Il est vrai qu’une infrastructure sportive est toujours la bienvenue dans un pays. Le sport est un vecteur de progrès social. Quel jeune sénégalais ne connait pas Bernabéu, San Siro ou Nou camp ? Ces hauts lieux du football mondial ont toujours eu droit de cité dans nos discussions. La ferveur des supporters, la beauté des lieux, la splendeur de leur ossature montrent à suffisance qu’un stade est un joyau qui met la joie au cœur.
J’ai eu la chance de visiter le stade vélodrome, le parc des princes et le stade de France. Qu’ils sont beaux et jolis ? De véritables forteresses hormis le parc des princes qui n’a rien de princier malgré la présence de princes qataris. Il a été question de construire un nouveau stade au standing du club parisien eu égard à la vétusté apparente du Parc. Mais, il faut toujours un savant arbitrage pour mobiliser les fonds et étudier l’accessibilité des nouveaux lieux. Pourtant, il s’agit de fonds privés même si l’État français mettrait sa main à la pâte d’une façon ou d’une autre. Paris est une marque nationale. Bref, juste pour dire qu’un État sérieux doit être un as de l’arbitrage comme il faut toujours un » Pierre Luigi Colina » au centre du stade.
Le stade Abdoulaye Wade est à l’image de cette maison d’immigré où les chambres sont état de délabrement avancé. Des dortoirs empestés de rats et de punaises. Des clôtures défraîchies et vétustes. Une maison sans séjour agréable et des sanitaires dégueulasses. Sans âme ! Au moment où l’immigré tient une somme colossale, il perd le sens des priorités. Au lieu de rebâtir la maison, il va acheter un écran géant dernier cri, un frigo-congélo qui fait des glaçons et des trotinettes électriques pour se déplacer entre les pièces. Plus fou, il va peindre les murs défraîchis de sa maison avec du marbre en y greffant quelques pièces précieuses qui coûtent la peau des » F ».
Au même moment, la santé de sa mère chancelle. Au lieu de lui acheter des médicaments, il lui apporte des méchouis et des succulents » Thiebou Dieune » alors qu’elle n’a plus de dents à cause de sa maladie. À côté, pendant que son père lutte contre un AVC, l’immigré, noyé dans les crédits, fait appel à des charlatans pour le soigner moyennant les quelques sous tirés restants du crédit.
Ses enfants obnubilés par le faste, toujours devant les écrans géants diffusant les » mba xool yangui fekh » du ritambalé de Waly Seck et le « Squid game » de Viviane Ndour ignorant complétement le » Samba Alar » de » Secka » ou le » Lakh diaye » d’ Oumar Pêne voire le » Alalou mbolo boul ko foyé », se vautrent dans les canapés flambant-neufs aux couleurs arc-en-ciel. De temps en temps, ils zappent les chaînes pour suivre quelques téléréalités aux antipodes des valeurs sénégalaises. Ses enfants, dans une grande promiscuité, vont dans les collèges et lycées fantomatiques en 8×8 pour assister aux cours de professeurs aux abonnés absents. Des professeurs jamais reconnus à leur juste valeur qui tirent le diable par les couilles ( Sic ) sans de soucier de sa douleur. Mal payés, mal logés, mal nourris, ils fulminent. Dès fois, ils insultent tout en oubliant qu’ils sont ceux qui ont élèvé, formé, mis au pinacle cette race de » Sénégalais » désorientés sans aucun sens des priorités.
D’ailleurs, ces mêmes élèves n’ont plus aucun respect pour eux parce que leurs modèles ne sont plus Cheikh Anta Diop, Ousmane Sembene et consorts mais Sané Madio, Alboury Mbeur, Khassim Banaya etc… Le trio de feu qui a fini d’installer la jeunesse sénégalaise dans un oasis empesté de » dorkatt » où l’on voit l’eau mais impossible de s’y abreuver à cause des gendarmes et policiers corrompus à la solde du prince des lieux. Il faut être habillé en marron pour espérer bénéficier de quelques dattes fraîches et de l’eau. Sous pression, les uns deviennent les laudateurs du prince en trahissant Bamba et Fall Cheikh Ibra espérant quelques cacahuètes de Mère Mariam. Les autres, désabusés et rusés, volent le prince à son insu et se bunkarisent aux Almadies loin de la misère galopante. Les » Thiak-Thiak « , assemblée de » boy town » trahis et de » Kaw-Kaw » en galère restent les seuls traits d’union entre le bas peuple et la république des » gloutons « . Les super-héros de leurs seules » Diongoma » aux formes de la carte du Sénégal.