Le troisième mandat ! Et bien parlons-en ! Du moment qu’il s’invite dans nos débats, autant l’affronter. Une bonne fois pour toute. Même si, d’aucuns diront qu’il est trop tôt pour le principal concerné, en l’occurrence le Macky, pour se prononcer. Encore faudrait-il dire, qu’il l’a déjà fait. Mieux, qu’il l’a montré au Niger, en se tenant à côté d’Issoufou, à l’occasion de la prestation de serment de son néo-collègue, le Président Bazoum.
Certes, on peut trouver au Macky plusieurs raisons, pour exiger un silence radio sur la question autour de lui. Afin que son gouvernement et son administration concrétisent, durant son deuxième mandat, de cinq ans celui-là, son projet d’émergence, pour l’installation définitive de ses compatriotes, dans le processus du développement et du progrès.
Mais, c’est tout à son honneur aussi, comme l’a confié, jeudi, à L’Observateur, notre cher Alioune Tine national, patrimoine africain de la paix, que sa mission historique, est de « défendre la limitation du mandat à deux ».
Quand bien même, on trouverait toujours des variables inconséquentes, qui rappelleraient au « monstre politique de Fatick », qu’il peut briguer un second mandat de 5 ans, puisqu’il en est qu’à l’exercice du premier.
Quand bien même, l’article 27 de la Constitution, revisitée lors du referendum de mars 2016, dirait tout aussi clairement : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».
Mais, c’est parce qu’on sait aussi, que le Macky avait demandé, en 2012, aux Sénégalais de l’élire pour un mandat de 5 ans et non 7, comme cela était stipulé dans la Constitution, qu’à l’arrivée, le Conseil constitutionnel s’est substitué au peuple souverain, pour se prononcer à sa place, alors qu’un référendum lui était soumis, que le besoin d’insister sur la question du troisième mandat, se fait sentir et pollue l’espace politique.
Quand, à cela s’ajoute la méfiance, vis-à-vis de ce même Conseil Constitutionnel, dont les avis sont paroles d’Évangile, on est droit de demander un éclairage sans équivoque. C’est important pour la paix, pour l’avenir.
Surtout, si l’on suppose, que le principal concerné n’a pas fait voter ses concitoyens une révision de la Constitution lui donnant droit à briguer un troisième mandat. Nicolas Machiavel n’aurait pas osé.
Aussi, nous osons croire que le rêve du Président Macky Sall pour son pays est bien plus grand que la convoitise d’un troisième séjour de 5 ans á l’Avenue Léopold Sédar Senghor.
Pour reprendre notre Alioune Tine, « l’Afrique et sa jeunesse ont faim de héros épique, d’un leader africain francophone qui sort du pouvoir avec panache, en laissant des œuvres qui parlent pour lui ».
Mon sentiment est que le Macky en a l’étoffe. Qu’il a fait bien plus qu’on ne pourrait le croire, même si sa communication tumultueuse n’en dit pas autant et là est son talon d’Achille.
Il a deux ans et 5 mois, pour faire changer les perceptions populaires, afin rentrer dans le cercle des grands d’Afrique. Et ça, c’est possible.