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Le Langage DÉmocratique Du RÉgime De Macky Sall

Gouvernance brutale, agressive, violente… symbole de méthodes révolues. Le slogan du président Macky Sall : « gouvernance sobre et vertueuse » s’est muté en une gouvernance sombre, tortueuse et cahoteuse. Niant les principes les plus

élémentaires de la démocratie : droits et libertés fondamentaux saccagés, piétinés. Interdictions répétitives de manifestations, opposants (les députés Déthié Fall, Mame Diarra Fam, Bara Dolly Mbacké, le maire Ameth Aïdara), Amadou Bâ, cadre

du parti Pastef, activistes…arrêtés. Aujourd’hui, les acquis démocratiques enregistrés dans ce pays avant 2012, année marquant l’accession de Macky Sall à la magistrature suprême, sont en souffrance.

Récemment, les nombreuses arrestations constatées le 17 juin 2022, à Dakar attestent l’état de déliquescence très avancé dans lequel le régime en place tente de confiner les droits et libertés des citoyens, les menant vers l’effondrement. Enlèvements de citoyens exerçant leur droit défini et garanti par la constitution.

Aux dirigeants du régime actuel, incarné par le président Macky Sall, faudrait-il leur rappeler, ceci : ce pays n’est pas une monarchie, encore moins leur bien privé. Et lui-même, en tant que président, doit, et c’est une obligation dans un pays normal et civilisé, où les institutions de la République fonctionnent sans entrave, se soumettre à la constitution. Les déclinaisons de cette dernière ne sont pas là pour ses caprices et ses humeurs, et on ne gouverne pas un pays selon ses sensations. C’est une honte, une vraie calamité sidérante de vouloir étouffer les libertés individuelles et collectives canonisées, constitutionnalisées. Hélas mille fois ! Qu’on parle d’autorisation pour manifester. La teneur du mot « autorisation » renseigne, à suffisance, sur le

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pouvoir excessif de l’autorité. Alors qu’elle doit être simplement informée : ni plus ni moins. Le Sénégal est un pays très difficile à cerner. Parce qu’une République normale n’interdit pas à tout-va à ses populations de manifester, d’exprimer leur colère. Sa mission : c’est de créer les conditions, un cadre propice, à leur expression. Ici, au regarde des interdictions fréquentes, l’autorité semble mélanger l’exception et la règle au grand bonheur du prince : le manitou. Il fait et défait tout . L’absolutisme !

Jusqu’à présent, j’ai du mal à comprendre le kidnapping d’opposants, visiblement pacifiques. Sans aucun motif valable. Des pratiques rétrogrades. L’opposition est vitale pour une démocratie. A cet égard, elle mérite d’être traitée avec élégance, respect et dignité. Tenter de la « réduire à sa plus simple expression » traduit l’échec cuisant du pouvoir. Quel désastre ! Moribond est tout régime qui se donne pour mission d’écraser ses opposants, d’étouffer la liberté de ses citoyens. Avec ce régime, l’expression d’un droit fondamental- celui de manifester, de se regrouper pour défiler, de s’organiser pour contester, de protester en marchant dans la rue- se heurte à une répression policière, parfois aveugle. Et, le tout moulé par une justice expéditive, aux ordres, téléguidée…traquant les voix dissonantes. Qui dénoncent ses orientations et actions. Ordonnée et encouragée par le pouvoir en place, cette répression crée le chaos, avec des conséquences affreuses.

Jamais ce pays, généralement cité comme une démocratie en Afrique de l’Ouest (je me méfie toujours de démocratie mécanique (nombre), électoraliste : changement de régime ou alternance. Ces facteurs ne suffisent pas, à mes yeux, pour parler de démocratie), n’avait connu, hors de ses moments d’éclipse démocratique, un tel déchaînement de violence : judiciaire et policière.

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Déferlement répressif ! Sidérant a été le bilan des événements de mars 2021 : 14 jeunes sénégalais tués, des arrestations, des blessés, des gueules cassées, des mains ou pieds arrachés, des séquelles physiques…Rappelons que le combat pour la justice, la liberté, la transparence dans le cadre du processus électoral et la gestion de nos ressources (halieutiques, minières, pétrolières…), le respect du droit des citoyens, la cherté de la vie (flambées des prix des denrées alimentaires), problématique d’accès au logement, à la santé, à une eau potable, au transport…toutes ces préoccupations sont des enjeux qui, à mes yeux, dépassent tel ou tel « leader » politique. Dans la mesure où, au fond, ils font appel également au droit des citoyens. C’est donc simpliste, à la milite réducteur, de vouloir mettre le curseur sur une ou des « personnalités » politiques pouvant profiter de cette « résistance ». Les manifestants sont assez avertis et conscients des enjeux de leur engagement. Sur le continent africain, au regard de l’histoire récente, les régimes tombés (en Guinée, au Mali, au Burkina, le printemps arabe) ont été balayés, ou du moins précipités par des mouvements de manifestation populaire.

De la révolte spontanée de mars 2021 aux mobilisations des organisations syndicales représentatives, en passant par celle des personnes à mobilités réduites (PMR) ou des invalides (anciens policiers), aucune contestation n’a été à l’abri de répression

policière. Avec ce régime, c’est la généralisation de la violence face à toute remise en cause venue du mouvement de la société. Ils se trompent de cible. La véritable lutte à engager, c’est celle de mener la croisade contre la pauvreté et la faim : elles assaillent les populations, le monde rural et urbain.

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Ceux qui détiennent le pouvoir ou qui en profitent voudraient que seul le peuple soit transparent (fiché, surveillé, fliqué, repéré, espionné) tandis qu’eux-mêmes se dérobent, barricadés dans un secret qu’ils ne cessent de revendiquer et de renforcer. Alors qu’ils doivent rendre des comptes aux citoyens, sortir de leur confort et répondre aux interpellations des gouvernés. Parce qu’ils sont des serviteurs. Ainsi, le contraste entre la protection et l’indulgence dont bénéficient délinquance étatique ou corruption économique et la répression constamment exigée et assumée face aux mouvements sociaux, jusqu’à banaliser des violences policières, suffit pour dire que notre démocratie est en péril. Est complice du pire un pouvoir qui, pour perdurer, ruine toute éthique démocratique, ment à répétition et sans arrêt, violente les libertés, manoeuvre dans le but de disqualifier une partie de ses opposants de toute compétition électorale, les calomnie, assume son indifférence à l’injustice, pousse à la faute les forces de l’ordre, etc. Ce pays est à redresser pour sauver sa démocratie.







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