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On N’a Plus Le Droit De Se Taire

On N’a Plus Le Droit De Se Taire

«Nous avons touché le fond» ! Cette phrase lâchée par feu Lamine Diack, avait fini par réveiller les acteurs du football sénégalais qui avaient installé au sein de ce sport, une crise sans précédent en 2008. La Fifa va d’ailleurs pour la première fois, inventer le Comité de normalisation (CNF) confié à Mamadou Diagna Ndiaye. Ce qui avait débouché sur l’élection aux suffrages universels directs de Me Augustin Senghor en octobre 2009, à la tête de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Suivra une rançon de la stabilité qui a permis au Sénégal de mettre fin à 57 années de disette, d’attente et autres symphonies inachevées, le 6 février 2022 au stade Olembé de Yaoundé, au Cameroun devant l’Egypte, pays détenteur du record de victoires avec sept (7) trophées. Tout un symbole !

Des personnalités de la trempe de Lamine Diack, il en existe encore dans notre pays. Elles ont marqué d’une empreinte indélébile notre cher Sénégal. Certaines ont été de tous les combats pour les libertés d’expression, de presse et syndicales entre autres ; au péril de leur vie. Elles ont bravé les interdits pour les combats démocratiques, pour la République. Ces personnalités n’ont plus le droit de se taire alors que le Sénégal est dans le creux d’une vague. Sa démocratie est menacée par des adeptes de la pensée unique. Bref, le pays va à vau-l’eau avec des débats au ras de pâquerettes ; une justice aux ordres ; des articles sur commandes. Pis, nous venons de franchir le Rubicon avec la sordide affaire de mœurs opposant le principal leader de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko à une jeune dame Adji Raby Sarr, l’accusant de viols répétés. Une affaire privée qui a fini par se muer en une affaire d’Etat avec son lot de 14 morts et des dégâts matériels incommensurables. Selon certains analystes, pour la première fois, le pouvoir du président de la République, Macky Sall avait vacillé. Après 72 heures de folie où la plupart des responsables politiques du régime ou proches du régime s’étaient terrés pour échapper à la furie aveugle des foules, on croyait alors avoir droit à un procès équitable devant faire jaillir la lumière. Que nenni !

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Le premier face à face entre Adji Raby Sarr et son ex-patronne, Ndèye Khady Ndiaye en est une parfaite illustration. Nous avons eu droit à une diarrhée de déballages. Les uns plus loufoques que les autres. D’accusations de viol, on tendrait d’ailleurs vers un procès pornographique où une certaine presse avide du journalisme de racolage va se donner à cœur joie. Pauvre, Sénégal ! Des signes avant-coureurs sont déjà visibles dans les réseaux. Des enregistrements fusent de partout, jetant chaque jour le discrédit sur le leader du Pastef, sur Adji Sarr et/ou d’autres personnalités ayant pris faits et causes pour un camp ou pour un autre. Cette violence a fini par gagner même nos plateaux de télévision où l’on assiste à des débats qui, au lieu d’être instructifs, sont plutôt dignes de querelles de borne-fontaine assaisonnées d’invectives et de quolibets ou semblables à un interminable défilé d’intermittents du spectacle sur scène ; surtout en cette période de Ramadan et de Carême.

DÉNI GÉNÉRALISÉ

L’affaire Adji Sarr est devenue aussi un fonds de commerce savamment exploitée par de supposées féministes qui ne sont mues que par des appétits carnassiers. Sans occulter les soi-disant influenceurs et autres activistes. Des lives monétisés via YouTube ou Facebook sont mises à contribution pour dénigrer, insulter, sans filtre des Sénégalais à longueur de journée. Si certains sont établis à l’étranger, d’autres pourtant, résident au Sénégal et semblent disposer d’un blanc-seing pour faire feu de tout bois. Tout le monde laisse faire. Alors qu’on devrait tous s’indigner, condamner avec la dernière énergie les injures contre le père de Ousmane Sonko, qui ne peut aucunement être comptable des faits et gestes de son fils majeur et vacciné. Nous l’avons fait à l’époque quand l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade avait pété les plombs. Suite à la condamnation de son fils Karim Meïssa Wade, rappelle-t-on, il avait traité l’actuel Chef d’Etat de tous les noms d’oiseaux que la morale la plus vénielle réprouve.

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Hier, comme aujourd’hui, nous condamnons avec la dernière énergie ses arguments de la force et appelons les leaders d’opinion tels le Président Abdou Diouf, Abdoulaye Bathily, Landing Savané, Abdoulaye Elimane Kane, Yéro Deh, Alioune Tine, Penda Mbow, Fatou Sow Sarr, Aminata Mbengue Ndiaye, Aïda Mbodji etc., les Khalifes généraux, le Chef de l’Eglise catholique voire le patriarche, Amadou Moctar Mbow, à réagir pour arrêter cette hémorragie. Il faut arrêter ce déni généralisé sous le fallacieux prétexte de ne pas déranger le Chef de l’Etat et/ou être étiqueter pro ou anti-Sonko.

En France, les anciens présidents Sarkozy, Hollande, la Gauche, la Droite, l’Extrême Gauche, les Ecologistes, etc., tous appellent à barrer la route à Marine Le Pen. Au Sénégal, on ne demande à personne de choisir. Mais, nous n’avons plus le droit de nous taire face à ses dérives qui désagrègent notre société et portent un sacré coup à notre commun vouloir de vie commune, si cher au président Léopold Sédar Senghor. Il est temps que chacun de nous fasse son introspection, que l’on mette en avant ce que nous avons de plus cher en commun et opérer un sursaut national pour l’intérêt de notre pays avant qu’il ne soit trop tard.







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