Le manipulateur est un dealer ; il vous livre ses doses, vous rend dépendant, vous laisse loque humaine et s’enrichit en vous méprisant.
Le Conseil constitutionnel a tranché et à ce qu’il me semble, il aura rendu à chaque coalition politique intéressée par les futures législatives, ce qui lui revient de droit. Les unes comme les autres acceptent le verdict tant bien que mal. Alors lu yaggul, rawul i gêt.
Ce qui est par contre désolant, c’est la peinture désobligeante que certains politiciens-manipulateurs et autres soi-disant experts (de la Constitution ou du Code électoral) font de ces magistrats émérites et des hauts fonctionnaires de l’Administration du pays. Ils dépeignent magistrats et fonctionnaires de l’Etat comme affidés à l’Apr et des serpents charmés par le Président Macky Sall, le chef de la coalition Benno. Lamentable comme posture politicienne peut-on dire.
Mais de quelle expertise se prévalent-ils à longueur de journées ? Celle qui décrit sans voir ? Celle que l’on présente de manière dupe et intéressée pour manipuler la jeunesse, pour exploiter sa fougue et sa colère, pour enfin l’asservir en douceur et la jeter comme torche incendiaire dans les rues lors des manifestations ?
Déthié Fall admet aujourd’hui que son recours était simple diversion. L’avait-il signifié aux jeunes de mon pays ? Que cherchait-il avec cette patate chaude placée entre les mains du Conseil constitutionnel, hormis le fait de jeter à la vindicte populaire les sept sages ?
Sonko appelle, quant à lui, deux cent mille jeunes dans les rues pour aller déloger le président et en assumant pleinement cet appel à l’insurrection. Depuis quand l’Etat de mon beau pays est-il devenu si faible ?
On oublie nos morts du Mortal Kombat de mars 2021 ; on les efface de facto de notre mémoire collective ; seuls les intérêts politiciens du moment comptent aux yeux de ces baroudeurs. Pourtant, nous refusons tous par simple hypocrisie de dire à ces pyromanes professionnels que parmi les 14 jeunes martyres de mars 2021, il n’y avait pas un seul petit Sonko, pas un seul petit Diaz, pas un seul petit Fall, pas un seul petit Sagna ou encre le moindre petit Sall.
Dis Ousmane Sonko, tes enfants n’ont-ils pas la force de jeter un pavé sur les Forces de l’ordre ? Dis-moi, Barth, ton fils aîné, n’aurait-il pas le bras assez solide pour tenir une torche incendiaire afin de carboniser un Auchan ou une station Total ? Dis-moi Déthié, ta descendance n’a-t-elle le courage de tomber sur le «champ d’honneur», l’honneur de donner sa vie pour le redressement et l’aura démocratique ce pays ? Et toi Khalifa, ta descendance n’a-t-elle pas le courage de laver «l’affront» de ton inéligibilité et de tes quelques mois passés à Rebeuss ? Si, Khalifa, avoir fait la prison pour un crime, ne t’empêche pas de commencer un autre crime encore plus odieux ! Seulement, tu tires (toi et ta clique de pyromanes insensés) avec un fusil déchargé. Plus de munition, vieux frère ! Les jeunes ont compris votre jeu cynique et dévastateur. De la simple chair à canon, ils vous disent non et non…Ils aspirent à mieux. Désormais il n’y a plus de kamikazes dans ce pays vous rétorquent-ils. Allez Chercher ailleurs vos moutons de sacrifice.
Ceux qui se disent experts dans ce pays (surtout le professeur Ngounda) doivent apprendre à se taire car la vocation première d’un chercheur est de créer l’information nouvelle -c’elle qui éclaire parce que novatrice- et non de manipuler d’une manière de plus en plus élaborée, l’information déjà disponible. Pourquoi pousse-t-on nos jeunes au sacrifice suprême pour les simples intérêts d’opposants-pouvoiristes encagoulés ?
On consolide la construction d’un pays par les idées et non par le sang. Le sang appelle le sang. Et tous ceux qui sont arrivés au pouvoir en voguant sur un fleuve de sang, l’ont quitté par une autoroute ensanglantée et avec un onéreux et lourd péage. Qu’on se le tienne pour dit ! Oui, la valeur d’une vie, c’est un mort qui te la donne. Car le proverbe nous chinois dit : «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait.»
Ce pays ne vit pas de politique politicienne : il cherche à être bien présent au rendez-vous de la *Raison* du monde et de *l’intelligence* de l’humanité ; raison et intelligence faites d’émergence économique, de paix sociale et de concorde entre les hommes. L’entraver de ce chemin par un verbe léonin voire incendiaire et par un geste burlesque et attentatoire, constitue un crime. Et la place d’un criminel est connue de tous…