Je refuse d’épiloguer au moment où l’analyse juridique des dossiers de candidatures n’a pas été entamée et que je n’ai toujours pas accès à la copie que doit détenir la CENA en vertu de la loi électorale.
Je ne saurais avoir foi aux seules déclarations du mandataire de la liste en question, dès lors qu’au terme du dépôt matériel des candidatures, il n’a pas reçu de copie attestée des listes, mais juste le bordereau signé après un contrôle sommaire et contradictoire des dossiers.
Je ne saurais non plus me fier aux allégations des mandataires qui, pour l’heure, n’ont pas accès aux dossiers déposés par les autres listes de candidats.
Je m’impose de garder le minimum de réserve du fait de la médiation entamée par la société civile, au nom du droit fondamental, en vue de permettre aux entités ayant déjà consenti d’énormes efforts, de corriger les erreurs découlant d’un système de parrainage équivoque et non maîtrisé par la plupart des acteurs. Ces derniers, du reste, n’ont pas disposé assez de temps nécessaire pour s’y conformer.
Je refuse d’adopter la posture des théoriciens en tout qui se considèrent maîtres dans un domaine aussi complexe où nos plus brillants spécialistes du droit peinent à s’y retrouver.
Pour avoir été mandataire, l’un des plus plus jeunes, aux législatives, il y a 21 ans, j’ai appris à me froter à toutes sortes de pressions et menaces d’investitures et de confections des listes de candidats…
Il est plus pénible lorsqu’au dernier moment de la finalisation des dossiers, une nouvelle alliance se noue et que des substitutions s’imposent malgré la résistance des responsables et les risques de frustrations éventuelles.
Je ne cesse de rappeler la nécessité d’éviter de confondre le temps de la compétition et le temps de la définition des règles !
Devrait-on rejeter la candidature d’un étudiant qui s’est inscrit en ligne malgré les défaillances du système informatique sans pour autant examiner son dossier physique ?
Pourquoi le code électoral a-t-il prévu la substitution des pièces périmées ?
L’erreur matérielle non substantielle doit-elle empêcher un parti politique, une coalition de partis ou une entité indépendante ayant versé son cautionnement et parcouru le Sénégal et la diaspora pour collecter manuellement plusieurs milliers de parrainages de participer aux élections ?
Devrait-on recaler un candidat à l’examen qui a produit pour son dossier deux extraits de naissance au lieu d’un seul ?
Il nous faut revenir aux fondamentaux de la démocratie : laisser les électeurs choisir librement et sans entrave leurs représentants.