Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

RÉflexions Sur Un DÉclin FranÇais

RÉflexions Sur Un DÉclin FranÇais

En vrac. Comme dans un miroir kaléidoscopique : le Mali, les coups d’État en Afrique de l’Ouest, la guerre en Ukraine (Russie-Wagner) et nos prochaines famines et l’affaire Gana Guèye. A priori, tous ces évènements n’ont aucun rapport entre eux. Et pourtant si : ils illustrent la résistance désespérée d’une puissance coloniale qui ne l’est plus et qui fait semblant de l’ignorer. Elle use de toutes les armes « sales » pour différer une disparition inévitable…

Le fait colonial s’est bâti sur un méprisable mensonge historique : la nécessité de « civiliser » des peuples sauvages. Cette « mission » pour réussir, s’est appuyée sur trois piliers : la religion, la militarisation et l’économie (prière se reporter à vos cours d’histoire).

Quitte à être taxé d’indécrottable passéiste et anti-occidental primaire (ce qui est faux), je soutiens que la persistance des gouvernants français (et les réseaux capitalistes historiques français en Afrique qu’ils servent) à vouloir continuer à s’incruster en Afrique de l’Ouest, sa zone de confort et d’exploitation historique, trouve son fondement dans dans l’acte fondateur du colonialisme : vous nous appartenez. Dès lors, tout en découle, s’explique, et se justifie par toutes sortes d’arguties idéologiques diffusées sur place par des alliés « consentants » payés par des « subsides », « soutiens », « aides » et autres chaînes…

Ils ont décrété et mis dans nos crânes que :

– leur civilisation était la meilleure voire l’unique, et que nous n’avions même pas d’Histoire en dehors de celle qu’ils ont écrite pour nous ;

– leur démocratie était universelle et l’unique système de gouvernance sous tous les cieux, de la même manière que les peuples devaient abandonner leur souveraineté et accepter leur soumission à leur diktat tout libéral, démocratique.

Tout cela parce que nous avons des gouvernants soumis, des souverainetés confisquées, des chaînes économiques « librement » consenties pour gager nos budgets, « votés » par nos députés. « Aides » et « prêts » sont nos chaînes consenties, comme hier, imposées dans les geôles des négriers et les plantations de propriétaires.

Ils (la France et ses alliés de l’UE) sponsorisent et mettent en selles des « pantins élus », donnent leurs bénédictions à des constitutions imposées ; financent des élections truquées (trucages auxquels ils participent souvent) pour que leurs « hommes » « candidatent » et « gagnent » les élections pour pérenniser leurs rapines. Ils financent nos élections (suprême insulte à notre dignité), les observent en envoyant (imposant) des « observateurs », puis donnent des notes de « bonnes » élections, « malgré quelques manquements qui ne sont pas de nature à entacher la crédibilité du scrutin ». Cette sentence assenée est dupliquée à Bruxelles au Conseil de sécurité (d’insécurité oui). La fameuse « communauté internationale », une dictature soft au service des pays disposant du droit de veto, qui doit être acceptée par tous, tous les peuples.

A LIRE  Dis-moi quelle Opposition tu as, je te dirais quel Président tu es

Mais voilà, il arrive que les peuples se réveillent, se rebiffent et, oh suprême scandale et péché : ils décident de choisir leur propre régime, leurs dirigeants. Bref, ils se réapproprient leurs prérogatives de choix, de décisions, même si ceux-ci n’entrent pas dans les moules préétablis de « gouvernance ».

Seulement voilà : quand les peuples choisissent ceux et celles à qui ils veulent confier leur destin, même à des hommes de tenue, on leur dit (depuis Paris, Bruxelles, New York) : non !! C’est (presque) « haram »! « Vous ne pouvez pas faire ça ! Vous ne pouvez pas commettre ce délit de libre-choix de gouvernants, de système de gouvernance. Vous ne pouvez pas choisir la durée de vie de votre gouvernement ; vous ne pouvez pas choisir vos partenaires «techniques, financiers, militaires »! Vous nous appartenez exclusivement ! »

Vous souhaitez partir parce que nos choix de défense ne vous plaisent pas. On vous répond : alors, partez ! Et le plus vite possible ! Vous répondez : nous partirons quand nous le voudrons.

On vous dit : on rompt nos accords militaires comme nous le permettent justement les termes de ces accords. Vous criez au scandale et ameutez la terre entière.

On vous dit puisque vous ne respectez pas les règles de rotations pour le fonctionnent du G5 Sahel, on quitte cette structure. Et bien sûr vous criez au scandale, au danger, etc.

Comme toujours, vous activez vos médias de destruction (informationnelle) massive, RFI et autres France 24 qui martèlent vos indignations hypocrites, avec hélas, souvent, l’aide d’intellectuels défroqués, d’ONG qui survivent de vos « aides » et « dons » .

