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Pour Contrer Le Projet Raciste De Marine Le Pen, S’abstenir Ne Suffira Pas

Pour Contrer Le Projet Raciste De Marine Le Pen, S’abstenir Ne Suffira Pas

Contrairement à ce que beaucoup pensent, tout est clair et on sera bref. Cela fait près d’un demi-siècle qu’à intervalles plus ou moins réguliers la France se fait pincer mais refuse obstinément de se réveiller et de faire face, une bonne fois pour toutes, à ce qu’un jour Aimé Césaire appela « le formidable choc en retour ».

Le poète martiniquais faisait alors allusion à cette manière qu’ont les peuples de se taire à eux-mêmes la vérité pendant longtemps, jusqu’à ce que, tel un boomerang, elle leur revienne à la figure.

Du poison dans les veines

À ses yeux, une étroite parenté liait entre elles les trois figures de la décivilisation et de l’ensauvagement du monde qu’étaient le nazisme, le fascisme et le colonialisme.

Avant d’être la victime du nazisme et du fascisme, jugeait-il, l’Europe avait été l’artisan invétéré du colonialisme. Elle avait toléré les procédés colonialistes et le racisme sordide qui en était le corollaire tant que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde, les Jaunes du Tonkin et les Nègres d’Afrique en étaient les principales cibles.

Elle avait soutenu le nazisme et le fascisme, les avait absous et légitimés tant qu’ils ne broyaient que les Juifs et d’autres peuples considérés comme non-européens.

Puis, un beau jour, la mâchoire infernale se referma sur elle-même. Les gestapos se mirent à s’affairer, les prisons à se remplir et les tortionnaires à discuter autour des chevalets. C’est alors que l’on commença à s’étonner et à s’indigner. Mais il était bien trop tard. Le poison était dans les veines.

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La France est appelée aux urnes ce dimanche 24 avril alors que le poison, une fois de plus, est déjà dans les veines. Le tsunami fascisant menace et, si rien de décisif n’est fait, les digues risquent de céder. Campagnes désolées, zones désindustrialisées, banlieues à l’abandon, services publics évaporés… La haine s’est amplifiée et la colère gronde. Les fragilités se sont accumulées, et nombreux sont ceux qui sont déterminés à renverser la table.

Compte tenu des rapports asymétriques qui, colonisation oblige, lient encore nos États à la France, le choix que feront les citoyens français aura, qu’on le veuille ou non, des conséquences directes sur nos vies, aussi bien en Afrique que dans l’Hexagone même.

Le choix ne portant plus que sur deux candidats, il n’en fallait pas davantage pour que les contempteurs du système électif et tous ceux qui ne croient guère en la révolution par les urnes montent au créneau. Beaucoup préconisent l’abstention.

Les électeurs seraient piégés entre la peste et le choléra – deux dangers sinon équivalents, du moins proches, dont ils ne voudraient point, nous assure-t-on. L’ordolibéralisme cassant, autoritaire et policier d’Emmanuel Macron serait annonciateur du néofascisme et du racisme sordide de Marine Le Pen, ne cesse-t-on de répéter.

Tout cela est faux, et il faut le dire à haute voix, comme il faut dénoncer avec toute la véhémence nécessaire les turpitudes qui nous ont conduits à ce cul-de-sac, les sottises entendues ici et là à chaque fois qu’il a fallu inventer des moulins à vent et se gargariser de sornettes, à l’exemple des débats sur « l’islamo-gauchisme », le « décolonialisme », le « wokisme », le « laïcisme » et tous les autres mots en « -isme ».

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