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Mohamed Mbougar Sarr, La FiertÉ D’une Promesse

Mohamed Mbougar Sarr, La FiertÉ D’une Promesse

Mohamed Mbougar Sarr, né en 1990 à Dakar au Sénégal, est un romancier sénégalais, sérère d’expression française et qui vient d’être lauréat du prix Goncourt 2021 pour son 4ème roman : « La plus secrète mémoire des hommes. »

À 31 ans, Mohamed Mbougar Sarr s’érigeait en grand favori du plus prestigieux prix littéraire français et vient d’obtenir dès le premier tour par six voix sur 10 le prestigieux prix Goncourt. Ce dernier roman, « La plus secrète mémoire des hommes », écrit dans une langue ironique, provocante et poignante, est une déclaration d’amour à son métier d’écrivain, qui a toutes les chances de le faire connaître du grand public.

Au Sénégal, la fierté s’étale sur toutes les chaînes de télé et sur tous les sites, qui du coup, ont éclipsé Aïda Diallo et Koukandé de leurs unes racoleuses, et même notre président se fait photographier avec le livre « Goncourtisé », le tenant maladroitement du bout des doigts, comme une poule ayant ramassé un couteau.

Cette fierté que nous offre une France en cours de « Zemourisation » fiévreuse, est d’abord la fierté d’une promesse. Celle de l’école et de l’éducation d’excellence. Il est agréable de noter que le jeune homme est issu du Prytanée Militaire de Saint-Louis, et Dieu sait que souvent, la formation qui est délivrée à ses « Enfants de Troupe », ouvre l’idée que s’il y avait 14 Prytanées au Sénégal, notre pays s’en porterait beaucoup mieux. Il est cependant navrant que notre pays ne sache pas récompenser les meilleurs de ses fils et que souvent leurs talents soient célébrés sous d’autres cieux. Certes nous avons nos piètres académies de récompenses, qui s’appellent « Cauris d’Or », Calebasse D’or, Guerté D’or et autres « Marteaux D’or », mais celles-ci n’auront souvent su célébrer que la vanité et la médiocrité de plusieurs de leurs lauréats, puisque, nul ne l’ignore, à commencer par les « primés », ces distinctions sont payantes, en toute vulgarité propre à tout « foutage de gueule ».

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Boubacar Boris Diop, a été lauréat du prix international Neustadt 2022, Omar Victor Diop expose ses photos dans les galeries du monde entier, Oumar Ba affole les galeristes de la planète avec ses toiles qui s’arrachent à plus de 100 000 euros, Waziz Diop fait la « Une »  du New Musical Express, la bible de la musique, dans l’indifférence nationale totale, et Souleymane Bachir Diagne est considéré par ses pairs comme faisant partie des 10 esprits les plus féconds et les plus influents de notre monde. Tout ça nous en touche une, sans faire bouger l’autre…

Ce que nous savons le mieux faire, c’est sans aucun doute, faire des nécrologies élogieuses suintantes et dégoulinantes de mots creux, à tous nos héros de l’esprit, au pied de leurs sépultures, après avoir, comme pour se dédommager et s’excuser d’avoir loupé leurs glorieuses entreprises, offert à leurs familles des enveloppes rebondies de liasses inutiles, mais dont les abrutis sauront célébrer les donateurs drapés dans leurs prétentieuses impostures.

Heureusement que des académies Goncourt et autres cercles de culture, se piquent d’universalité. Il est dommage que sous nos latitudes, nous ne sachions célébrer que le « monde de l’apparence », où ce que l’on voit de plus profond se trouve à la surface. Aux antipodes de « La plus secrète mémoire des hommes », qu’il faut savoir aimer fouiller. Et là, ça devient de l’art. Une toute autre histoire.







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