De l’Élysée, du Quai d’Orsay, vous assenez vos fatwas : « votre régime est illégitime ». Les « supplétifs » (avec un mépris baveux dans la bouche) russes de Wagner sont des tueurs (quel militaire ne tue pas ?) Vos bras armés idéologiques, RFI et autres assurent le prêt-à-porter idéologique et mensonger. La Russie fait la guerre à son voisin ukrainien (en réalité c’est toute l’Europe et son allié outre-mer), « on » (France, UE, ONU) nous dit : « vous devez épouser notre guerre civilisationnelle contre les barbares russes. Vous choisissez pour nous ; vous menacez si on « vote mal ». Alors que vous êtes tous pieds et poings liés au gaz, pétrole, blé russe et ukrainien.

A LIRE  DES ACCIDENTS MEURTRIERS, A QUI LA FAUTE ?

Chaque semaine, vous débloquez (annoncez) des millions de dollars pour que l’Ukraine assure par procuration votre sale guerre. Alors que vous n’avez pas déboursé un dollar sur les cent (100) annuellement prévus pour l’Afrique dans le cadre de la préservation du climat. Alors que depuis un an, l’Afrique attend la modique somme (60 milliards de dollars) des DTS destinés à atténuer les effets du Covid. Or, en moins de 5 cinq mois, l’UE et ses alliés américains ont débloqué des milliers de millions de dollars en armement notamment. Et on nous dit de cette soutenir cette guerre. Leur guerre.

Et Gana opposa ses convictions religieuses à une exhibition (pas sportive et ne figurant pas sur son contrat avec son club hypocrite) de soutien à des catégories sexuelles (opprimées c’est vrai, par les régimes capitalistes, rejetés par toutes les religions révélées). Et ce fut un déluge d’intolérance, de racisme. Comme avec leurs guerres, nous devons aussi nous soumettre à leurs penchants sexuels, leurs choix de vie ? Au nom de quelle liberté ? Ce déluge d’insanités contre Gana est le prolongement de la haine quasi antropophagique historique du mépris colonial. Oui, on persécute le Mali qui refuse le diktat de Paris et de ses alliés, on veut lui imposer une durée de transition.

La junte guinéenne vient d’annoncer une transition de trois ans et l’interdiction de toute manifestation durant cette période. Deux jours plus tard, l’ambassadeur de France à Conakry était reçu par les autorités guinéennes pour « apporter » le soutien de la France . Pendant deux ans, l’opposition a manifesté (au moins) deux fois par mois à Conakry et dans les grandes villes du pays. Autorisées ou interdites, ces manifestations ont eu lieu avec les victimes collatérales qui s’en sont suivi. Et les cris d’orfraie de Paris et de ses complices de Bruxelles. Ils ont honni hier  la « dictature » du président Alpha Condé et adoubent aujourd’hui les militaires qui ont fait un putsch.

A LIRE  ARROGANT COMME UN PRESIDENT FRANÇAIS EN AFRIQUE !

Ils ont diabolisé le troisième mandat d’Alpha Condé et ont béni la même année celui du président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire. La justification ? Le décès de son dauphin. La belle affaire !

Ils harcèlent la junte malienne et se taisent honteusement sur celle du Burkina.

Une manifestation de l’opposition et de la société civile tchadienne s’est soldée par des dizaines de blessés et d’arrestations, dont cinq chefs de l’opposition politique. RFI a mis du temps pour en parler, en minimisant d’abord, en s’excusant presque de devoir parler de faits graves impossibles à cacher. La justification : la manifestation a « dégénéré en manifestation antifrançaise avec des enseignes (Total) et drapeaux français brûlés.

Dans le même temps, leur principal « supplétif » dans la région du Sahel, le président Bazoum du Niger, s’épanchait depuis Paris dans la presse française en assenant ces vérités : « le G5 Sahel est mort » ! Quelle perspicacité géopolitique. Et d’ajouter : « les Occidentaux doivent arrêter de compter et pleurer leurs soldats morts au Sahel et s’engager plus ». Et d’ajouter toujours lucidement : « la communauté internationale a mis en moins de cinq mois en Ukraine plus de mille fois ce qu’ils ont mis dans la lutte contre le terrorisme ».

Alors, disons-le aux hypocrites et intoxicateurs de tout acabit : c’est cette politique française-là que la jeunesse africaine, de plus en plus nombreuse, déteste et combat par le slogan (ambigu il est vrai) « France dégage ». C’est la France de la mainmise économique sur les économies omises africaines que les Africains abhorrent, pas la France encore moins les Français. C’est la France des bases militaires et des accords militaires centenaires et obscurs que la jeunesse africaine combat. C’est la France raciste des Marine Le Pen et autres que la jeunesse africaine combat. C’est la France intolérante et inquisitoire contre notre compatriote Idrissa Gana Gueye que la jeunesse africaine combat.

C’est vraiment si compliqué à comprendre ?







Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *