prochainement une livraison du vaccin britannique AstraZeneca dans le cadre du dispositif international Covax, dont l’objectif est de fournir suffisamment de doses pour vacciner jusqu’à 20% de la population des pays participants avant la fin de l’année. Puis arriveront les commandes des cinq principaux vaccins du marché, Moderna, Pfizer-BioNTech, AstraZeneca, Spoutnik V et Sinopharm, homologués par les scientifiques.
Si la grande équation reste la disponibilité des doses, la vraie question pour nous reposera sur l’adhésion de la population. Entre théories du complot, perte de confiance dans les gouvernements, scepticisme vis-à-vis du vaccin … notre capacité à réfléchir ensemble pour que la vie reprenne son cours normal, se heurte aux tergiversations quotidiennes et autres détournements d’attention par les polémiques incessantes et les faits divers scabreux sur les sofas des salons de massages dakarois.
Être ou ne pas être vacciné, là est bien la question, car si l‘Afrique a été relativement épargnée par la première vague, la seconde frappe durement le continent. Et alors que la vaccination contre la pandémie de Covid-19 bat son plein dans la plupart des pays occidentaux, nous ne pouvons pas rester à la traine avec des trous dans la raquette, sinon, que se passera-t-il quand le monde entier imposera le passeport vaccinal pour voyager et que nous-mêmes devrons l’imposer, si nous voulons comme les autres destinations retrouver nos touristes et pouvoir circuler librement ?
Nous ne pouvons pas lésiner sur les moyens. Désormais la lutte contre la Covid-19 obéit à une stratégie globale. Le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, fustige la ruée sur les vaccins des pays riches aux dépens d’une Afrique oubliée. « Le nationalisme vaccinal nous fait du mal à tous, et est contre-productif« , a-t-il critiqué.
S’il démarre son programme comme prévu fin février, le Sénégal, où près de 32 000 contaminations et 769 décès ont été recensés, prendra de l’avance sur ses voisins ouest-africains et donnera ainsi l’exemple.
Car il s’agit bien pour chacun d’entre nous de donner l’exemple, en tout premier lieu pour nos responsables politiques. Nous ne pouvons pas freiner ce processus ou encore le gêner, à plus forte raison par des appels à l’indiscipline, voire à l’insurrection.
Le président Macky Sall est sur tous les fronts, la lutte contre le terrorisme pour laquelle le chef de l’Etat a décidé de contribuer financièrement, le parachèvement du projet de loi sur le partage des revenus issus de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières et la nécessité d’assurer la montée en puissance » de l’économie du pétrole et du gaz, le suivi des nombreux chantiers du Plan Sénégal Emergent, infrastructures, souveraineté alimentaire, tourisme…
Le chef de l’état a réagi très tôt et très fort dans la lutte contre la pandémie, état d’urgence, couvre-feu, respect des gestes barrières… Il prend les décisions qui s’imposent même quand elles ne sont pas populaires. C’est la coalition « Macky 2012 » qui le dit, « C’est le choix d’un homme épris de paix, défenseur ardent d’une Afrique unie, prospère et disposant d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU ».
Alors souhaitons-lui et souhaitons-nous qu’il réussisse sans entraves ou presque à nous protéger et nous rendre notre liberté de vivre et circuler, en espérant que l’art, pour une fois, l’emporte sur la critique !