A tous les travailleurs qui fêtent le 1ermai,
à tous les chômeurs qui pestent le 1er mai,
à tous les diplômés sans travail qui ne défilent pas le 1er mai,
à tous les chômeurs chroniques pour qui le chômage est la règle, le travail, l’exception,
à tous les bras valides qui n’ont pas de bras long pour travailler,
à tous ceux qui font du travail une recommandation divine,
à tous ceux qui travaillent pour rendre grâce à Dieu,
à tous les perfectionnistes pour qui, travailler est une forme de prière,
à ceux pour qui la sublimation du travail est un accomplissement de soi,
à tous les travailleurs qui travaillent comme Zarathoustra pour que le monde aille mieux,
à tous ceux qui font du travail un sacerdoce,
à tous ceux qui travaillent sans goûter le fruit de leur labeur,
à tous ceux qui ont vu le travail de toute une vie anéanti à jamais,
à tous les forçats qui travaillent sous les chaînes, sans droit du travail ni droit au télétravail,
à tous les travailleurs dont la souffrance au poste est assimilable aux douze travaux d’Hercule,
à tous les travailleurs pour qui le mythe de Sisyphe est leur quotidien,
à tous les travailleurs pour qui le travail est un enfer,
à tous ceux qui travaillent sous la dictée de leur conscience,
à tous ceux qui travaillent contre la dictée de leur conscience,
à tous les travailleurs qui voient leur travail multiplié par zéro pour x raisons,
à tous les chômeurs que la société multiple par zéro, parce que sans travail,
à tous ceux qui passent de héros à zéro avec la perte du travail,
à tous les « sans travail » victimes de la discrimination sociale,
à tous les travailleurs qui ont perdu autorité et reconnaissance sociale parce qu’ils ont perdu leur travail,
à tous les travailleurs qui ont vu leur ménage brisé à cause du travail,
à tous les travailleurs désargentés et déçus par leur travail,
à tous les travailleurs qui souffrent dans leur chair et conscience à leur poste,
à toutes les victimes de la discrimination au travail,
à tous ceux qui travaillent sans être rémunérés à la hauteur de leur labeur,
à tous les enfants qui travaillent malgré leur âge,
à tous les travailleurs pour qui il n y a pas de sot métier,
à tous ceux qui ont perdu, puis retrouvé un travail,
à tous ceux qui ont perdu un travail sans l’espoir de le retrouver,
à tous ceux qui ont perdu un travail qu’ils ne retrouveront plus jamais,
à tous les travailleurs qui licenciés ou radiés, sans droit,
à tous les travailleurs qui assistent impuissant, au foulage quotidien de leurs droits,
à tous les travailleurs qui se donnent corps et âmes pour défendre l’outil de travail,
à tous les travailleurs qui sont à la merci des employeurs,
à tous ceux qui ont perdu ou retrouvé leur travail sans perdre âme et dignité,
à toutes les femmes qui ont perdu le travail à cause de la maternité,
à toutes les femmes qui ont perdu le travail pour gagner la famille,
à tous ceux et celles qui ont refusé de céder au chantage pour garder ou avoir le travail,
à tous les travailleurs « sans-le-sou » pour qui fin du mois rime avec fin du monde,
à tous ceux qui travaillent mais qui cherchent vaille que vaille la queue diable pour la lui tirer,
à tous les travailleurs qui vivent de pain sec et eau malgré l’illusion du travail,
à tous les travailleurs qui se contentent du minimum vital et se trouvent à un pas du seuil de pauvreté,
à tous ceux qui travaillent comme une bête de somme pour des sommes dérisoires,
à tous ceux qui travaillent comme s’ils ne devaient jamais mourir,
à tous ceux qui travaillent pour vivoter, survivre et non pour vivre,
à ceux qui travaillent pour assurer le minimum vital à la famille,
à tous les parents qui se sacrifient pour le travail de leur progéniture,
à tous les travailleurs qui n’ont jamais vu l’ombre d’un bulletin de paie, contrepartie du travail,
à tous les travailleurs pour qui « toucher, percevoir » le salaire, s’effectue au propre comme au figuré,
à tous les travailleurs qui bouclent à mort la ceinture pour boucler des fins de mois chaotiques,
à tous les travailleurs qui portent la famille à bout de bras en s’adonnent à mille et un boulots,
à tous ceux qui sont allés à la retraite sans même avoir travaillé,
à tous ceux qui travaillent après la retraite, pour que la marmite, « thine Coumba », bouille encore,
à tous les accidentés du travail qui en portent éternellement les séquelles,
à tous les accidentés de la vie qui n’ont pas de travail,
à tous les travailleurs que les vicissitudes de la vie ont envoyés au chômage,
à tous les travailleurs qui n’ont pas reçu la médaille du mérite,
à tous les travailleurs qui travaillent sans ou avec les travails,
à tous ceux qui travaillent dans des conditions d’hygiène et de sécurité exécrables,
à tous ceux qui travaillent sans contrat,
à tous ceux qui travaillent sans congé ni repos hebdomadaire,
à tous ceux qui travaillent à trouver un travail impossible,
à tous les abonnés au chômage longue durée qui prient tous les jours pour avoir un travail,
à tous ceux qui travaillent H24, sans jamais se décourager, à trouver un travail,
à ceux qui trouvent que le travail est introuvable,
à tous les employés au chômage et qui n’ont pas droit au travail,
à tous les « sans-boulots » morts-vivants qui croient à la « résurrection » par le travail,
à tous les sans-emploi pour qui les statistiques du plein emploi ne veulent rien dire,
à tous les « sans-job » qui, inlassablement, cherchent désespéramment, sans trouver du travail,
à tous eux qui travaillent à décrocher la timbale du travail,
à tous les travailleurs qui viennent grossir le rang de chômeurs,
à tous les chômeurs qui regrettent à tort leur passage sur terre, car sans travail,
à tous les chômeurs que la hantise du travail dévore encore,
à tous les chômeurs qui remuent ciel et terre afin décrocher un travail n’est pas synonyme de décrocher la lune, mais bien à portée de main,
à tous les travailleurs qui gagnent honnêtement leur vie,
Travaillons pour l’atteinte des quatre objectifs stratégiques de l’O.I.T !
Travaillons pour l’effectivité des huit conventions fondamentales internationales de l’O.I.T !
Travaillons à entretenir l’espoir et la mystique du travail, en mangeant à la sueur de du front !
Travaillons comme si on ne devrait jamais mourir !
Travaillons comme si on devrait mourir demain !
Que le chômage soit facilement impossible et difficilement possible !
Que le travail soit facilement possible et difficilement impossible !
Tous au travail pour du travail pour tous !
Dédicace modifiée, extraite de mon ouvrage intitulé « Le cavalier du verbe ».