23eme jour de conflit, enfin comme patiemment attendu, réaction du clan Otan et alliés face à l’équation Pétrole et Gaz. Biden réagit en se tournant vers le Venezuela, principal fournisseur de pétrole des Etats-Unis. Mais l’équation gaz ne peut se résoudre aussi facilement autour de 40% de taux de dépendance des Européens dont 50% pour l’Allemagne (qui maintient sa prudence face à Poutine) sans oublier autour de 100% pour la Pologne pendant que les sanctions financières, économiques et médiatiques se poursuivent et se diversifient.
Leçon de première importance pour nous les africains en l’occurrence nos décideurs politiques si l’on s’en tient a des constats exprimes par certains théoriciens de l’histoire des faits économiques contemporains. Deux (02) exemples peuvent nous édifier sur le sujet, à savoir:
A-Dans le cadre de mesures d’adaptation des régimes de change aux impacts des marches sur les devises des quatre (04) grandes puissances économiques de l’époque, le respect au début des années 1970 du stock minimum d’or à Fort Knox fixé au seuil de dix (10) milliards $us dont la variation en-deçà avait oblige la Président Richard Nixon à interdire la conversion des $ en or et, ce, de manière unilatérale, sans consulter les partenaires européens :
B-La constitution de réserves sur le pétrole américain et la compensation du déficit de consommation interne des Etats-Unis par l’importation depuis les principaux pays producteurs du reste du monde.
Se défaire des dictats de Wall Street…
Ainsi, il urge d’initier et de mettre en application des stratégies de mise en réserve d’une partie de nos ressources naturelles tant convoitées dans les bourses de commerce (commodities markets) et se lancer dans la recherche scientifique, sélectionner un échantillon d’apprenants méritants à des fins de formation dans les métiers de l’exploration et de l’exploitation de sites miniers ainsi que dans les métiers de la transformation industrielle. L’industrie est la seule issue pour parvenir au statut de pays économiquement et financièrement émergents et, à terme, au développement économique tant souhaité. Ce qui précède doit être ingurgité comme avertissement face à une dépendance commerciale et énergétique dont la tendance est encore loin d’être inversée.
L’on se rappelle lorsque, il y a quelques années, le Président Laurent Gbagbo de Côte-D’ivoire a proposé à son homologue de la Guinée Alpha Conde de créer une bourse de commerce permettant de coter et vendre leurs produits (café, cacao, …) dans le but de se défaire des dictats de Wall Street et du London Stock Exchange, qui abritent les principaux commodities markets. Juste pour appuyer cette mise en alerte, rappelons-nous à l’occasion des panels d’Africa First à Johannesburg (Afrique du Sud), un consultant camerounais à qui revenait la parole a dit: «Je m’adresse aux officiels de la Guinée. Comment se fait-il que, avec le niveau de dotation en ressources naturelles, en l’occurrence minières, les exploitations ne semblent toujours pas bénéficier l’économie guinéenne ?
Emboitant le pas à son ministre de l’économie et des finances, le Président Alpha Conde a rétorqué: «C’est parce que, des détections d’une nappe de métaux ou pierres précieux, une fois l’information lancée par les explorateurs de la société ayant bénéficié de la licence d’exploitation, le stock est automatiquement achète à terme par des opérateurs des bourses de New York et surtout de Londres.
Autant d’exemples de nature à alerter nos décideurs en matière de conception de politiques économiques pour meubler leurs projets de société. Nous avons encore dans notre portefeuille de regrets énormément de gaps à combler avant de nous créer une place dans l’histoire des faits économiques contemporains où l’Occident, qui s’est construit sur les cendres de l’Empire Romain, s’évertue à dicter la voie qui lui procure compétitivité et rendement soutenu au détriment des «autres» acteurs de l’économie mondiale.
BIRANE THIAM
Economiste, spécialiste en Finance de marche et Pratique du commerce international.
Conseiller en administration pédagogique Conakry (Guinée)