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Lettre ÉcarquillÉe À L’attention D’un Ami

Lettre ÉcarquillÉe À L’attention D’un Ami

On ne jette des pierres que sur les arbres qui portent des fruits, Mon père disait plus cash : « Pour parler des trous qui sont dans la culotte de quelqu’un, il faut nécessairement être placé en dessous ».

Je confesse une faiblesse : une naturelle et bienveillante attirance pour l’émotion et la poésie des choses. Cette faiblesse ne me perdra pas, au contraire, elle nourrit mon sens de la transgression, et exige de moi, d’expulser de mon cœur, tous sentiments relatifs à la rancœur, à la rancune, ou à la haine. J’ai fait le choix de ne plus être étonné que par le bonheur…

Bonheur qui m’a parcouru ce 22 février lorsque, sur place, j’eus à vivre l’inauguration du Stade du Sénégal, baptisé Stade Abdoulaye Wade, et qui m’a suggéré in peto, de me laisser embarquer dans l’histoire que cet évènement avait décidé de me raconter, tout en laissant éveillés en moi le sens du regard oblique, et celui de l’espiègle ironie, qui me procurent le bonheur de ne jamais écrire sous l’effet de la colère…de l’autre. J’ai donc « commis » une chronique sur cette fête, dont le qualificatif de « populaire » a pu provoquer de l’urticaire à certains rentiers du chaos, et j’ai avec mes mots sans prétentions, dit parfois mon émerveillement, parfois mon esprit critique, toujours attentif sur le choix des mots, parce qu’une langue, c’est surtout et d’abord un véhicule qui a juste pour vocation de bien transporter ce que l’on veut exprimer !

Dans cette chronique titrée « Habemus Stadium », disponible sur tous les bons sites d’informations, et dont l’envie de l’écrire avait germé dans mon esprit lors de mon retour en TER sur Dakar, je raconte donc cette fête populaire, sans omettre d’analyser les informations qu’elle propose à mes sens, déjà acquis au partage et à la communion autour notamment de nos Lions de la Téranga, « têtes de gondoles » absolues des festivités. Sachant que « le ballon n’est rond que pour les cons », je ne minimise en rien les capacités de récupérations offertes au pouvoir, qui aurait eu tort de se gêner d’ailleurs, et n’oubliant pas que je suis dans un stade et non dans les couloirs des Nations-Unies, je remets l’olympisme et sa mission de co-organisateur à la place qui lui fut faite, à travers l’allocution de Mamadou Diagna Ndiaye, président du CNOSS, qui a juste fait un discours « olympique », de concorde, d’unité, de respect et de rappel de nos valeurs, concepts tous prônés par la charte olympique. J’évoque enfin le choix d’Abdoulaye Wade dont le nom a été donné à notre nouveau grand stade, et pointe nos valeurs démocratiques qui permettent cet honneur fait aux hommes qui ont fait le choix de nous gouverner, chose admettons-le pas facile en « sénégalabsurdie ».

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Fin de séquence, publication, réactions, partages bienveillants de ce qui n’est pas la chronique du siècle… avant que je ne sois interpelé avec une brutalité pas trop confraternelle, par un post public d’Adama Gaye, au demeurant mon ami, lequel aurait pu signifier son désaccord « inbox » comme nous avions l’habitude de le faire, post qui bavait ceci : « Notre presse, honte de l’humanité. Preuve : son silence sur le refus de Wade de s’associer à ce stade maçonnique. Et toi, Jean Pierre Corréa, ces digressions pour célébrer Diagna, ce multi-transhumant, au cou perlé de médailles en sushis, écrire ça ne te grandit pas. Ton talent mérite mieux. »

Bien que ce post n’aura eu à susciter que 10 petits commentaires, il convenait d’en évaluer l’incongruité, et sans faiblesse coupable ni colère d’aucune sorte, de chercher à savoir pourquoi Adama Gaye s’estime en mesure d’être le seul habilité à décerner aux journalistes sénégalais « ses plumes d’or » en guise de brevets de patriotisme.

C’est confraternellement, d’abord et amicalement ensuite que pour répondre à son post, je tente de savoir « De quoi Adama Gaye est-il le nom » ? Les liens tissés dans les amphis d’Assas, en compagnie de l’élégant Daouda Ndiaye me laissaient croire que j’allais demeurer hors de portée de l’autoproclamé « sniper patriote », dont le miel de sa plume d’antan est en train de tourner au fiel.

Bombardé, plutôt nominé représentant de « notre presse nationale, honte de l’humanité », qui n’est pas foutue, en trois mots hasardeux, de révéler aux Sénégalais que cette manifestation était une réunion maçonnique, avec comme grand prêtre rien de moins qu’Erdogan, je tente de comprendre si Adama Gaye, est le nom ou pas de la suffisance, du mépris, de la prétention, de la pré somptuosité, « du syndrome du boulard », ou, espérant que non, car menant à l’ulcère, celui de l’aigreur.

