Après une journée de manifestation violemment réprimée, Emmanuel Macron a révisé à la baisse ce qui a pu être perçu comme un soutien sans faille de la France au Comité militaire installé au pouvoir à Ndjamena avec, à sa tête, Mahamat Idriss Déby Itno. Le chef de l’État français a dû préciser qu’il avait apporté son soutien à l’intégrité du Tchad, et non à un plan de succession. C’en serait-il fini du soutien de la France au fils du maréchal, installé dans le fauteuil de son père ?
C’en est, en tout cas, fini du soutien sans réserve à ce qui n’est, après tout, qu’un coup d’État, un fait accompli que, par leur silence ou leur présence, les dirigeants français et africains ont semblé consacrer. Les protestations des opposants et d’une partie de l’opinion africaine semblaient inaudibles, jusqu’à cette première faute, meurtrière, du fils du maréchal. Et le fait que les manifestants tchadiens s’en soient pris à des enseignes françaises est d’autant moins banal qu’il y a à peine deux mois, l’on avait observé des réactions similaires au Sénégal.
Les nouveaux maîtres du Tchad sont sous surveillance, désormais, et le peuple tchadien peut reprendre l’initiative, refuser l’arbitraire, donc le coup d’État, que même les institutions et organisations panafricaines n’acceptent plus, y compris sous une forme déguisée…