« Yakhéity Moulane ! » Pourquoi Adama Gaye considère que parce que nous n’étalons pas à longueur de tous nos articles les noms de puissants de ce monde, comme des chasseurs d’autographes enivrés par ces proximités prestigieuses, nous devons être traités de « journalistes qui sont la honte de l’humanité » ? Quelle prétention… Mes chroniques témoignent de la sévérité avec laquelle parfois, je croque notre monde médiatique, mais jamais je n’ai insulté un confrère, ni sali la profession à laquelle j’appartiens et dont l’exercice m’a proposé tous les bonheurs. Adama Gaye n’est pas l’Alpha et l’Omega de notre profession, et devrait à ce sujet convoquer l’humilité devant des hommes comme Babacar Touré, Bara Diouf, et tellement d’autres, dont la causticité et la finesse de leurs lames acérées, n’ont jamais cédé la place à l’aigreur.

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Le volet « plus grand des journalistes » étant évacué, abordons le volet « plus grand des Sénégalais », qui permet à Adama Gaye de croire que la meilleure définition de l’égoïste c’est « celui qui ne parle pas de moi ». Pourquoi me reprocher « ces digressions pour célébrer Diagna, le multi-transhumant, au cou perlé de médailles en sushis, qui ne me grandissent pas » ? Pourquoi n’en parlerions-nous pas, de cette prégnance du CNOSS et de l’homme qui le dirige, dans la réalisation du Stade Abdoulaye Wade ? Mon confrère Adama Gaye, en tant que « plus grand des journalistes et des Sénégalais », ça va commencer à être lourd à porter, a beaucoup « célébré » avant de lyncher, selon la trajectoire obligée de tous les flagorneurs : « Lécher…Lâcher…Lyncher »… Tout dépend de la précision du tir du « sniper-d’abord-lécheur ».

Nous aurions donc dû à l’occasion de l’inauguration du stade Abdoulaye Wade, faire « focus » sur Diagna-le-transhumant, faisant preuve de myopie intellectuelle, et d’ignorance qu’il en existe de bien meilleurs que lui en la matière.

Lorsque le président Abdou Diouf occupait le Palais, monsieur Gaye y était omniprésent, voire ad nauseum, avant de défourailler sur lui, à la lueur des premiers signes de Sopi dans l’air, pour ensuite faire des offres de services à Wade, dont personne n’arrivait à la cheville du fils, c’est connu, d’où l’infortune des contacts, avant de faire des avances déguisées en réels conseils à Macky Sall, convaincu qu’il pensait devoir recueillir les fruits de ses bien réels actes de lobbying qui ont introduit notre chef de l’État alors candidat, dans le cercle des industries extractives. Avouez que parlant de « transhumant », il sait de quoi il est question ! De frustrations en menaces de plus en plus précises, Adama Gaye s’est alors « radicalisé » pour s’autoproclamer « martyr » et persécuté, embastillé, je le pense injustement, et ensuite exilé en Égypte, mais ça se gâterait de ce côté-là, et à décréter que nous devons tous avoir le même avis que lui et la syntaxe énervée et guerrière, au risque d’être catalogués et vilipendés, comme « presse nationale honte de l’humanité ». Pourquoi les articles d’Adama Gaye, « recommandés », pleins de compliments et de conseils quasi de consultants, donnés à Guttierez des Nations-Unies, se sont mués en injures publiques ensuite ? Pour avis de non-recevoir ?

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J’aime trop ce métier pour laisser des confrères se faire insulter, ce métier, j’ai été payé pour le faire, alors que j’aurais dû normalement moi-même payer pour rencontrer certaines personnes, que cette vie de journaliste m’a proposé d’en vivre avec eux d’intenses instants de joies, d’élégance, d’humilité, d’histoire, d’éducation, de bon goût et de liberté. Le choix de tous n’est pas de n’avoir à rencontrer que des rois, des reines et des puissants, pour se gausser d’être le futur homme « le plus riche du cimetière ».

Je demeure fier de partager à l’âge que j’ai, avec mes confrères sénégalais, ce qui fait l’âme de mon passionnant métier, ce que d’innombrables grands hommes ont semé en moi, et qui constitue le « lieu immatériel d’où je parle aux Sénégalais ». Ils ont pour noms, dans le savoureux désordre de ma vie, Miles Davis, Théodore Monod, Jules Bocandé, Manu Dibango, Pape Diouf, Freddy Mercury, Antoine Blondin, Bob Marley en jouant au football, mais aussi Antoine Blondin, Christine Ockrent, Badou Faty, Ariane Mnouchkine, Tonton Douta Seck, Kakou Sall Sao, Hervé Chabalier, Serigne Cheikh Sèye Chouhaïbou, Benjamin Ndiaye, sans oublier le meilleur d’entre nous, Mamadou Ibra Kane, et bien sûr Daniel Corréa mon père.

Ces hommes et ces femmes ont déposé en moi et dans les liens tortueux de mon intelligence, leurs pétales de bienveillance, et m’ont convaincu de l’importance de la constance, qui m’autorise à penser que je ne changerai jamais la taille ou la longueur de mes pantalons, sachant que la mode passera toujours par moi.

Que Adama Gaye se rassure… Son post m’a conforté dans l’idée que seul le bonheur devait désormais m’étonner. Dans cette folie, qui de tout temps m’accompagne, tomber dans l’aigreur est ma pire angoisse. Alors champagne ! D’autant que, pas de bol : J’adore les sushis !







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